Magazine

Etat chronique de poésie 901

Publié le 29 mai 2010 par Xavierlaine081

901

Si fragile beauté qui se déploie sur les rives.

Tu roules dans la vague.

Ta peau se couvre de ce sable brillant de micas.

Une nacre t’enveloppe de son flamboiement.

Du haut de la dune, d’autres yeux contemplent le jeu du désir.

*

Une voile lointaine déchire l’horizon.

Une légère brume couvre un instant les émois.

Une légère brise ne suffit pas à interrompre ta danse.

*

Nous sommes si loin désormais,

Si distants

Une fois regagné ce versant du miroir.

Nos bras ne savent plus rien étreindre

Que le creux de nos existences.

Survivre sans dignité

C’est se laisser happer par le vide.

*

Nos pas se sont effacés qui s’enlaçaient plus surement que nous.

Nos bras battent désormais une place déserte.

Nous ne sommes plus rien d’avoir tout eu.

Nous avons bujusqu’à l’ivresse cette boisson mêlée de miel.

Nous avons brûlé tout ce que nous possédions.

Sans mesure nous avons avalé les fruits offerts.

Rien ne nous laissait entrevoir l’implacable chute.

*

Nous sommes désormais de ces réfugiés du petit matin.

Nous arpentons les trottoirs de villes muettes,

Sac miséreux et sale accroché à nos épaules d’épuisement.

Nous n’avons plus de port d’attache.

Nous sommes la négation même de la vie,

Car il n’est plus d’espérance à nourrir en ce monde.

Il nous a rejetés, vidés, lavés de toutes nos forces.

Nous sommes la peau, l’épluchure, le relief inutile d’un repas déjà servi, mangé, digéré.

En mauvaise piquette nous dépensons les piécettes que vous nous lancez.

Nous feignons de ne pas voir le détournement de votre regard.

Nous trouvons même, à l’occasion, la force d’en rire.

*

Nous sommes les intermittents de la célébrité.

La nôtre ne dure qu’une saison :

Celle dont notre survie tient du miracle.

Pour un ou une qui parvient au printemps,

Combien seront tombés en vos fosses communes ?

*

Assis au sommet de la colline,

Tes yeux continuent de voir la beauté qui roule dans les rouleaux de l’été.

Tu secoue ta crinière collée de poussière.

Un rayon de soleil s’attarde sur les vergers.

Une larme roule sur ton visage buriné.

Le jour se lève.

Hardi, mon gars !

*

Si peu de tendresse partagée

Au vallon de douce saison

Si peu de fleurs offertes

Au jardin fermé des âmes

.

Ondes de mémoires se répandent

Au creux des poings serrés

A la source des yeux

Se fomente le torrent de la révolte

.

Manosque, 16 avril 2010

©CopyrightDepot.co 00045567

sceau1.gif


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Xavierlaine081 5039 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog