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Avec la Commission européenne et l’UMP le beefsteak tirerait une drôle de «thrombine» !

Publié le 26 mai 2010 par Kamizole

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Décidément, cette Commission ne sait pas quoi inventer en matière de malbouffe ! et s’entend à merveille pour essayer de nous gaver de toute sorte d’additifs alimentaires, tous aussi inutiles sinon dangereux les uns que les autres mais pour le plus grand bonheur et profit des industriels qui les produisent : point n’est besoin de se demander s’ils apportent un progrès réel pour les consommateurs. Leurs chercheurs fous les concoctent, ensuite de quoi il appartient aux autorités politiques et sanitaires de nous les faire ingurgiter.

Avant-hier, fin mai 2008 : le “poulet à la Javel” que tentaient d’imposer les Américains sur le marché européen. Avec, selon un article de Libération qui n’est malheureusement plus consultable Bruxelles remet les poulets à la Javel sur la table, la bénédiction du commissaire à l’Industrie d’alors, l’Allemand Günter Verheugen. Vous aurez bien lu comme moi : à l’Industrie… Ni à l’agriculture, au Commerce ou moins encore à la Santé – qu’en ont-ils à foutre ! - en raison d’une promesse qu’il aurait faite en novembre 2007 aux Américains lors d’un voyage à Washington.

Depuis lors, il mena «une campagne au bulldozer pour que ce projet de texte soit mis sur la table à temps pour un sommet UE-USA, prévu le 10 juin 2008 en Slovénie et auquel doit assister le président George W. Bush». Peine perdue devant l’hostilité unanime des ministres européens de l’Agriculture. Cf. notamment Michel Barnier cité dans Le Monde du 28 mai 2008 Le retour des “poulets chlorés” suscite de nombreuses protestations “Les Américains peuvent avoir le modèle alimentaire qu’ils veulent, on n’est pas obligé de le transférer en Europe et donc nous nous opposerons à cette idée (…) Il en va d’une certaine idée de la qualité alimentaire que nous nous faisons.” et la levée de boucliers des unions de consommateurs, d’agriculteurs et de défenseurs de l’environnement européens. Ouf ! Nous l’avons échappé belle mais je ne peux m’empêcher de m’interroger sur les motivations réelles de Gunther Verheugen.

Hier (mars 2009) Bruxelles tentait de nous imposer du “faux rosé” : mélange de vin rouge et de blanc. La France se fâche tout rouge contre le faux rosé titrait Libération le 10 mars 2009. Non sans perfidement remarquer le 11 mars 2009 qu’«Apparemment, la France a changé d’avis» : «Michael Mann, porte-parole du commissaire européen à l’Agriculture, rappelle que la France avait approuvé, lors d’un vote indicatif fin janvier, un projet de règlement européen autorisant le mélange de vin rouge et blanc pour faire du rosé». Il s’agirait d’une pratique reconnue et autorisée par l’OIV (Organisation internationale pour le vin) – encore des ennemis du genre humain plus préoccupés de profits que du plaisir des consommateurs ! – car «elle laisserait plus de souplesse pour les producteurs et diminuerait les coûts de production». Bin, voyons ! Ite missa est sur l’autel de Sainte-Compétitivité…

Comme d’hab, la France aura dû rétropédaler en accéléré car une telle mesure a déclenché un tollé bien compréhensible autant parmi les consommateurs que chez les viticulteurs, notamment Français. Qui la plupart font des efforts considérables pour améliorer la qualité des vins et se dépensent sans compter tout au long de l’année, dans les vignes autant que dans les chaix. Le travail dans les vignes, c’est toute l’année et pas seulement au moment des vendanges.

A peine sont-elles terminée qu’ils les taillent, nettoient les sols, arrachent les pieds des vignes qui ont fait leur temps, en replantent, la soignent et la traitent tout au long de l’année, “l’éclaircissent” en enlevant des grappes pour éviter de “faire pisser la vigne”… afin d’obtenir moins de vin mais de meilleure qualité plutôt que des hectolitres de piquette, etc. J’ai suffisamment promené mes guêtres autour de Pinet – le fief du “Picpoul” qui s’étend quasi jusqu’à Marseillan, où il servait d’ailleurs à la fabrication du Noilly-Prat apéritif autrement naturel que le Martini (la visite guidée de l’ancienne fabrique est fort intéressante) et en face du Mont Saint-Clair de Sète – et dans ma jeunesse, dans le Val de Loire et en Sologne, pour le savoir.

