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Massaï Mara : Africain chic!

Publié le 31 mai 2010 par Chrisos

Massaï Mara, restaurant africain, lounge, fumoir
66 Rue Armand Carrel, 75019 Paris.
Tél. : 01 42 08 00 65. Site Web.

Quand : un samedi soir, début mai 2010 (le 8, jour de l’armistice de la Seconde Guerre Mondiale, férié et pluvieux).

: dans le dix-neuvième arrondissement, limite 18e, à quelques minutes du bassin de La Villette, pas trop loin, non plus, des buttes Chaumont.

20100508 masai mara 0 salle Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

Avec qui : c’est Fabien qui nous (des gourmands à plumes ou claviers : A, A et S côté féminin, G, G, P et moi chez les hommes) a invités à découvrir cette adresse. Mais nous sommes loin d’être les seuls, puisque deux fêtes/anniversaires/banquets se tiennent autour de nous, dont la plus grande avec le plus jeune candidat aux élections présidentielles de Côte d’Ivoire (oui, oui). Ambiance garantie, avec un MC aux platines et synthé…

Pourquoi : parce que, de temps en temps, il faut bouleverser un peu ses habitudes… aller diner dans un arrondissement en 7501X, prendre le métro ligne 7 et affronter la pluie… se frotter à une cuisine que je ne connais pas bien du tout, et parce que ce genre de rencontres est toujours intéressant et divertissant, ne serait-ce que pour la compagnie et la découverte. Au passage, l’on n’est pas à l’abri d’une bonne découverte. Et enfin, parce que 2010 est l’année de l’Afrique, avec la Coupe du Monde de football qui se tiendra, pour la première fois, dans quelques semaines, sur ce continent. Bingo!

20100508 masai mara 0 Alice chef Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

Qui :le Massaï Mara appartient à la souriante Alice Abeng, d’origine camerounaise, ancienne directrice de l’EBN Lodge, dans le quartier Vavin (75006). En cuisine, un duo de chefs, ce qui permet de proposer des spécialités Sénégalaises ou Camerounaises, avec quelques métissages. Notons également quelques semaines thématiques où un chef extérieur travaille main dans la main avec les chefs résidents pour de la fertilisation croisée. Les avis sont plutôt bons sur l’Internaute.

20100508 masai mara 0 table Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

Quoi : le Massaï Mara est un grand Parc naturel Kenyan, mitoyen de la Tanzanie. Il doit son nom à ses habitants, les Massaï et au Mara, fleuve traversant le territoire. Le restaurant de la rue Carrel est assez grand, et ses couleurs chatoyantes, ainsi que son atmosphère, peuvent rappeler ou évoquer l’Afrique. En plus du restaurant, un bar et bientôt un espace fumeurs. Le Massa£i Mara accueille des expositions d’artistes (deux photos plus haut, les portraits aux murs…), des concerts ou autres performances en direct. Qu’y mange-t-on? À la carte : entrées (peu lisibles sur ma photo), de 7-9€pour du Mboté, Pili-Pili, Soya…  à 13,5 euros pour un assortiment, plats de 16 à 24€, avec des noms qui nous font nous évader : Ndolé, Maffé, bantou, Ngondo, ou sourire, ce Johnny won-won. Et pour le « doux final, des préparations à partir de produits de là bas (5,5-8€). Comme les prix le suggèrent, il y a un certain standing et une qualité et une recherche certaines : nappes et serviettes blanches, couverts et verres à moitié sobres. Si vous cherchez un bouiboui, allez voir ailleurs. Ici, c’est plutôt chic.

20100508 masai mara 0 menu Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

Comme nous sommes tout de même un petit groupe, et que beaucoup n’y connaissent rien, ou presque, nous nous laissons guider, le seul choix étant pour le plat de résistance : du Ndolé de Bœuf, ou la Brochette Sanaga (crevettes et poissons). Ce qui ferait un menu à une petite quarantaine d’euros pour la nourriture.

20100508 masai mara 01 cocktail Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

Acte 1 : un cocktail au rhum (Pina Colada like?), fruité mais pas trop sucré, avec ce qu’il faut de puissance pour rappeler qu’il contient de l’alcool. On se rafraichit agréablement le palais, en attendant la suite, réputée plus chaude. En fait, comme beaucoup de restaurants proposant de la cuisine étrangère en France, les plats sont moins relevés, moins épicés que dans les pays d’origine. Un effort d’adaptation vers les goûts français et occidentaux, où l’on n’a pas forcément l’habitude et la culture des plats qui « arrachent ». Une sauce rouge, concentré et forte est proposée à côté, pour la habitués ou les curieux.

