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Z'auriez pas vu mes jambes ?

Publié le 24 mai 2010 par Pascal Boutreau

Voilà donc presque un mois que je vous ai abandonnés. Lâchement. Et même pas honte ! La dernière news avait donc été rédigée au lendemain de ma découverte de la Course d’orientation à l’occasion de la Nationale de Clermont-Ferrand (une révélation !). Depuis, pas mal de choses se sont passées. Je vais essayer de faire court (je ne vous promets rien...). Cette news sera consacrée quasi exclusivement à mes courses. J'essaie de vous en refaire une cette semaine pour faire un petit point sur l'actu de mes "petits" sports ces dernières semaines avec notamment les titres nationaux de hockey sur gazon etc.Vous pouvez aussi jeter un oeil sur mes chroniques hebdo sur lequipe.fr. On y parle de course d'orientation, des 48 heures de Surgères (48 heures à courir sur une piste de 300m), de l'esprit Trail ("Un p'tit bout de saucisson?"), de roller, skate, BMX ("Les jeux de la rampe") ou encore d'alpinisme ("L'ai-je bien monté?"). 

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Une semaine après la CO à Clermont, il y eut d’abordle Triathlon de Cepoy, près d’Orléans, un distance olympique (1500m de natation, 40km de vélo, 10km de course à pied), cadre du très officiel Championnat du monde du Meudon Triathlon. Résultat : 52 Meudonnais au départ, soit un cinquième du peloton ! On ne pouvait pas nous louper. De mon côté, une natation correcte en 27’ qui me permet de sortir de l’eau plutôt pas trop mal. Pas le temps d’en profiter hélas car dès que je mets les fesses sur le vélo, ça se complique. Franchement, j’ai parfois l’impression de ne pas faire le même sport que les autres. Alors que j’ai l’impression d’appuyer comme un taré sur les pédales, tout le monde me dépasse sans donner l’impression de forcer. Un seul concurrent rattrapé sur les 40 bornes : Etienne Caprin, handisport. Pas glorieux tout ça. Bon, ok, avec seulement 300 km de vélo depuis janvier, je ne pouvais pas attendre de miracle. Mais quand même. Béni sera le jour où je prendrai un carton pour drafting ce qui signifiera que j’ai enfin réussi à suivre quelqu’un ! Bref, on passe à la course à pied et là, ça va forcément beaucoup mieux. Rien de fantastique sur 10km vu qu’à force de faire du long, je me suis dieseliser, mais toujours la satisfaction de ramasser quelques morts sur les deux-trois derniers kilomètres… Une tradition. Résultat final : 2h 38’, 194e sur 229. Un grand bravo à Nono (Arnaud Jouanjean), sixième au scratch et nouveau champion du monde du club et, chez les filles,  à Pépette (Mélanie Batt) qui a remporté l’épreuve tandis que Dominique prenait la troisième place de cette course (trop fortes les Meudonnaises !).  

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On passe au week-end suivant avec le Championnat de France des Clubs de course d’orientation, près de Dijon, avec cette fois mes coéquipiers du COTS. Plus d’initiation cette fois mais un vrai dossard avec un vrai temps et un vrai classement à l’occasion de l’épreuve du samedi, le championnat de France moyenne distance, où j’ai eu le plaisir de croiser au détour d’une balise, Fabrice, habitué de ce blog (mon résultat final pour ce « dépucelage » : 119e sur 138 en 1h3’42’’… au moins j’aide la marge de progression…). Le lendemain, c’est le grand jour pour tous les clubs. Grosse ambiance assurée. Pour ma part, je prends le départ en masse du Trophée Thierry Gueorgiou, qui est un peu l’épreuve destinée aux novices ou aux moins compétiteurs. Si bien que sur la ligne de départ je me retrouve sur la même ligne que des gamins ou des papys. Vive le mélange des générations. A l’issue de mon parcours, je passe le relais (symbolisé par la carte) à Emilie, renfort venue du club de Poitiers, en 30e position (sur 75). Nous finirons 24e. Pas trop mal. Personnellement, il y a du progrès. J'essaie désormais de prendre en compte autre chose que les chemins pour me guider et me situer. Petit à petit, les changements de végétation indiqués par des codes couleurs, les courbes de niveaux indiquant les reliefs, quelques éléments caractéristiques, etc., commencent à rentrer. Y a encore du boulot mais je compte bien persévérer.

En Nationale 1, l’élite, notre équipe fanion  du COTS finira au pied du podium. Sacrée belle performance de Célestin, Micka, Flavien, Nicolas, Pauline, Nathalie, Lucile et Benoît (la compétition se déroule avec huit relayeurs, chacun représentant une catégorie, ce qui donne une réelle hiérarchie des clubs en prenant en compte les jeunes et les femmes). A noter également la deuxième place de notre équipe de Nationale 3 qui lui permet d’accéder à la N2. Encore un beau week-end à la clé au sein du COTS, un club où il fait bon vivre.