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Il suffit déjà de savoir que la qualité n’entre pas en considération dans les infects mélanges dits “de vins européens”… Beark ! Beark ! Beark ! L’âme de l’arnaque des margoulins leur semblant chevillée au corps, je soupçonne même certains de ces prétendus vins de n’avoir jamais connu le moindre grain de raisin.

J’ajouterais que l’on n’est pas forcé d’acheter des grands crus hors de prix pour se faire plaisir et régaler ses ami(e)s. Il existe un nombre considérable de petits vins tout à fait honnêtes. Petit conseil : regardez le “congé” – la vignette fiscale au-dessus du bouchon. Si autour, est inscrit “récoltant” avec le numéro du département, vous aurez de fortes chances de n’être pas déçus surtout si le vin a obtenu quelque médaille dans un concours.

Aujourd’hui, sort une idée géniale du laboratoire des Docteurs Follamour de la malbouffe : une «colle à viande» contre laquelle le Parlement européen a heureusement émis un veto net et sans bavure - par 370 voix contre 262, soit une voix de plus que la majorité nécessaire - ais-je lu dans le Figaro du 19 mai 2010. Nouvelle connerie “made in USA” ! Comme d’hab. L’idée est forcément géniale : utiliser les chutes de viande pour reconstituer – en collant les morceaux - de faux beefsteaks ou autres escalopes de veau ou volailles. L’histoire ne disant pas si l’on reconstituerait de faux pilons ou cuisses de poulets en les agrégeant autour d’un os…

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Argument imparable : ce serait un moyen de permettre aux pauvres d’assurer une alimentation carnée à moindre coût… «On peut imaginer que la viande contenant de la thrombine soit moins chère», explique Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen à la santé, le Maltais, John Dalli. Qui souhaite sans doute imposer le faux beefsteak “mou du genou” à défaut de «montres molles»…

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mais le tableau idyllique qu’il peint est des plus sombres.

«Imaginer», seulement ! Même pas dans leurs rêves… Car autant dire que l’agro-business et la grande distribution se feraient des fouilles en or en recyclant des morceaux sans doute invendables pour faire un bouliboulga d’origine totalement inconnue qui serait de toute façon vendu bien trop cher – eu égard au véritable prix de revient - aux plus démunis, sommés de n’y voir que du feu (sera-ce inscrit sur l’emballage ?). Comme le disait mon Ecossaise de mère : la mauvaise qualité est toujours trop chère. Surtout quand l’argent fait défaut.

José Bové, député européen d’Europe-Ecologie et grand pourfendeur de la “malbouffe” ne s’y est d’ailleurs pas trompé : L’idée d’utiliser la thrombine “ne pouvait naître que dans des esprits attirés par le gain à court terme”… CQFD.

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Or, la “colle” ainsi utilisée est loin d’être une substance anodine. Du moins pour une ex-infirmière : j’ai immédiatement tilté sur le mot “thrombine”… C’est en effet une enzyme, présente normalement dans l’organisme, qui transforme le fibrinogène en fibrine, produisant ainsi la coagulation sanguine. D’où l’idée de l’extraire du plasma des bœufs ou des porcs pour l’utiliser comme une colle servant à reconstituer des morceaux de viande. Beefsteaks “Canada Dry” en quelque sorte…

En l’état de mes connaissances actuelles, je ne saurais dire si cette utilisation intempestive dans l’alimentation présente quelque danger que ce soit pour la santé humaine. Mais encore une fois je redoute que les impératifs purement commerciaux ne prennent le pas et que nous trouvions comme à l’accoutumée une foule d’experts qui nous jureront la main sur le cœur – du côté portefeuille : oubliant de signaler leurs “conflits d’intérêt” en tant que stipendiés par les industriels dont ils défendent les intérêts – que les consommateurs n’ont rien à craindre des effets de la thrombine surajoutée dans l’alimentation. Jusqu’à ce que des accidents de produisent.

