Déloger l’animal… C’est ce que doit faire...

Déloger l’animal…

C’est ce que doit faire Rose, la fille de Rose, qui a disparu.

Vous ne comprenez pas très bien ? Pas grave. Le texte de Véronique Ovaldé est clair quoique onirique, l’intrigue secondaire bien que prenante.

Ce livre est surtout une merveille, encore, parce que l’écriture nous emmène, encore. Avec une petite fille qui cause comme un livre, mais qui ne veut pas grandir, refuse le réel, recherche sa mère tant aimée.

“Je ne veux pas savoir, je n’ai jamais voulu savoir, je ne fais que deviner la raison pour laquelle je m’appelle comme ma mère.

Et chaque fois que j’y pense, je me sens sombrer dans un long puits de fraîcheur, avec le fond du puits tout au bout, le fond glissant à cause de la mousse et de l’humidité de roche qui me pénètre les os des chevilles et les bronches. Je pose mon cul sur les champignons rouges qui s’effritent en dégageant une odeur de coquillages.

Je reste assise dans ce territoire ombreux avec le cercle du ciel au-dessus de moi. Je respire avec précaution et je me répète : je m’appelle Rose comme ma mère.”

Déloger l’animal, Véronique Ovaldé.

(via wearefatedtopretend)