Mercredi 26 mai entre 19h00 et 20h15 a eu lieu une manifestation anti-Dieudonné à la Cité Bleue dans le quartier de Champel où l’humoriste français a donné un spectacle ce soir et s’apprête à livrer un autre demain. Contrairement à ce qui a été annoncé ce matin dans un journal gratuit il restait encore des places pour suivre Sandrine la dernière œuvre de Dieudonné. Mais une fois que les portes de la salle de spectacle ont été ouverts les derniers billets sont partis en quelques minutes.
Cette manifestation organisée conjointement par l’ADEIG (Association des Etudiants israélites de Genève) en collaboration avec la SUJS (Swiss Union of Jewish Stuidents) avec l’appui de la CICAD (Coordination Intercommunautaire Contre l’Antisémitisme et la Diffamation) s’est déroulée dans le calme. D’un côté environ deux cent personnes ont fait la queue pour voir le spectacle de Dieudonné et de l’autre côté devant le terminus du bus N. 3 une quarantaine de personnes moitié étudiants moitié adultes manifestaient. Et pour séparer les deux groupes un parking sous la surveillance d’une dizaine de gendarmes. Les Présidents de l’ADEIG et de la SUJS ont pris la parole et l’assistance s’est contentée de brandir des pancartes avec les citations controversées de Dieudonné tout en distribuant un journal “Le Dieudo illustré”. Un journal confectionné pour l’occasion histoire de rappeler cette affaire, les dérapages de l’artiste, une prise de position et “pour les esprits confus” les définitions de l’ Antisémitisme et l’Antisionisme et critique d’Israël. A participé à ce rassemblement un homme d’église dont je n’ai pas retenu le nom ainsi que le Président du CICAD.
J’ai noté deux provocations la première dans le camp des fans de Dieudonné quand un de ses proches est sorti prendre une photo en demandant aux futurs spectateurs de prendre la pose avec un geste déplacé en signe de victoire judiciaire de l’humoriste sur territoire genevois et la seconde quand une femme qui avait du mal à s’exprimer en français a interpellé gratuitement les jeunes manifestants en confondant les lieux avec un débat organisé.
Cette manifestation pose des questions importantes. Peut-on rire de tout? Faut-il épargner les religions? Les musulmans (l’affaire des caricatures), les juifs (l’affaire Dieudonné), les chrétiens (l’affaire des prêtres pédophiles )... ? La liberté d’expression a-t-elle des limites? La censure, est-ce le moyen le plus court pour museler les créations artistiques? Je n’ai qu’une seule réponse ou plutôt une citation de Gandi comme chute: “Je n’aime pas le mot tolérance, mais je n’en trouve pas de meilleur”.
C'est Genève!