Les mêmes eussent sans nul doute assuré avec la même autorité que les farines animales données aux bovins ne représentaient aucun danger ni pour les bêtes ni pour les humains si on leur eût posé la question avant que le prion, responsable de la terrible épizootie de la «vache folle» ne fit les ravages que l’on sait.

Je lis dans différents articles et notamment une dépêche de l’AFP du 20 mai 2010 Pour le Parlement européen, un “steak est un steak”, pas un composite que «la thrombine est déjà autorisée dans certains Etats membres : Allemagne, Belgique et Pays-Bas, comme “élément d’aide à la fabrication” et non comme “additif alimentaire”»

Subtil distinguo sémantique bien propre à faire rigoler un cheval ! N’est-il pas, Jolly Jumper ? Et hop ! Encore plus haut que la «Mule du Pape» d’Alphonse Daudet propulsa Tistet Vedène : d’une belle ruade, propulse-moi tout ce beau monde jusque dans la stratosphère… Ils y tourneraient dans «l’escadrille» de ceux qui «osent tout»

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Je suis nettement plus inquiète en lisant sur Le Figaro que «Le procédé a emporté l’adhésion des Etats membres, qui se sont presque tous ralliés à l’idée de la Commission européenne. Seul le Danemark l’a rejetée, l’Italie s’étant quant à elle abstenue. La France, qui fait de la gastronomie un fleuron national, a non seulement soutenu la proposition de Bruxelles, mais elle l’a également anticipée. Entre 2003 et 2005, le pays a en effet «autorisé la reconstitution de viande ou de poisson (arrêté du 6 décembre 2003, consultable sur Légifrance) à partir de thrombine»».

Il faudra à n’en point doute décerner à l’euro-député UMP Françoise Grossetête la médaille de l’ordre de “l’horreur alimentaire” selon le titre d’un article fort ancien de l’excellent chroniqueur gastronomique Périco Légasse de Marianne.

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Elle mérite en effet d’être citée : «Dans la mesure où tous les critères nécessaires à son autorisation sont remplis, pourquoi ne pas légaliser un produit qui présente des avantages certains ?» (…) Pour l’eurodéputée du Parti populaire européen, interdire la colle à viande revient à céder «à l’opinion publique en adoptant un comportement émotionnel. Il est plus facile d’interdire que d’expliquer pourquoi on l’autorise»

Stupid woman ! D’abord, quid des «critères nécessaires» ? Gros doute chez les affreux ! Ensuite, je ne vois pas en quoi le refus de cette malbouffe relèverait forcément d’un «comportement émotionnel». On trouvera sans nul doute bien plus de réflexion et de doutes aussi nécessaires qu’intelligents chez les opposants à tout ce que les laboratoires déjàntés de l’ultralibéralisme cherchent à nous imposer, des OGM à cette colle à viande, en passant par les nanotechnologies que dans le petit pois qui doit sans nul doute se trouver bien seulâtre dans sa boîte crânienne de Françoise Grossetête, malgré ou à cause de son nom

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Quant aux «avantages certains» sauf l’intérêt pécuniaire des multinationales de l’agro-business et de la grande distribution, je n’en vois aucun. S’il s’agit de permettre aux plus démunis de manger de la viande à meilleur compte, qu’il me soit permis de donner à Françoise Grossetête quelque leçons “d’économie domestique” comme l’on disait dans ma lointaine jeunesse, tant à l’école primaire qu’ensuite chez les bonnes sœurs quand je suivais des cours pour le CAP de comptabilité et plus largement, d’employée de bureau.

Il y a belle heurette que la cuisine dite “bourgeoise” ou familiale sait accommoder les bas morceaux et les restes. Les délicieux pots au feu, bœufs bourguignons ou mironton – rien de mieux pour attendrir une viande restée dure malgré la cuisson – blanquettes de veau, sautés ou ragoûts de porc, navarins ou haricots de mouton, et l’utilisation des restes de viandes de la semaine dans des boulettes, hachis Parmentiers et autres préparations délicieuses en sont la meilleure preuve. Ma mère faisait un délicieux curry avec les restes de poulets, pots au feu ou carrés de porc. Je ne suis jamais parvenue à les faire aussi bons que les siens. Snif !

