Magazine

Un jour viendra

Publié le 23 mai 2010 par Didier54 @Partages
Où va ce monde, interroge le chanteur. Rit, pour ne pas le nommer. Oui, où va ce monde ? Nous sentons bien qu'il n'en sait rien, ce monde. Il a beau nous clamer le contraire, nous voyons et sentons ce qu'ils ne voient plus et ne sentent pas.
Nous voyons bien qu'il file un mauvais coton, ce monde. Que ce soit de ce côté-ci de la planète, ou de ce côté-là. Nous savons. Nous marchons.
Le vaisseau est ivre, il titube, il oublie la terre, dans sa gangue de béton, il oublie l'eau, avec ses marées noires.
Ces hommes là sont prêts à tout / Le pouvoir les a rendu fous, ajoute le chanteur, Rit pour continuer à le nommer. Chaque jour ils creusent nos tombes / Sans aucun repentir.
Ces hommes ne sont pas ceux qui s'affichent sur des panneaux électoraux. Ceux-là, ils les envoient au charbon et les laissent se pâmer devant des caméras et tromper les mots devant les micros pendant qu'ils leur dictent les textes. Qui feront loi. Des milliers de loi. Des torrents d'eaux troubles dans lesquelles ils sauront s'ébrouer.
Eux, le charbon, ils le transforment. Ils le spéculent. Gants blancs qui ensuite blanchissent l'argent. Ce sont ces gens-là qui comptent. Ils ne fonctionnent pas. Ils investissent. Ils ne perdent jamais. Ils veulent gagner. Coeur bien au sec. Bien froid. Bien mort.
Brel chantait Chez ces gens-là en évoquant une famille toute grise et toute petite toute noire et toute pauvre. Les paroles de la chanson vont comme un gant à ces autres gens-là dont les masures sont nichées derrières des haies et des yeux vidéo.
Leur richesse sonnante et trébuchante ne claironne pas et va les faire tomber. Je vous en fiche mon billet.
Car au fond, ils ont peur. Ils sont terrorisés.
Leurs convictions se sont muées en certitudes. Elles sont devenues des tour d'ivoire. Même leurs parachutes sont dorés. Même leurs vacances se font sous cloche.
Ils passent de la voiture à l'ascenseur, du bureau à l'avion, de l'hôtel à la maison. Invisibles.
C'est une armée dont l'uniforme et un costume et dont le bivouac est un tapis rouge. Leurs sourires sont des mâchoires qui tirent à balles réelles.
Avec eux, les femmes et les hommes sont des ressources.
On prend, on jette. On vient ici, on part de là.
Avec eux les femmes et les hommes sont des coûts et des problèmes.
Je crois en ces femmes et ces hommes.
J'ai le partage en bandoulière et la conviction profonde qu'il y a de la place pour tout le monde et que ceux qui ne parviennent pas à la trouver ne doivent pas se sentir coupables. Même s'ils sont moqués. Même s'ils sont biffés.
Un jour viendra.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Didier54 35 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog