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BP : la fuite de trop

Publié le 25 mai 2010 par Vincentpaes
BP : la fuite de trop Être une compagnie pétrolière n’est pas aussi facile qu’on pourrait le penser. Il ne suffit pas d’attendre les pétrodollars pour qu’ils tombent du ciel. Il faut les chercher. Le problème est que l’or noir se fait rare. Il faut chercher toujours plus profond, toujours plus loin. L’émergence et le développement des plateformes marines résultent de ce phénomène. Malheureusement pour nous, si les compagnies pétrolières aiment se faire beaucoup d’argent, elles préfèrent ne pas trop en dépenser.

Interrogé par le gouvernent américain sur la sécurité de ces forages en haute mer, la compagnie pétrolière britannique s’était contentée de répondre que les dispositifs qu’elle avait mis en place étaient suffisants. Le futur lui donnera tort. BP doit finalement se dire qu’elle aurait mieux fait de réfléchir à deux fois avant de se lancer dans l’aventure.
22 millions de dollars par jour L'explosion et le naufrage de la plate-forme de forage Deepwater Horizon sont à l'origine de l’une des plus graves marées noires qui affecte les Etats-Unis. Elle a également provoqué la colère de l'administration américaine. Maintenant, elle doit payer l’addition. Depuis le début, la lutte contre la marée noire aura coûté à BP 760 millions de dollars, soit 22 millions par jour. Pire encore, depuis la catastrophe la capitalisation boursière de BP a baissé de 25 %, soit de près de 50 milliards de dollars.

Mais qu’en est-il du coût social ? BP doit également répondre de sa responsabilité sociale. Certains actionnaires de BP ont déposé plainte contre la compagnie pétrolière pour avoir exposé l'entreprise à des responsabilités sociales potentiellement gigantesques. Les dégâts portent sur les propriétés, les intérêts commerciaux et la faune et la flore. La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est un "concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire".

Pour faire face à ces engagements, BP a promis de doubler ses équipes de nettoyage. Une mesure jugée insuffisante par l’Etat de Louisiane. La compagnie a également indiqué qu’elle affecterait 500 millions de dollars à un programme de recherche consacrée aux conséquences de la marée noire sur le littoral. Quant à ses procédés de nettoyage, ils sont pour le moins limite. BP a versé pas moins de 2,5 millions de litres de Corexit, un dispersant chimique interdit depuis dix ans en Grande-Bretagne. Pas sûr que cela aide la flore et la faune du golfe du Mexique.
L’entreprisation de nos sociétés n’est pas viable Le cas BP révèle un mouvement contradictoire. D’un côté, les entreprises souhaitent plus de responsabilités. Et par là, elles militent pour une « entreprisation » de nos sociétés. De l’autre, elles ne sont pas capables de faire face à leurs actes. Tant les enjeux sociaux les dépassent, aussi fortes et puissantes soient-elles. Les Etats et les collectivités locales ont encore de beaux jours devant eux. Pourtant, BP n’a pas retenu la leçon. Et continue à s’entêter.

La semaine dernière, une vingtaine d’élus démocrates ont demandé la fermeture de la plate-forme offshore Atlantis. Située également dans le golfe du Mexique, l’installation ne disposerait pas de dispositif technique actualisé. La compagnie pétrolière a répondu que ces accusations étaient infondées. Espérons-le.

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