Il n’y a d’ailleurs pas que les morceaux à beefsteak dans le bœuf. Sans doute est-ce trop lointain pour une grande majorité des personnes qui me lisent mais j’ai le parfait souvenir de la campagne lancée en faveur de la viande bovine au début des années 60, avec son slogan «Suivez le bœuf» destinée à promouvoir la consommation de viande bovine et qui faisait aussi la promotion des bas morceaux. Je ne sais pourquoi, je l’attribuais à Edgard Pisani quand il fut ministre de l’Agriculture du Général de Gaulle. Ce serait François Misoffe, alors secrétaire d’Etat au Commerce intérieur. Certains parlant de Joseph Fontanet…

Néanmoins, en matière d’intelligence, je conseillerais à Françoise Grossetête de méditer ce qu’écrivit Edgard Pisani, «Un vieil homme et la terre» Seuil, 2004 : «J’ai été, quant à moi, productiviste…hier. Ce qui se passe, aujourd’hui, m’inspire plus d’inquiétude que d’espoir. A vouloir forcer la terre, nous prenons, en effet, le risque de la voir se dérober. A vouloir mondialiser le marché, nous faisons fi du besoin que tout les peuples ont de vivre à leur manière du travail de leurs terres. A industrialiser le travail agricole, nous chassons des paysans dont les villes et les usines ne savent plus que faire». Je ne saurais qu’acquiescer.

Le malheur vient, outre cette agriculture hyper-productiviste qui fabrique à tour de bras des produits de mauvaise qualité en grande quantité, lesquels souvent ne trouvent même pas preneur, que les consommateurs ne veulent ni ne savent plus cuisiner. Il leur faut des choses simples et rapides, des beefsteaks, des plats cuisinés – pleins d’additifs – qu’ils ont juste à enfourner dans le micro-onde. Pourtant, à l’exception de plats très compliqués qu’il vaut mieux réserver pour les repas festifs, dans la grande majorité des cas, cuisiner autre chose et différemment ne demande pas un temps fou et ne coûte pas la peau des fesses.

Je suis tombée sur le cul en entendant une fois dans une allée d’un hyper-marché une jeune femme, entre 25 et 30 ans, se désoler de n’y point trouver de champignons à la crème en conserve. Pour tout dire, je ne savais même pas que cela existât ! Je ne connais guère plus simplissime. Vous émincez les champignons, vous les faites revenir dans un peu d’huile ou de margarine (mieux vaut éviter le beurre dont on sait qu’il serait cancérigène quand il frit) et quand les champignons sont bien ramollis (mettre un couvercle pour qu’ils ne soient pas racornis), il suffit ensuite d’ajouter de bonnes cuillers de crème. Ne pas hésiter à être généreux. Vous laissez chauffer le tout un certain temps. Et hop ! c’est fini.

J’ai également la chance d’apprécier les abats, cœur, rognons, foie de bœuf ou de génisse (sans oublier les tripes, la tête et la langue de bœuf) qui sont nettement moins chers que du beefsteak. Si c’est au demeurant pour avoir de la mauvaise viande, dure à souhait – beefsteak “dans le sabot” eussent dit quelques copines de pension dont le père était boucher en Beauce, Val de Loire ou Sologne… - je préfère nettement en manger moins souvent mais qu’elle soit très bonne. Le beefsteack que je trouve au rayon boucherie à la coupe de mon Franprix me convient parfaitement. Raison supplémentaire de m’y approvisionner : ils sont non seulement sympas mais qui plus est, très marrants. Un vrai festival. Je peux vous garantir que le dimanche, les clients ont tous la banane !

Contrairement à ce que soutient Françoise Grossetête, les adversaires de la thrombine ne manquent pourtant pas de solides arguments. Pour les écologistes, les bénéfices supposés de la colle à viande restent fallacieux. En un mot comme en cent, je lui dirais sans ambages : remballez vos merdes chimiques qui sont à peu près aussi peu ragoûtantes que les élucubrations de la “cuisine moléculaire” prônée par le prétendu grand chef catalan Ferran Adria qui sévit à Barcelone dans son restaurant El Bulli.

