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Marrée noire sans interrogation de fond

Publié le 31 mai 2010 par Chezfab
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Il est assez triste de voir la marée noire et les dégâts causés par celle-ci sur les côtes étatsuniennes. Et peut être demain sur les côtés mexicaines. Bien entendu, nous ne pouvons que déplorer, s’agacer, crier, hurler, ou bien s’en moquer comme la majorité des gens.

Je ne reviendrai pas ici sur les moulinets venteux agités par le communicant Obama, qui n’a pas de poids ni de pouvoir face à ce qui se passe. Non pas parce qu’il s’agit d’une catastrophe « presque naturelle » mais tout simplement parce que, comme ses prédécesseurs, Obama n’a pas vocation à mettre en balance le mode de vie des américains. Et donc, le pétrole, c’est incontournable, obligatoire et une fierté nationale ! Point barre. (Ni d'ailleurs sur les marées noires permanentes sur les côtes africaines...)

Ok, il annonce de nouvelles règles, etc… Mais soyons honnêtes deux minutes : les normes et règles existaient déjà, et si elles avaient été mises en œuvre, les animaux côtiers ne seraient pas en phase de bain de bitume forcé. Seulement, mettre des normes est une chose, les faire respecter en est une autre. Sans inspecteurs, sans sanctions réelles (au nom de la compétitivité toute puissante des USA et des rapports avec le Royaume Unis), sans prise en compte effective des besoins en sécurité et en social (salariés sous payés, mal formés), croyez vous réellement que cette catastrophe n’est pas logique ? Qu’elle était « évitable » ?

Vaste blague ! Oui elle l’aurait été si un temps soit peu la croissance, le PIB et l’argent à tout prix n’était pas la priorité des états ! Mais elle ne l’a pas été non pas par négligence seule, mais aussi par cynisme ! En choisissant de privilégier le marché contre l’homme, c’est la nature que nous finissons par sacrifier, et donc l’homme…

Ha les joies du marché… Vous savez ce marché qu’il ne faut pas attaquer, ce capitalisme qui ne serait pas la cause de nos malheurs et des dérives assassines. La preuve, même le gentil WWF avec son panda tout mignon s’allie à BP régulièrement pour en faire une « entreprise responsable environementalement parlant », allant même jusqu’à s’allier avec le gouvernement chinois (Voir ICI) histoire d’en faire une entreprise « socialement » responsable. Vous pouvez sortir vomir… Mais ne vous inquiétez pas, ils dénoncent les manœuvres des méchants de BP, les petits pandas associés (Voir LA). Skysophrénie totale (en même temps, le WWF vit de ses dons de gentils actionnaires des méga multinationales, donc …) qui ne sert que de terrain au capitalisme vert.

Car oui, c’est bien la volonté de blanchiment (comme encore LA sur le «nécrocarburants ») du capitalisme le plus crasse qui nous amène à ce que nous vivons aujourd’hui. Que ce soit au niveau des gouvernements (devenus de simples passe plat des multinationales, par notre faute, nous qui déléguons tout et trop !), au niveau des « ONG environnementales affiliées », au niveau du peuple qui ne se remettent pas en question et gobe les choses sans recul, les écolo-thermistes fous qui servent la causent du capitalisme - article polémique mais nécessaire-, tout est là pour mettre à mal notre survie.

Croire que nous pouvons d’un côté favoriser l’expropriation des peuples par le privé, l’enrichissement du plus petit nombre contre la majorité, l’avidité contre la coopération et avoir une réelle sécurité pour la planète… Cela est comme de croire au père noël : ça fait du bien, mais cela n’existe pas.

Sans une vision globale de remise en cause des modes de vies, de solutions allant vers la socialisation, la coopération, le partage, ce qui se passe aujourd’hui au large des côtes étatsuniennes n’est qu’un début. Et ne fera que s’amplifier. Songer un instant qu’en plus de promouvoir les centrales nucléaires, nous allons les privatiser au nom du saint marché… Quand la première fuitera et que des zones entières seront invivables, nous verrons de nouveau s’agiter les moulinets des dirigeants incapables de s’opposer à la cause réelle de tout cela : le capitalisme.

Les peuples doivent dès aujourd’hui se réveiller, se lever, et s’interroger. La force de changement est dans le politique et dans la remise en cause personnelle. A laisser de côté en permanence le politique, nous laissons en fait les oligarques et sous-fifres du capital nous manipuler, et mettre en péril non seulement notre survie, mais celle de nos descendants, à coup de pesticides, nucléaire, OGM et j’en passe…

A croire que le capitalisme, même vert, peut ne plus avoir de « marge de souffrance acceptable » est une illusion. La fuite de pétrole d’aujourd’hui n’est, pour BP, qu’un « accident industriel » tout comme la mort des salariés de sa plateforme. Rien de plus. Car c’est là la force de ce système : la monétarisation de tout, y compris de la vie et de la pollution. Tant qu’on peut payer, alors on peut polluer…

La honte pétrolifère qui a lieu aujourd’hui devrait être l’occasion de penser une sortie de notre mode de vie occidentalisé et du système qui le régit. Plutôt que de sortir les mouchoirs, sortons la rage et le point pour changer ce monde !


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