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Bababe Cesson, souvenirs...

Publié le 30 mai 2010 par Bababe

Pour la fête des mères, des images et d’autres formes de beautés

Bababe Cesson, souvenirs...

Pays de sable, pays d’or…

 Coumbayel arrivée tard, a malheureusement raté certaines activités diverses et variées  décrites par Bernard B dans le précédent billet. Elle qui avait commencé à griffonner des mots pour remercier Ba M.Samba, celui par qui à travers Boun Oumar Dieng, le jumelage Bababe Cesson est arrivé, le rencontra à la porte.

Pendant que Coumbayel insistait pour remercier  BMS, celui-ci s’étonnait du nombre important de Bababois  présents à cette manifestation.

En effet si BMS pense à cette époque où pour constituer un groupe de femmes peul à « présenter »à Argenton sur Creuse, ville jumelée à la sienne (Sangué), il a pu constater que les choses ont bien changé depuis. Vu le peu de femmes peules mauritaniennes à  cette époque, il était obligé de se contenter d’un groupe de femmes originaires de divers villages du Fuuta..

Aujourd’hui l’afflux des réfugiés peuls mauritaniens en France fait que chaque village peut constituer son propre groupe.

A évoquer cette époque, BMS et Coumbayel se rappelèrent de la présidente du comité de jumelage de l’époque, Catherine Van Gaver.

Aussitôt dans la tête de Coumbayel, repassa l’image de la présidente du jumelage dans la maison de Thierno  N’Diaye, tentant de faire passer deux ou trois gorgées de tufam qu’elle avait du mal à avaler de la calebasse. Mais peut-être faut-il préciser que Catherine cherchait avant tout à honorer ce que ses hôtes respectaient le plus, la maison du saint de Baababé.

Combayel pouvait-elle penser à Catherine sans penser à Denise Chenu… Celle dont les concerts de bêlements de moutons, chants de coq et braiements d’âne perturbaient le sommeil, et qui ne l’empêchèrent pourtant jamais d’effectuer plusieurs allers et retours Bababe/cesson. Elle était souvent accompagnée du sourire de Bernard Giraud, de la bonne humeur de Guy Michel et de tous les autres, munis des conseils avisés du Docteur Rémi.

(Hélas aujourd’hui Catherine, Guy Michel et le docteur Rémy ne sont plus de ce monde).

Coumbayel pensa à Anne Marie, l’infirmière, et Marie Paule dont elle manque de nouvelles, à Colette dont l’activité professionnelle ne permettait pas d’être toujours présente aux activités, mais dont les gourmands n’oublieront jamais l’hospitalité, les copieux et délicieux plats servis avec largesse.

Puisqu’on est dans la séquence « manque de nouvelles »,, Coumbayel se rappela de Ibrahima Guisset qui avait déjà deux villages jumelés dans son cœur ; car il était tantôt de Bababé, tantôt de Mbouma Jeeri Wuro Laamu. D’ailleurs, il expliquait à tout le monde qu’il était un enfant français né à l’étranger, parce que né avant les indépendances.

Dans cette espace géographique du Fuuta où la coutume veut que le teddungal ne se paie pas mais qu’il se rend, Coumbayel à travers ces simples mots, remercie les Cessonais , entre autres réalisations, de lui avoir offert un billet pour accompagner la première délégation à se rendre à Bababé.

Pays de sable, pays d’or…

C’est dans la même lancée que  Coumbayel se souvint de cette amie qui la supplia  de se débarrasser de ses bracelets de pacotille qu’elle affectionne tant avant de se rendre au village..

Et comme tous les bijoux traditionnels que Coumbayel avait reçu de sa mère, il y  avait plus de saassal* que d’or pur, cette amie la pria de les remplacer  par les siens en or massif provenant de ce pays d’Afrique qui un temps durant, produisait 50% de l’or mondial.

 

Bababe Cesson, souvenirs...

Une étreinte bordée d’émotion palpable et nostalgique tira Combayel de ses souvenirs.

Cette étreinte provenait de Diélia D. accompagnée de son amie Bibi D., deux parentes que Coumbayel avait perdues de vue.

Toutes deux dégageaient une forte odeur de terroir que Coumbayel huma fortement.

Le « haayo Coumba kaaw » de Diélia, assorti de cette question « est-ce que tu connais TES enfants » en désignant les siens, s’adressant à Coumbayel, finirent par plonger cette dernière dans le bien-être d’un bain de lait du enndam.

Une vraie authenticité que l’une des deux femmes prolongea en promettant à Coumbayel de venir la saluer un jour sans même la prévenir pour lui faire plaisir.

Mais quand Coumbayel répondit qu’il vaudrait mieux prévenir pour une question pratique, elle comprit alors que c’est bien elle qui avait perdu son authenticité.

Coumbayel pensa aussitôt à une jeune femme revendiquant d’être une pièce maîtresse dans son village, le tout résumé dans cette phrase qu’elle martelait : « Je ne suis pas une sara* du village ».

Ne serait-ce pas Coumbayel à l’instar de quelques autres, à la culture diluée et aux comportements empruntés qui seraient devenus des sara ?

Eux qui dans une foule composée des leurs, sont devenus comme Sékoubali dans un champ face aux enfants de ses camarades en train de les interroger : tu es qui ? t Et toi u es le fils de qui ?...

 

N’est pas toujours sara qui croit.

A toi Diéli biiguel, parce que tu es une mère, et aujourd’hui, c’est la fête des mères par ici. A toi dont certains reparlent  encore de la fameuse gifle que tu infligeas à un homme en uniforme pendant que ton village était «occupé» durant les années d’humiliation.

Bonne fête à toutes les mères du monde.

Bon rétablissement à la Terre notre mère dont toutes les mers souffrent de pollution et des marées  pétrolières.

Récit de Safi sous la plume du Doyen.


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