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Paso Doble n°177 : Quant à l’euro, allumez un cierge

Publié le 30 mai 2010 par Toreador

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Par Toréador | mai 30, 2010

A las cinco de la tarde…

L’acte II de la Crise s’est ouvert avec la mise sous tutelle d’un nombre croissant de pays européens. Ceux-là même qui avaient laissé faire le FMI dans l’ex-Tiers-Monde découvrent dans la douleur les potions amères du bon Docteur de Washington. Et ce n’est qu’un début : bienvenue dans un monde que les idéologues libre-échangistes ont inventé à l’ombre des démocraties occidentales et qui va faire de ces dernières des pays de second rang. Hayek, Hecksher, Ohlin auront été les meilleurs annonciateurs du siècle chinois.

L’économie mondiale, avec la désintégration éventuelle de la zone euro, expérimente son second grand infarctus mortel. Avec la mondialisation est venu l’échange ; avec l’échange, l’interdépendance ; avec l’interdépendance la dilution du principe de responsabilité. Pour qu’une responsabilité s’exerce, il faut une base juridique et un groupe à l’égard duquel s’exerce ladite responsabilité. Or, la mondialisation s’est justement accompagnée d’une dérégulation juridique et de l’apparition de concepts fumeux et gazeux comme ceux de « société civile internationale » ou  « opinion publique mondiale ».

Moralité, d’autres lois et d’autres peuples ont pris la relève : la loi des marchés financiers. Rares sont ceux et celles qui ont eu une vision constante et cohérente du problème. J’aurais tendance à en créditer Nicolas Sarkozy, même si comme toujours il est difficile de faire la part des choses entre posture et position. Ceux qui aujourd’hui braient que la priorité est la réduction du déficit font oublier que rien ne sert d’écoper un bateau à la coque trouée.

Ce qu’il faut désormais,  c’est un « Grand soir du capitalisme financier » avec sans doute des nouvelles règles du jeu, des choses que « les gens raisonnables » trouvent aujourd’hui impossibles mais qui demain nous seront imposées : le contrôle de certains prix (l’alimentation, le logement, bref les besoins vitaux), l’interdiction de la spéculation dans certains domaines, le retour à un protectionnisme régulé, la limitation des très haut salaires. Quant à l’euro, allumez un cierge.


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