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Crise économique ou crise des libertés ?

Publié le 26 mai 2010 par Copeau @Contrepoints
Crise économique ou crise des libertés ? Les crises sont historiquement une période de restrictions des libertés. Les gouvernements peuvent alors se cacher derrière la crise pour améliorer leur situation. C'est ce qui se passe dans le secteur minier sur le point d'être soumis à un nouveau régime fiscal destiné à approvisionner les caisses des Etats, et en première ligne de l'Australie.

Bref rappel des faits

Le gouvernement australien a annoncé son désir d'introduire « une taxe de 40% sur les profits des sociétés extractives de minerais en 2012 » (Les Echos). Cette annonce a eu l'effet escompté ; les autres pays producteurs emboitant immédiatement le pas. La Chine a affirmé son projet de réformer la fiscalité sur les compagnies extractives, puis le Chili.

Les conséquences « inattendues »

Ces super-impôts vont apporter une manne substantielle aux gouvernements et ce n'est pas un mal en ces temps de crise des déficits publics. Mais comment va réagir le marché ? Ou plutôt, comment vont réagir les différentes entreprises extractives ? Selon les analystes de Goldman Sachs JBWere, l'industrie du minerai est sensibles aux variations de coûts de production et principalement les petites entreprises. On voit déjà assez clairement deux conséquences à venir de cette taxe.

Tout d'abord, une relocalisation de l'activité comme le menacent les deux géants BHP Billiton et Xstrata.

Ensuite et cela est plus pervers, une modification structurelle de l'industrie. En effet, le gouvernement australien est conscient des risques qu'un tel impôt ferait peser sur l'industrie des minerais et a donc décidé de consulter BHP Billiton pour trouver un accord. Evidemment, seules les grandes entreprises pourront convaincre le gouvernement et cela leur donnera deux avantages : leur taille leur permet d'absorber plus facilement le nouvel impôt en « étalant les pertes » sur les grandes quantités vendues, mais aussi et surtout, ils pourront trouver des accords particuliers avec le gouvernement afin de limiter l'impact du nouvel impôt en échange par exemple de la promesse de rester sur le territoire.

Les petites entreprises seront donc contraintes de disparaître au profit de grands groupes ayant perdu leur indépendance vis à vis des gouvernements. Si cela ne paraît pas si terrible de prime abord, il faudra s'en souvenir lorsque le prix des minerais augmentera et qu'on entendra alors les médias, politiques et consommateurs se plaindre des effets néfastes du capitalisme…


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Article publié initialement ici

A découvrir : le blog Iconomie


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