"Nous avons besoin d'une nouvelle presse en France, et MediaPart est ce projet. Vous en découvrirez progressivement les contours sur ce pré-site, jusqu'à la sortie, début 2008, du site définitif. Né de la rencontre entre des professionnels du journalisme et des spécialistes du Web, il cherche à inventer une réponse aux trois crises - démocratique, économique, morale - qui minent l'information en France, sa qualité et son utilité, son honnêteté et sa liberté. Notre présidentialisme exacerbé, qui réduit la politique de tous au pouvoir d'un seul ... / ..." C'est le début de l'édito d'Edwy PLENEL présentant MediaPart le nouveau media online participatif qu'il va diriger.
Et encore un de plus, serait-on en droit de penser !!
C'est sur le site de MediaPart qu'on trouve une réponse : "Les médias en ligne - déclinaisons ou non de la presse papier - sont tous engagés dans une course à une audience maximale, condition d'une " gratuité " financée par la ressource publicitaire. C'est le modèle économique dominant, qui a ses limites, tant en termes de pertinence éditoriale que de viabilité financière. Pour le lecteur, la place de plus en plus envahissante prise par cette publicité est vécue comme une intrusion, voire une pollution visuelle qui nuisent au confort de lecture."
Ah! un vrai site sans pub. Mais comment vont-ils en vivre alors ?
Réponse de MediaPart : "Outre la garantie offerte par l'absence de publicité et le recours à l'abonnement, l'indépendance du journal est garantie par les caractéristiques originales de son actionnariat.
La réunion du capital de départ de 4 millions d'euros provient de trois sources de financement :
1. Les fondateurs - journalistes, gestionnaires et professionnels d'internet ayant porté le projet jusqu'à aujourd'hui - qui investissent à titre personnel et, afin d'y parvenir, ont décidé pour certains de s'endetter. Par la valorisation de leurs apports, ils détiennent ainsi la majorité du capital.
2. Des investisseurs partenaires, eux-mêmes acteurs dans le domaine des nouvelles technologies mais sans liens avec les puissances financières en place, qui investissent à hauteur de 100 000 € à 500 000 € chacun.
3. Une société des amis regroupant quelques dizaines d'investisseurs individuels, avisés et solidaires, entrés dans le capital pour des montants allant de 5 000 à 50 000 €.
Pour le détail des investisseurs, il faudra attendre. Car enfin, 4 millions d'€, ça fait à quelque chose près 27 millions de nos vieux francs et que penser de l'indépendance d'un media qui aurait des banquiers ou des industriels dans son capital ?
Comment rentabiliser un investissement de cette taille ?
MediaPart nous donne sa solution : "Nous demandons donc à nos lecteurs d'adhérer à leur journal pour garantir son indépendance et sa pérennité. Le prix définitif de l'abonnement sera fixé au dernier moment, mais nous raisonnons d'ores et déjà sur les tarifs suivants :
- tarif normal : 9 euros par mois.
- tarif réduit pour les moins de 25 ans et les chômeurs : 5 euros par mois.
- tarif de souscription ou de soutien : 15 euros par mois"
Pas gagné mais l'idée de payer pour lire des articles non soumis à la censure poltique ou financière mérire qu'on s'y arrête et même s'y abonne. En fin de compte le seul "truc" qui étonne, c'est le partenariat suivant : " ... / ... Elle s'appuiera, de plus, sur un partenariat durable avec une jeune Agence Internet, la Netscouade , créée par Benoît Thieulin" .
Et on peut lire sur le site de la Netscouade : "S'adapter aux usages du Net : le défi est grand pour ces journalistes issus du monde de la presse écrite. Ils ont d'ailleurs choisi de s'allier à la Netscouade, une agence de buzz qui a déjà fait ses preuves aux côtés de Ségolène Royal en animant le site Désirs d'avenirs."
Alors, lorsqu'on lit sur le site que MediaPart se donne 4 ans à date de son lancement (premier trimestre 2008) pour réussir son pari, on pense irrémédiablement qu'on sera en 2012 et à une candidature socialiste probable. Après tout, compte tenu que la totalité des media majeurs sont entre les mains des amis de notre président, un peu de presse d'opposition ça ne ferait pas de mal !!!
Allez, assez de parano. L'expérience est trop intéressante pour ne pas leur souhaiter bonne et longue route.