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Pauvres déportés...

Publié le 31 mai 2010 par Laurelen
Pauvres déportés... Les mots ont un sens. Jean-Pierre Pernaut évoque à longueur de ses JT de 13 heures sur TF1 les usagers "pris en otages" par les grévistes. Otage, moi, ça m'évoque les gamins raflés par les Allemands. Ceux qui avaient vraiment un flingue sur la tempe. Otage, c'est Guy Moquet, 17 ans, communiste, fusillé par les Nazis. Et récupéré par Nicolas Sarkozy.
Déportés, ce sont les Juifs. Mais aussi les tziganes, les homosexuels, les communistes, les résistants. Toujours par les Nazis.
Déportés aussi, les Kurdes. Les esclaves du Mozambique vers la Réunion.
Les mots ont un sens donc. Quand des enseignants l'utilisent, ils ont en plus une valeur. Une valeur galvaudée, mise en vrac, foutue en l'air par nos joyeux néo-diplômés de l'Education nationale, qui écrivent illettrés avec un seul l, qui hurlent au scandale quand simplement on leur demande de respecter leur contrat. Qu'ils ont signé. En toute connaissance de cause.
Un autre Jean-Pierre, Técher celui-là, parle de racisme et de froid. Il n'a pas tort. En France, dann péi déor, il fait froid parfois. Et il y a, mais oui, à l'image de Jean-Pierre Técher, des racistes.
Jean-Pierre Técher, dirigeant d'AC !-Chômage, a connu la prison. L'exclusion. Il s'en est sorti, parce qu'il a une force de caractère hors du commun.
Mais là il se trompe de combat. Les mots ont un sens. Manipuler les mots peut parfois être un crime. Il est des mots qui sont de trop. Celui de déporté en fait partie. Quand on gagne en début de carrière trois fois plus qu'un diplômé qui a la chance de trouver du boulot dans le privé, on ne la ramène pas. On ferme sa gueule ou on démissionne.
Personne n'a obligé les jeunes profs du collectif "machin-974" à devenir profs. Personne. Par contre, leur envie d'embrasser la carrière pose question. Le fric, l'assurance d'un emploi sécurisé ? C'est humain. Normal. Mais ne nous la jouez pas victimes. Ni déportés. Et surtout pas otages.
Supprimons une fois pour toute ces sur-rémunérations absurdes. Là, tout le monde sera derrière vous. Tiens, et au passage, virons les chasseurs de primes qui squattent le rectorat. Mais s'il vous plaît, n'insultez pas la mémoire de nos ancêtres...

François GILLET

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