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… 3615 my life d’été, 3618 la honte de l’année !

Publié le 25 mai 2010 par Magadit

… 3615 my life d’été, 3618 la honte de l’année !Ecrasée par la chaleur de l’été qui dura 3 jours, amorphe devant le climatisateur encore branché sur la fonction chauffage jusqu’au 15 juillet (date officielle des 5 autres jours d’été prévu au planning ministériel), j’enfilerais bien les pantoufles de Delerme pour m’attarder sur les petits bonheurs du WE au lieu de râler pour une fois sur l’orage à venir, la grêle en prévision et le ruinage potentiel de ma jolie paire de chaussures turquoise en daim…

Eté jour 1
14h: Je passe ma journée à filer comme le vent, à la vitesse d’un escargot en descente sur mon scooter.
Il fait doux, je souris bêtement à chaque feu rouge. Ma jupe remonte joliment visiblement, j’ai plein de nouveaux amis. La journée est belle et s’annonce merveilleuse quand un scoobite plus téméraire que les autres tente une approche 360° pour vérifier que je porte bien une petite culotte et manque de se vautrer. Mon sourire s’élargit, et j’ai mauvais esprit !

19h46 : Je prends l’apéro en terrasse sans pull over ni goutte au nez pour la première fois de l’année, alors une fois n’est pas coutume, je fais un vœu. Ne le répétez à personne, j’ai fais le vœu de me marier avant la fin de l’été. Comment ça si on en parle ça ne marche pas ? Rohh ben mince alors trop bête… Décidemment c’est une belle journée.

Eté jour 2
11h32 : enhardie par la veille, je décide d’exhiber ma chair au soleil
et d’aller pique niquer. Oui, oui, toute seule. Enfin seule avec les petits zosiaux, le cygne du lac et les 45 000 autres personnes venue profiter en solitaire de ce merveilleux parc de Sceaux. Mais si je regarde à 90° au dessus de mon gros orteil je ne vois personne, j’entends à peine les joggers à bout de souffle qui soulèvent le sable sous mon nez. J’aime la nature quand elle est domestiquée et taillée aux ciseaux. Si si aussi.

11h35 : La tête dans les nuages, je ne doute de rien, ni du fait que le port du maillot de bain sur bronzage parisien fluo me fasse légèrement trop remarquer, ni de ma capacité à pousser les autres moins aventureux en terme de bronzage en prenant 450 m2 de gazon à moi seule pour couvrir comme une pro la course du soleil.

16h01 : Les heures filent dans mon ipod, je suis bien, je tourne sur l’herbe comme l’aiguille d’une montre, je lis, j’écris, je partage mes impressions toutes les 15 secondes sur FB via l’iphone et organise ma vie sociale, je râlerai bien parce que je n’ai pas pris l’ordi, mais à bien y regarder je n’ai pas vu de prise dans mon panier pique nique… je me résigne comme je me suis résigner sur l’absence des chips et du rosé. Que c’est bon d’être seule.

17h33 : Je suis chez moi, fraichement rentrée. Enfin fraichement passée sous la douche froide pour stopper la brulure du soleil. Mon dos ressemble à celui d’un homard, mais je suis bien, l’air frais caressant la Biafine me fait frissonner. Onze mois que j’attendais ça. Non je ne souffre pas, c’est juste le tissus qui est trop épais, alors comme en vacances je vis en maillot de bain. Les courses ? no soucy, je gère : Ooshop livre jusqu’à 22h.

Eté jour 3
12h15 : Il fait un temps à mettre un chat dehors.
Mon dehors à moi se résume à une cour pleine d’herbes hautes. Je m’équipe comme Rambo avec mes gants et mon incontournable bikini, armée qu’un sécateur je taille mon espace bronzette. Il n’y a pas si longtemps quelqu’un m’a dit « moi Tarzan , toi ? » Heu moi Tantor débroussaillant la jongle.

12h55 : Transpirer c’est non pour les pores, et la ligne. Je vais avoir la ligne de Kate Moss. Je m’étale enfin sur ma couverture et m’aperçois qu’il n’y a point d’air, même les moustiques sont morts étouffés. Tant mieux, je ne serai pas piquée. Enfin si j’arrive à remonter dans ma hutte sans mourir déshydratée, je serai sauve du paludisme.

15h : j’ai craqué, j’ai suivi la horde des banlieusards jusqu’au plan d’eau le plus proche. Armée de mon bikini (un autre, mais celui là vous le verrez finira brulé), celui qui se resserre avec les ficelles, je file nager. Je fends l’eau comme une truite (quoi c’est super élégant une truite), dans un bassin olympique quasi désaffecté. L’eau coule sur mes brulures. C’est bon. Sauf quand je nage, ça tire. Mais nager sans bouger c’est couler comme une pierre. C’est moins élégant la pierre. Dukan a bien marché constate-je en sentant mon maillot bailler. Mes voisins de lignes sourient, comme des chats devant la souris. Je suis pudique, entre deux brasses coulées je renoue mon maillot rebelle.

15h02 : mon mouvement de brasse est soudain entravé par la descente d’un maillot au niveau des gigots. Je réalise que je vais mourir noyée, ou morte de honte. La vie était si belle, j’écris in petto mon épitaphe, une lettre d’excuse à ma mère, une lettre d’insulte au banquier. C’est beau la liberté.

15h03 : je vote finalement pour la honte et au milieu d’un tourbillon de bulles, renoue l’infâme maillot, reprend enfin mon souffle dans une grande gerbe d’eau avant de continuer mes longueurs. L’eau fraiche coule sur mes joues brulantes. Je ferme les yeux dans mes lunettes de plongée mauve. Si je nage assez longtemps personne ne me reconnaitra en sortant. Mon cœur bat fort dans ma poitrine. C’est bon de savoir que l’on n’est pas cardiaque.

16h20 : A bout de souffle, Ursula émerge des eaux, ne retire pas ses lunettes de plongée et fonce sur son bolide. L’air est chaud, j’ai des muscles, je les sens. Mon corps brule de passion, enfin il brule c’est déjà un bon début. Je positive en m’accordant un budget pour un nouveau maillot, un nouveau visage ou un masque de catcheur, histoire de sortir incognito.C’est bon d’avoir renoncé à insulter son banquier !

23h59 : 3 jours d’été sont déjà écoulés. Je suis fière d’avoir maximisé, mon temps, ma Biafine, mes émotions. Je savoure chaque souvenir, je les classes par catégories, sous rubriques. Mon ordinateur cérébral est en branle, il a tant de matière à retraiter. Il savoure, il jubile. 3 Jours pour tenir toute une année !



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