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Rappel à l'ordre pour Daniel Mermet dans Là bas si j'y suis

Publié le 27 mai 2010 par Copeau @Contrepoints
Rappel à l'ordre pour Daniel Mermet dans Là bas si j'y suis

Nous avions relayé sur Contrepoints l'initiative de Xavier Collet, qui dénonçait la tribune accordée par Daniel Mermet sur France Inter à un militant d'extrême gauche, appellant ouvertement au meurtre de classe. Voici par exemple les propos qu'un certain « Elias » de l'Arme Révolutionnaire Marxiste tenait à l'antenne d'une radio publique : « Eh ben on en coupera des têtes. Eh ouais, moi je suis un révolutionnaire je vous dis, je fusillerai des gens et j'assume. Eh ouais, bien sûr que je fusillerai ».

Cette mobilisation à laquelle nous avions appelé nos lecteurs a porté ses fruits comme le rapportait Xavier Collet hier. Le CSA a émis début mai une condamnation officielle lors de sa séance plénière. Voici le contenu de la lettre de la présidence du CSA :

« Le Président

Paris, le 17 mai 2010

Monsieur,

Vous avez saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel à la suite de la diffusion sur France Inter, le 10 mars 2010 dans l'émission « Là-bas si j'y suis », de propos radicaux tenus par une personne interviewée au sujet de son mouvement : « l'Arme révolutionnaire marxiste ».

Le Conseil a considéré que ces propos, qui n'ont fait l'objet d'aucun commentaire modérateur de la part de l'animateur de l'émission, contrevenaient à l'article 1er de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de la communication ainsi qu'à l'article 5 du cahier des charges de Radio France selon lequel « la société veille au respect de la personne humaine et de sa dignité. »

En conséquence, il a décidé, dans sa séance plénière du 4 mai 2010, d'adresser une lettre de mise en garde au président de Radio France afin qu'il veille, à l'avenir, à ce que les propos diffusés sur l'antenne de France Inter soient conformes aux textes précités.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Michel BOYON »

Certes, la condamnation aurait pu être plus franche, les propos tenus étant passibles de 5 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende selon l'article 24 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881. Mais elle montre qu'une action, même minime, pour dénoncer les dérives choquantes que nous constatons tous les jours, peut parfois aboutir, plus souvent qu'on ne le pense. Pour des cas similaires, vous pouvez contacter le CSA par ce formulaire ou, mieux encore, par courrier.

Voici la lettre envoyée par exemple au CSA par Xavier Collet :

« Objet : Propos délictueux tenus sur l'antenne de France Inter

Madame, Monsieur,

Comme tout possesseur d'un poste de télévision je suis assujetti à la redevance audiovisuelle.

À ce titre je finance le service public de l'audiovisuel, ce qui me donne un droit de regard sur les chaînes publiques de radio et de télévision aux côtés d'une AAI comme la vôtre.

Je ne saurais donc accepter sur les ondes des propos constitutifs d'une provocation incitant à commettre des atteintes volontaires à la vie des personnes non suivies d'effet (propos punis de 5 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende selon l'article 24 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881) et a fortiori participer au financement d'une émission qui s'en fait relais.

En l'espèce les propos délictueux sont : « Eh ben on en coupera des têtes. Eh ouais, moi je suis un révolutionnaire je vous dis, je fusillerai des gens et j'assume. Eh ouais, bien sûr que je fusillerai. » Ils ont été tenus le 10 mars 2010 lors de l'émission « Là-bas si j'y suis » de Daniel Mermet et sont encore disponibles en podcast sur le site Internet de ladite émission.

Les questions que posent le reporter de l'émission à ce furieux lui permettront d'élaborer son programme d'action et d'apprendre que celui-ci répond au pseudonyme d'Elias et organise l'Arme Révolutionnaire Marxiste.

De tels renseignements permettent à n'importe quel auditeur d'entrer en contact avec le groupe de discussion de ces déséquilibrés et d'adhérer à leur mouvement.

Ce qui me semble également poser un grave problème.

Je souhaite donc que vous preniez des mesures afin de sanctionner cet inadmissible dérapage et vous remercie par avance de bien vouloir m'informer de toutes suites.

Dans cette attente, je reste à votre disposition et vous prie de bien vouloir agréer, Madame, Monsieur, l'expression de ma considération la plus haute.

Xavier Collet »

Image : logo de France Inter, tous droits réservés.

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