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Bart De Wever, le Flamand qui séduit les Flamands et épouvante les autres

Publié le 24 mai 2010 par François Collette

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Le confédéralisme se pointe à l’horizon en Belgique. La mutation est inéluctable, quoi qu’en disent ceux qui ne veulent toujours pas voir la réalité en face. Les masques tombent un à un.

Bart De Wever, l’emblématique héraut d’une Belgique confédérale, est devienu la coqueluche du peuple flamand, ce qui n’arrange pas du tout les partis francophones de Wallonie et de Bruxelles pour qui il fait figure d’épouvantail. Dans un récent sondage en Flandre, 38 pc des sondés le verraient bien Premier ministre. Son parti (NV-A) – virtuellement premier en Flandre - cartonne aussi et il ne fait plus de doute qu’il sera un sinon « le » vainqueur des élections (anticipées) du 13 juin prochain. Des élections déterminantes pour l’avenir de la Belgium.

Facilement diabolisé par les francophones qui ont peu d’arguments matériels à faire valoir pour défendre leur point de vue, le personnage n’a pourtant rien d’un tribun charismatique qui transcende les foules avec des slogans incendiaires et des phrases assassines. Ce qui séduit ou effraie, selon le côté de la frontière linguistique, c’est tout simplement sa lucidité et, in fine, son projet de Belgique confédérale qu’il exprime calmement et très clairement, sans ambiguïté et surtout sans langue de bois. Un comportement rare dans la classe politique. 

L’entretien exclusif qu’il a accordé il y a quelques jours à La Libre Belgique a sérieusement secoué le monde politique francophone qui ne peut plus maintenant refuser de voir ce qui se prépare.

Constatant avec lucidité que le fédéralisme ne marche plus dans ce pays en train d’éclater et que les deux communautés sont à présent impossibles à gérer dans un Etat fédéral, Bart De Wever affirme « [qu’] on doit aller vers le confédéralisme, c’est à dire qu’on doit aller vers deux entités autonomes qui signent entre elles un Traité disant ce qu’elles font encore ensemble ». Il ajoute : « on est cohérent et logique: le confédéralisme est une étape ».

Scission de la sécurité sociale

Le président de la NV-A voit donc la future Belgique confédérée en deux entités souveraines… avec leur propre sécurité sociale – la hantise des francophones –, ce qui n’empêche pas « une certaine solidarité ». « La sécu [nationale] ne garantit plus rien, ce sont des transferts d’argent qui n’aident pas la Wallonie à se redresser, c’est juste le contraire ». 

Peut-on raisonnablement lui donner tort ?

Quid de Bruxelles ?

Une confédération de deux entités et non de trois. Quid alors de Bruxelles ?

« Bruxelles doit être cogérée et disposer des compétences d’une ville, pas d’un pays (…) Aujourd’hui Bruxelles est trop financée et les compétences ne sont pas efficaces. Les Bruxelles devront choisir entre Flamands ou francophones pour les compétences des Communautés ».

Voilà certainement ce qui causera le plus gros écueil car Bruxelles la francophone, physiquement située en Flandre, est inscrite dans la Constitution en tant que Région fédérée à part entière. Les partis francophones ne sont pas (encore ?) prêts à la lâcher mais jusqu’où irait leur résistance face à la majorité flamande qui constitue 60 pc de la population de ce qui est encore la Belgique ?

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