Acte 2 : l’assortiment d’entrées arrive : en vrac, des bananes plantain, des accras, un tartare/guacamole, un farci bien relevé, et des beignets. C’est bon et ça permet de goûter aux différentes spécialités. Passer de l’un à l’autre procure des sensations souvent agréables, comme le contraste accras ou beignets tièdes, pas forcément légers (mais pas plus gras qu’il ne faut) et le tartare, frais et aéré. Pour accompagner, un rosé du sud ouest, Asphodèles 2007 (Rochelierre), sélectionné par P et commenté et expliqué par ses soins. Ce rosé amélioré oppose une belle résistance face « feu » des entrées, mais il capitule face au concentré.

20100508 masai mara 02 entrees Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)
20100508 masai mara 02 rose asphodeles 2007 Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

Acte 3 : le plat de résistance, je n’étais pas sur d’avoir saisi la description du Ndolé, un rapprochement avec les épinards avait été proposé, et, en effet, niveau apparence, c’est aussi sexy! Côté liquide, c’est justement un Pinotage, le cépage Sud-Africain, qui nous est proposé, 2007, by Douglas Green. Point amusant, et visiblement fortuit, on devine un peu de banane dans ce vin, ce qui tombe plutôt bien, puisque, en plus du riz, c’est de l’aloco (ou frites de bananes plantain mures) qui nous est servi! Les photos sont peut être trompeuses, c’est en fait bien meilleur que des épinards. On s’amuse à repousser ses limites de tolérance au piment, en essayant d’en atténuer les effets avec le vin et les bananes. Une expérience.

20100508 masai mara 03 pinotage 2007 douglas green Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)
20100508 masai mara 03 ndole Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

20100508 masai mara 03 plat Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)
20100508 masai mara 03 riz Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

20100508 masai mara 03 bananes Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)
20100508 masai mara 03 brochette sanagra Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

Ma jolie voisine d’en face a préféré, elle, un plat moins terrien et plus marin et aussi aérien : des brochettes Sanaga qui avaient une bonne tête.

Acte 4 : fini les épices! Nous terminons avec une gaufre d’igname, ré-interprétation sympathique et globalement réussie de cette spécialité belge, avec un coulis de mangue un poil trop sucré pour moi et une boule de glace de bon niveau. P sort sa bouteille et nous en sert : un bas Armagnac, comte de Lauvia, de 15 ans. Incroyablement doux (ou alors je me suis fait anesthésier le palais par ce qui a précédé et je ne sens plus rien?), il apporte une agréable chaleur (chaud froid avec la glace), quasiment sans agressivité. Notre repas se termine tranquilement, alors qu’autour de nous, les fêtes culminent.

20100508 masai mara 04 gaufre igname Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)
20100508 masai mara 04 comte lauvia 15ans Massaï Mara : Africain chic! (ChrisoScope)

Attention : la présence de grands groupes peut générer des désagréments sonores et ralentir un peu le service.

Combien : une quarantaine d’euros pour les plats, et je pense qu’on peut rajouter facilement une vingtaine d’euros pour le cocktail et les vins. Soixante euros pour une soirée folklorique, avec un service assez efficace, une cuisine qui sort de l’ordinaire (pour moi en tout cas), pas bouleversante mais bien faite, assez équilibrée et pas trop grasse, ni lourde, et une ambiance de la brousse! Pas donné, mais finalement correct, et, de toute façon, le dépaysement obtenu ici à quelques stations de métro est beaucoup plus facile et abordable qu’aller voyager en Afrique. L’un n’empêche pas l’autre me direz-vous. Mouais, quand même pas.

Alors : Je n’y connais pas grand chose en cuisine africaine, c’est vrai. J’ai été invité, c’est vrai aussi. Mais ce ne sont pas les seules raisons, pour lesquelles je garde un bon souvenir de cette soirée (même si, sur le coup, le niveau sonore m’avait un peu abruti), certes, il faut arriver jusqu’à ce quartier et ne pas se formaliser sur l’extérieur, et accepter de payer plus cher que dans un bouiboui, pour un service pro, une hygiène et une qualité sans failles et un accueil chaleureux. Je pense que ça vaut le coup d’œil, pour s’ouvrir un peu à des nouveautés. Pas sur d’y retourner très bientôt, mais à garder en tête.



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Rédigé par chrisos


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