Proprement mis en pièces – détachées – par Perico Légasse qui y a mangé pour son plus grand déplaisir… critiques à savourer sans modération dans un article de Marianne La mascarade de la cuisine moléculaire. Fort réjouissant. Force est cependant de se mettre en colère en apprenant que cette mascarade sur fond de débauche d’additifs chimiques qui sont pourtant interdits dans l’agroalimentaire ! est financée par le programme Inicon – ça ne s’invente pas ! - lancé par la Commission européenne en 2003, qui a confié au laboratoire de transfert de technologie de Bremerhaven (Allemagne) le soin de rendre utilisables par des restaurateurs les techniques de pointe de l’industrie chimique.

Dans Le Monde, La cuisine moléculaire, révolution gastronomique ou coup marketing ? Jean-Claude Ribaut, chroniqueur es gastronomie, n’est guère plus tendre. Il traite le sujet à partir de l’ouvrage du journaliste allemand Jörg Zipprick (Favre, 2009, 224 p., 13 euros) «Les Dessous peu appétissants de la cuisine moléculaire» qui relance la polémique autour du chef espagnol Ferran Adria, chef d’El Bulli, déjà accusé dans son pays “d’empoisonner ses clients avec des produits chimiques” par Santi Santamaria, trois étoiles au Michelin.

Jean-Claude Ribaut parle d’or : ce serait uniquement «l’esprit de lucre» qui guiderait ces apprentis sorciers de la fausse gastronomie : «lorsqu’on peut diviser le coût des produits naturels par huit ou dix en privilégiant des ingrédients chimiques»… Mais tant qu’il y aura des connards aussi friqués qu’incultes en matière de vraie gastronomie, prêts à tomber en pâmoison devant de tels salmigondis et à payer des sommes extravagantes, ces margoulins continueront à se faire des fouilles en or ! Avec la bénédiction de la Commission européenne qui défend ardemment les intérêts du lobby de l’industrie chimique tout en faisant mine d’éliminer les produits chimiques dangereux par sa «pauvre» directive «Reach». CQFD.

Revenons aux critiques des adversaires de la «viande à la colle» - dangereux concubinage entre l’agroalimen-taire et l’industrie chimique.

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Ainsi Corinne Lepage, pour qui la proposition de la Commission était «franchement scandaleuse : «On induirait le consommateur en erreur en lui présentant un produit fini, alors qu’il s’agit en réalité d’un amalgame de morceaux de viande de qualité disparate et maintenus ensemble par une colle à viande (…) On présente cette initiative sous un aspect social en disant que la viande doit être accessible à toutes les bourses. Mais il y a organisation de la tromperie du consommateur, les gens moins armés pour comprendre ce qu’ils achètent n’auraient pas pu savoir ce que contient le produit».

Pour Michelle Rivasi, qui, pour autant que je me souvienne, lorsqu’elle fut député apparentée PS de la Drôme a mené une campagne pour faire reconnaître l’étrange syndrome dont souffrirent beaucoup de militaires engagés dans la première guerre du Golfe (1990-91) dû plus que vraisemblablement à l’utilisation d’uranium appauvri dans les bombes, et s’est ensuite investie au sein du Criirad qu’elle a créé en 1986 et qu’elle présida jusqu’en 1997 et où elle fit beaucoup entre autres pour faire reconnaître par les pouvoirs publics les maladies de la thyroïde en fulgurante augmentation depuis que le nuage de Tchernobyl sut habilement ne pas franchir la ligne bleue des Vosges. Elle est également co-fondatrice avec Corinne Lepage “d’Ovale” : Observatoire de vigilance et d’alerte écologique.

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Il m’est évident que sur le plan scientifique je ferais nettement plus confiance à Michèle Rivasi, ancienne élève de l’école normale supérieure de Fontenay-aux-Roses et professeur agrégée en SVTU, lis-je sur Wikipedia qu’à Françoise Grossetête, titulaire d’une maîtrise de droit public selon sa fiche également sur Wikipedia. J’y vois également qu’elle fut deuxième adjointe au maire de Saint-Etienne jusqu’en 2008. Et donc responsable conjointement de la quasi déconfiture de cette ville à cause des prêts «toxiques» contractés…

Lire notamment dans Libération du 28 octobre 2010 Emprunts toxiques : Saint-Etienne va assigner la Deutsche Bank dont le sous-titre résume bien le problème auxquels sont soumis les nouveaux élus : «La municipalité avait souscrit auprès de la première banque allemande un produit financier complexe, adossé à la parité de la livre sterling sur le franc suisse. Or la monnaie britannique s’est effondrée, provoquant l’envolée du taux d’intérêt de l’emprunt».