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Trois semaines de course, il est temps de souffler non ? Que nenni… Après un passage dans le Luberon chez mes amis Michel et Mauricette où j’ai passé mes plus beaux étés il y a quelques années comme animateur à la colo du Mas des Prés, puis dans les Cévennes chez Alain et Corinne (merci à tous de votre hospitalité), direction la station du Lioran, dans le Cantal pour le Merrell Oxygen Challenge, en version trail. Au programme des trois jours de compète, une course ascensionnelle (monter le plus haut possible dans une grosse pente dans un temps limite de 4’30’’), un enduro de 20km (5 spéciales chronométrées, le reste en liaison), et pour finir en beauté, un périple de 70km dans les monts du Cantal.

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Programme alléchant mais quelque peu perturbé par la météo. Trois jours de froid, de neige, de flotte… J’ai ainsi dû effectuer 70% du 70km (ramené à 68km et un peu raboté niveau dénivelé – seulement 2800m – pour des raisons de sécurité) avec les gants et le bonnet ! Avec un ressenti de –10°C au sommet de la dernière montée, mieux valait avoir été prévoyant. Environ 3h45 le vendredi sur l'enduro et 13h32 le lendemain sur le long parcours. Pas terrible mais ne jamais oublier que l'objectif est fixé fin août et que toutes ces courses ne servent que de préparation. Musculairement, le Merrell s'est plutôt pas mal passé. Le point noir, ce fut les pieds avec pas mal de douleurs sans doute accentuées par les conditions humides... 

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Un grand merci à Laetitia pour sa gentillesse (et son efficacité ça va de soi) et à Tida et toute l'équipe d'ASO pour leur accueil. Cette épreuve mérite incontestablement une belle place dans le calendrier des courses nature. L'an prochain, organisée trois semaines plus tard, on devrait éviter ces conditions climatiques. Et le Cantal sous le soleil, c'est juste génial.

Très heureux enfin d’avoir à nouveau croisé le sourire de Marion Lorblanchet (et de ses parents), labellisée Chouchoute de ce blog depuis bien longtemps. Continue à prendre du plaisir, Marion, là est la voie ;)

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Bon, quatre semaines de suite de compète, cette fois, ça suffit ! Et puis quoi encore ? Allez allez, en route pour le Vercors drômois pour le 29e Raid O’bivwak, raid bien connu dans le monde de l’orientation. En théorie, ce p’tit week-end n’était pas prévu au programme. Et puis voilà, je suis un être faible… et j’ai craqué pour cette épreuve qui se dispute par équipes de deux sur des parcours de difficulté et de niveau technique variables. Etant associé à Jean-Baptiste Bourrin, l’un des meilleurs orienteurs français, le choix s’est finalement porté sur le circuit B « Elite » (même pas peur !). Une vingtaine de bornes par jour dans la forêt, sur les pistes de ski, dans les prairies etc à chercher des balises dont seules les coordonnées nous ont été fournies et que nous avons dû reporter sur une carte. De quoi bien s’amuser… et bien en baver.

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Au terme de la première journée, les 2000 participants se retrouvent sur un même bivouac, au milieu de (presque) nulle part. Les réchauds sortent des sacs avec les sachets de lyophilisés pour les plus "compétiteurs (ça m'a permis d'écouler le stock restant du MDS) et le saucisson et le litron pour les plus "randonneurs". En deux ou trois heures, un immense camping surgit, le temps d’une nuit et disparaît aussi vite le lendemain. Une nuit bien fraîche (de la glace sur la toile de tente au réveil… à 5 heures du mat), pas très confortable (mais si on cherchait le confort, on ne ferait pas ce type d’épreuves) mais surtout une superbe ambiance. Ces deux jours furent un réel régal. J’adore ce sport où se côtoient tous les publics, du « simple » randonneur ou du père avec son gamin, pour qui deux heures de marche représentent déjà un défi, au compétiteur aguerri. Et tout ce p’tit monde se croise et se recroise au hasard des balises à aller trouver, les uns marchant avec leur gros sac à dos où ils semblent avoir emporter de quoi survivre deux mois, les autres traçant à vive allure et déjouant tous les reliefs avec un équipement de raiders expérimentés.

