Lu dans la presse

Publié le 31 mai 2010 par Edonys

Tous les vins bio sont menacés de pasteurisation

Sous le couvert d’un trompeur document technique, la Commission européenne songe à autoriser la pasteurisation des vins bio. (…) Seul problème, mais fondamental, avec ce système, les fragiles levures que l’agriculture biologique s’acharne à préserver comme témoin de son terroir sont détruites. (…) En arrière-fond, l’enjeu est la production de vins bio de masse avec des coûts de production acceptables. Evidemment, les petits producteurs avec leurs petites structures et leurs coûts de production élevés ne font guère le poids face à la puissance des grands groupes, en particulier de la coopération qui ne s’est pas manifestée, mais qui est largement favorable, comme pour les fromages ou ailleurs, aux levures sélectionnées aujourd’hui et à la pasteurisation demain.

Bernard Burtschy - LE FIGARO – Jeudi 27 mai 2010


Château Lagrézette - Souffle de renaissance à Cahors

L’homme qui a ressuscité ce paradis s’appelle Alain-Dominique Perrin, surtout connu à Paris pour ses fonctions d’administrateur exécutif du groupe Richemont (incluant notamment la marque Cartier). « Mais je suis dans le vin depuis toujours, précise-t-il, j’ai été élevé en Bourgogne. Je me vois encore descendre à la cave avec mon père dans les années d’après-guerre. A cette époque, on mettait le vin en bouteille nous-mêmes. Et puis, je me suis fait mon éducation, évoluant vers les bordeaux, les côtes-du-rhône et, bien sûr, les cahors ! » (…) C’est sous une chaleur d’enfer, que, durant l’été 1980, il tombe amoureux d’une ruine du côté de Cahors. « Beauté, silence d’une autre époque, se rappelle l’acquéreur. Le temps suspendu depuis cinq cents ans. Dans le ciel, au-dessus des tours, les miaulements suraigus d’un couple de buses à peine visibles accentuaient cette étrangeté. Pourtant, les temps modernes étaient tout proches et le château ne pouvait plus rien espérer que sa ruine finale. » La suite est à la hauteur de l’ambition d’Alain-Dominique Perrin. (…) « J’aime les choses infaisables !, s’exclame-t-il. Lorsqu’elles se présentent, je m’y attaque. Je ne sais pas résister à cette tentation. ».

Jean-Charles Chapuzet - LE SPECTACLE DU MONDE n° 567 – Mai 2010


Grands bordeaux 2009

Dans cette année [2009] assurément exceptionnelle, tout n’est évidemment pas au même niveau. On remarquera notamment rive droite et parfois aussi rive gauche des vins lourdement alcoolisés et marqués par des arômes de fruits cuits. Mais l’une des caractéristiques du millésime est bien que dans chaque appellation, dans chaque type du vin de Bordeaux, du plus modeste au plus prestigieux, ceux qui ont réussi auront certainement réalisé le plus grand vin de leur histoire contemporaine.

Thierry Desseauve - TAST n° 62 – Avril 2010


Vignes de Lavaux - Les raisins du vertige

Suspendues entre ciel et lac, les vignes de Lavaux plongent à la verticale dans les eaux du Léman, véritable défi à la ténacité des vignerons vaudois car c’est en funiculaire, voire en hélicoptère qu’il faut à chaque septembre vendanger ces vignes-là, accrochées dans la pente où musarde la route de la corniche, un serpent d’asphalte qui traverse le vignoble de Lavaux de part en part, de Vevey à Lausanne. Oui, vous avez bien lu, en wagonnets, montés sur des monorails, comme à la foire du Trône ! Franchement déraisonnable, pour un chasselas aux voluptueuses saveurs révélées par un gruyère fermier, une fondue aux deux fromages ou un filet de perche du lac. Et même, pour une appellation Villette aux arômes délicats de fleur de tilleul et de pêche. Pas moyen de faire autrement pourtant. Ici, le dénivelé est tel que chacun des vignerons de Granvaux, d’Epesses et de Saint-Saphorin possède sans doute plus de superficie en murets verticaux que de terres plantées en vignes. (…) Certains sont là depuis des siècles, descendants des Huguenots chassés de France qui vinrent mettre leur foi calviniste sous protection de la tolérance helvétique d’alors.

Patrick Bard et Marie-Berthe Ferrer - ULYSSE – Avril/mai 2010 – L’atlas des plus belles routes du vin


La Chine passe au rouge

La Chine, géant du vin à l’horizon 2050, est-ce bien sérieux ? Impossible, soutiennent les puristes, ceux qui ne jurent que par la production de l’Ancien Continent. La qualité reste globalement médiocre et l’immense majorité de la population n’est pas sensibilisée à ce produit. De là à trouver du vin chinois sur nos tables, il y a loin. Et pourtant… l’empire du Milieu pourrait encore nous surprendre. Déjà, il est le premier producteur international de raisin de table. Ces dix dernières années, la surface de son vignoble s’est étendue de 176%, pour atteindre près de 500 000 hectares, soit 6% du vignoble mondial. Sa production a par ailleurs bondi de 94% (7 à 8 millions d’hectolitres en 2009, contre 25 millions pour la France), ses exportations de 232%, pour atteindre aujourd’hui le sixième rang. La priorité des producteurs chinois, c’est de rencontrer leur demande intérieure grandissante. Sur ce terrain-là, les mentalités évoluent à grande vitesse.

Pierre Tiessen - CHINE PLUS n° 14 – Mars/mai 2010