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Bye-bye Welfare State

Publié le 31 mai 2010 par Copeau @Contrepoints
Bye-bye Welfare State

Les agonies sont toujours tristes et souvent douloureuses. Celle de l'État providence ne fait hélas pas exception à la règle. Né en Angleterre des décombres encore fumants de la seconde guerre mondiale, le Welfare State avait pour ambition d'assurer le bien-être de tous au prix d'une intervention massive de l'Etat dans la sphère économique et sociale.

Ca a plus ou moins bien marché trente ans, le temps des Trente Glorieuses, celui de la croissance et des « miracles » européens servis par les programmes de reconstruction de la vieille Europe amorcés par le plan Marshall et par l'accès à des ressources énergétiques aussi abondantes que bon-marchées.

Ce fut aussi le temps du « baby boom », de la « civilisation des loisirs », d'une décolonisation d'autant plus inéluctable que les empires coloniaux vermoulus n'avaient plus les moyens de se maintenir outre-mer contre le gré des populations indigènes, de la baisse relative du prix de la (vraie) galette-saucisse sur le marché de Pleurtuit, du plein emploi, de l'acquisition à crédit leur pavillon par Josette et Marcel, de la libération de la femme grâce à monsieur Moulinex…

Ce fut aussi celui du triomphe de la social-démocratie, de la promotion du « modèle scandinave » et du job enrichment alternatif au taylorisme, de l'utopie des convivial tools prônée depuis Cuernavaca par un certain Ivan Illich.

Bref, c'était le bon temps mais c'est fini. « Restons Correct ! » ne s'en réjouit pas mais est bien obligé de le constater : y'a pas qu'en Grèce que les vaches maigres sont de retour dans les prairies européennes.

C'est évidemment au Royaume Uni, le pays qui a inventé le concept, qu'il revient de dire officiellement bye-bye au Welfare State. C'est le sens du Discours du Trône que vient de prononcer Sa Majesté la reine Elisabeth II devant le parlement britannique réuni à la Chambre des Lords.

Le décorum est toujours là mais ses fidèles sujets sont prévenus : après des années de gabegie socialiste concrétisée par des déficits publics supérieurs à 11 % du PIB insulaire et à une croissance illimitée de l'emploi public et parapublic, c'est game over !

On peut toujours rêver que notre cher et vieux pays échappera à la cure générale d'austérité qui s'annonce en portant au pouvoir en 2012 la Rougette de Lille et ses potes mais, il faut savoir que si cela devait par malheur se produire, ça durerait probablement guère plus longtemps que la canicule du début de cette semaine.


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