Comme la droite en Grèce, l’UM/Posture a laissé la note – particulièrement salée ! – aux nouveaux élus de gauche. Saint-Etienne étant d’ailleurs fort loin d’être la seule collectivité locale – municipalité ou conseil général – à être dans ce cas. C’est sans doute pour cela que Nicolas Sarkozy et son per(roquet) aboyeur en chef – Frédéric Lefebvre qui juge nécessaire d’empêcher les collectivités d’”augmenter sans fin les impôts” - tirent à boulets rouges contre l’endettement des collectivités locales ! J’y reviendrais. Je ne manque pas de munitions dans mon carquois. Vous direz à très juste titre que cela ne cassera pas trois pattes à un canard, fût-il “Enchaîné” et que mes diatribes – à supposer même qu’ils les connussent ! – ne les empêcheront nullement de continuer à nuire. Je vous le concède bien évidemment mais c’est une sorte d’hygiène mentale et intellectuelle qui calme de surcroît mes aigreurs d’estomac et les colères atrabilaires qu’ils provoquent.

Pour en terminer avec la thrombine et les critiques justifiées qu’elle suscite, Michèle Rivasi fait remarquer à bon escient les risques de contamination des viandes ainsi manipulées. Il n’est que de se souvenir de toutes les viandes, hachées ou non, infectées à de nombreuses reprises par des salmonelles ou E.Coli dans les abattoirs des firmes de l’agroalimentaires… Si vous y ajoutez les pratiques bien entendu illégales en vigueur dans certains hypermarchés comme déballer les barquettes de viande ayant dépassé la date limite de consommation pour les remettre en vente avec de nouvelles dates ou les utiliser dans des plats préparés, on peut imaginer les futures grosses chiasses des consommateurs ainsi abusés.

José Bové qui considère comme proprement scandaleux que la Commission européenne ait relayé cette proposition des industriels – mais ils y mènent la danse comme Diable en son sabbat ! – note que les euro-députés “se sont majoritairement opposés à ingurgiter (la) cuisine industrielle peu ragoutante” du commissaire Dalli. L’ancien porte-parole de Confédération paysanne ne pouvait manquer de s’étonner «Dans un contexte où les producteurs vivent des crises à répétition, de voir une proposition qui vise à vendre la viande moins cher».

Cela ne concerne sans doute pas la viande ou le poisson mais cela participe à cette malbouffe pleine de produits chimiques… Je ne peux donc que vous conseiller la lecture d’un article d’Aurel et Pierre Daum, paru sur le Monde diplomatique de mars 2010 Et pour quelques tomates de plus, sur-titré «Des serres espagnoles aux assiettes françaises». L’article n’est pas encore reproduit dans son intégralité. Sinon vous y liriez que «les produits – chimiques – les plus dangereux restent invisibles»… sous la peau.

Pour gâcher définitivement votre appétit, sachez que ces tomates de m… totalement insipides, dures, croquantes ou farineuses sont produites par de quasi esclaves : travailleurs immigrés, dans les serres faites de toiles plastiques – il est bien connu que le Sud de l’Espagne est bien trop froid pour produire des tomates de plein champ

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- et transportées à travers l’Europe par des chauffeurs routiers sous-payés venus de l’Europe de l’Est.

D’où le titre de l’entrefilet de Pierre Daum : Comme au XVIIIe siècle qui cite in fine Montesquieu parlant dans «L’esprit des Lois» des plantations de canne à sucre dans les Antilles françaises : «Le sucre serait trop cher si l’on ne faisait travailler les plantes qui le produisent par des esclaves»… et d’ajouter : «Aujourd’hui, c’est exactement la même chose avec les tomates d’Almeria».

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LES COMMENTAIRES (1)

Par Angelina
posté le 28 mai à 11:03
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C'est marrant mais il y a quelques années j'avais vu un reportage la dessus dans une usine alimentaire. Un homme dit à la caméra "La on met tout ces morceaux de viande, une bonne dose de poudre et dans quelques heures, ça fera un beau roti tout neuf."