...pour accueillir ton pas,
il y a tout d'abord le parfait arrondi de l'arête de la marche.
Pierre fatiguée, usure, renoncement
après des générations de chaussures fines ou grossières.
Il y a ensuite le galbe du rideau
qui te laisse passer en t'effleurant du bout de son fil,
tu arrives enfin à l'escalier,
tu suis sa clef de sol, sa volute, tu peux monter
tu peux monter, mais la maison est silencieuse,
les doigts ont laissé l'ivoire des touches et les pieds leurs chaussons,
les enfants se sont enfuis, se sont glissés dans la peau d'adultes incertains, reste un tic-tac dans la cuisine son balancier de cuivre, ce bruit de pas que je reconnais entre mille, odeurs de cuisine, de confitures qui cuisent, encore, pour un temps que j'exhorte en vain à se perpétuer de toutes mes pensées, de toutes mes prières...