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En ce qui concerne ma course, j’en ai bien bavé ! Heureusement, Jean-Baptiste a toujours eu l’amabilité de m’attendre et surtout de tracer la route la plus efficace sans jamais me faire le moindre reproche sur ma lenteur. Mais il était clair que j’étais cette fois au bout du rouleau. Une semaine pour récupérer de 90km de trail (plus toutes les épreuves précédentes), ce n’est évidemment pas assez. Je m’en doutais, j’en suis désormais certain. D’autant plus quand des problèmes de matos me privent d’une grande partie de ma flotte et que je me retrouve vite à sec sous le soleil. Il faudra aussi que je pense à manger un truc avant de partir pour 4 heures d’effort… ça peut sans doute aider… Au résultat final, avec 3h22 le premier jour sans compter les 4,5km du départ neutralisé non chronométré mais courus en montée (18km, 16 balises) et 3h59’ le dimanche (20km, 510m D+, 22 balises), nous terminons 39e sur 101 au scratch (20e sur 51 binômes masculins) sur ce circuit B « Elite » (le circuit A est baptisé « Ultra » avec encore plus de distance à couvrir).
Malgré la fatigue, aucun regret. Je me suis juste régalé. Les deux premières heures du dimanche matin, quand le soleil se lève, que la brume est encore présente dans les vallons et que des coureurs surgissent d’un peu partout, furent exceptionnelles. Dans ces moments là, on regrette de ne pas voir opté plus tôt pour ces courses nature et d’avoir perdu tant de temps sur des courses sur route. D’un point de vue sportif, si je gère bien la récup et la reprise, tout ça va me permettre d’avoir davantage de caisse en vue de l’objectif suprême de la saison, à savoir l’UTMB. Ces courses me permettent aussi de travailler la technique de course sur des terrains montagneux et avec du relief. Les descentes à fond dans une grosse pente, dans les cailloux et les racines, c’est technique et physique… Forcément utile.
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Quelques mercis. A Pomme, l’attachée de presse qui m’a un peu forcé la main pour que je descende dans le Vercors mais que je remercie aujourd’hui de m’avoir permis de vivre ces deux très belles journées. Merci aux organisateurs et aux bénévoles pour leur dévouement et le balisage de ces 8 circuits qui permettent à chacun de s’exprimer à son niveau (merci Papy des Alpes ;)). Merci à Sylvie Basset du CSM Rillieux pour le rapatriement sur Lyon dimanche soir. Et évidemment un immense merci à Jean-Baptiste Bourrin, dit Pastos, de m’avoir supporté toujours avec beaucoup de gentillesse et d’avoir ainsi limité ma culpabilisation et ma sensation d’être un vrai boulet.
Content enfin d’avoir croisé à nouveau le chemin de l’infatigable Fanny, déjà présente au Merrell, d’avoir croisé au détour d’un sentier Luc, ainsi que d’avoir ouvert quelques nouvelles routes amicales comme celles de Barbara ou Baptiste. Le sport offre des rencontres bien sympas.
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Et maintenant ?

La phase 3 de la préparation à l’UTMB, qui correspondait à une montée en puissance et en volume, est donc bouclée. Il est clair que je suis cuit dur et qu’il ne reste plus beaucoup jus dans les gambettes ! Il est urgent que je lève un peu le pied. Des pieds que je dois aussi soigner car après les 13h du Merrell dans la flotte et tous les chocs accumulés depuis deux week-ends, ils ont bien morflé. Côté balance en revanche, tutto va bene. Le compteur affiche –8 (93 en janvier et désormais 85). Plus que 5 à perdre pour atteindre l’objectif. C’est jouable d’autant plus qu’avec les beaux jours, je vais pouvoir aller rouler et donc continuer à aller piocher dans les graisses.

A priori, pas de compète pendant 4 week-ends consécutifs. Les choses sérieuses reprendront fin juin avec le stage Ultrafondus UTMB où nous allons faire les 160km du parcours en 4 jours avec dodo dans les refuges le soir. L’occasion d’appréhender une première fois le parcours qui m’attend fin août. Il y aura ensuite le Triathlon de Paris, le 18 juillet. La suite reste à voir.

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Beaucoup moins gai. La vie rappelle parfois brutalement qu'il faut profiter car tout peut s'arrêter du jour au lendemain. Le 12 mai, nous étions beaucoup à avoir glissé un p'tit mot sur le profil facebook d'Emilie pour lui souhaiter un bon anniversaire le jour de ses 32 ans. D'ordinaire, je l'appelais mais cette fois, sachant qu'elle était dans un avion de retour de vacances, je m'étais rabattu sur le web. Deux heures plus tard, un message sur mon portable m'apprenait  qu'Emilie était dans l'avion qui s'est crashé à Tripoli. Dur, très dur. Attachée de presse chez ASO notamment sur des épreuves comme le Dakar ou le Marathyon de Paris, Emilie était quelqu'un d'une indéfectible joie de vivre, toujours le sourire, toujours la pêche, quelles que soient les emmerdes. A chaque fois que je lui parlais de mes courses, elle avait la même réplique : "mais t'es un grand malade". Lors du Merrell, dans une ambiance plombée car nous étions beaucoup à te connaître et à avoir partagé des bons moments avec toi, pendant les 70km, deux jours après l'accident, j'ai énormément entendu cette petite phrase dans mon esprit.

Emilie était une grande habituée de ce blog où elle laissait parfois des commentaires. Alors Emilie, si là où tu es, tu arrives à choper une connexion, sache que les gens ne t'oublieront pas... et que, désolé, je resterai donc invaincu à nos soirées Trivial Poursuite ;)  


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