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CIVIPOL: des ventes d'armes au ministère de l'identité nationale

Publié le 30 mai 2010 par Juan
CIVIPOL: des ventes d'armes au ministère de l'identité nationaleEn lisant le dernier rapport de performance budgétaire du ministère de l'immigration et de l'identité nationale, on tombe page 47 sur cette curieuse annotation:
L’exercice 2009 a vu une consommation très soutenue des crédits de la LFI. Ce résultat doit être mis en corrélation avec l’impact de trois mesures qui ont mobilisé, au-delà des missions classiques, la ressource du ministère :
- l’exécution d’une décision de justice visant à indemniser la société Eurotunnel (3 M€ en AE, 1,5 M€ en CP) dans le cadre du contentieux de Sangatte ;
- la mise en œuvre d’une action de coopération policière confiée à la société CIVIPOL (3,06 M€ en AE/CP) ;
- diverses actions spécifiques (migrants non admis sur le territoire : 0,92 M€ en AE et 0,98 M€ en CP ; démantèlement de la zone de regroupement des migrants en situation irrégulière située à proximité de CALAIS : 0,1 M€ en AE/CP).
Ainsi, les services d'Eric Besson ont eu recours à la société CIVIPOL Conseil. Et pour une belle somme : 3 millions d'euros pour la mise en oeuvre d'une action de coopération policière. Kessako ?
Sur son site, cette entreprise se décrit sommairement : «CIVIPOL est la société de conseil et de service du ministère français de l'Intérieur. Créée en 2001, elle propose à l'étranger des prestations de service dans les domaines d'expertise du ministère de l'Intérieur, en particulier en matière de sécurité intérieure et de protection civile. Son équipe est composée de cadres du ministère de l'Intérieur et de collaborateurs issus du secteur privé.» Son PDG est un préfet hors cadre, Alain Rondepierre, qui siège depuis 2003 en tant que représentant de l'Etat. CIVIPOL, société anonyme, est en effet détenue à 49% par l'Etat.
Son équipe repose sur «des experts ayant exercé des responsabilités professionnelles à un haut niveau dans leur domaine d'intervention (sécurité intérieure, protection civile, administration territoriale)» et «des spécialistes de la gestion de projets internationaux.»
Elle organise des séminaires, comme celui-ci sur le blanchiment d'argent de décembre 2009 à juin 2010. Elle réalise des missions de conseil, comme par exemple l'installation de caméras de videosurveillance à Paris. Elle conseille beaucoup en Françafrique, notamment pour le maintien de l'ordre: elle a ainsi travaillé en août dernier pour le Togo à la «sécurisation du processus électoral», à travers le «renforcement des capacités des responsables de la sécurité publique et la mise en place d’une structure de maintien de l’ordre pérenne, équipée et formée aux pratiques démocratiques de maintien de l’ordre.» Elle réalise des rapports sécuritaires de pays étrangers pour des entreprises voulant s'implanter. Elle fait du conseil en protection des expatriés.
Mais elle assure également la mise en oeuvre de ventes d'armements et équipements militaires. Son nom est ainsi apparu dans l'affaire Miksa. Ce contrat, finalement remporté par EADS en 2009, portait sur la fourniture d'équipements de surveillance des frontières  à l'Arabie Saoudite. Nicolas Sarkozy, dès sa nomination au ministère de l'intérieur en 2002, avait confié à CIVIPOL le contrôle de la bonne exé­cution du contrat.
Huit ans plus tard, CIVIPOL apparaît comme l'un des principaux sous-traitants du ministère de l'identité nationale. On aimerait en savoir davantage.
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