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Douze mois

Publié le 31 mai 2010 par Toulouseweb
Douze moisLe vol AF447 a disparu il y a exactement un an.
Męme s’il est purement symbolique, c’est un cap difficile ŕ passer, principalement pour les proches des 228 victimes. D’autant que l’épave de l’Airbus A330-200 n’a pas été localisée, interdisant toute possibilité de retrouver les deux enregistreurs de bord et empęchant de ce fait l’enquęte de progresser comme il conviendrait.
Une cérémonie au parc floral de Paris, l’inauguration d’une stčle au cimetičre du Pčre Lachaise, marquent ce triste anniversaire. Et, dans le męme temps, contribuent ŕ exacerber la déception, l’inquiétude, la tristesse. Par moments, la peine des familles les empęche de mettre en contexte les informations qui leur sont réguličrement prodiguées. Lesquelles témoignent d’efforts considérables, incessants.
Les moyens techniques exceptionnels qui ont été mis en oeuvre n’ont pourtant pas permis d’avancer. De plus, la déception a été rude quand s’est évaporé, ŕ la mi-mai, un espoir suscité par la Marine nationale. Réécoutant avec un nouveau logiciel des enregistrements de fonds marins remontant ŕ l’année derničre, les techniciens de la Royale avait cru percevoir le signal émis par les balises dont sont dotées les Ťboîtes noiresť. Les plongées immédiates de deux robots sous-marins ont rapidement montré qu’il n’en était rien, aprčs examen minutieux, en six longues plongées, d’une zone de 500 kilomčtres carrés.
Un malaise s’est installé dans certains esprits, les mots ne sont pas toujours judicieusement choisis par ceux qui s’expriment au nom des associations de familles de victimes. L’une d’elles, au Brésil, utilise des termes inutilement rudes, en niant l’essentiel. A savoir que la communauté mondiale de la sécurité aérienne tout entičre appelle de ses voeux l’explication précise de l’accident.
Ce souhait trčs fort, omniprésent, est évidemment partagé par Air France et Airbus. Le Bureau enquętes et analyses pour la sécurité de l’aviation civile, quant ŕ lui, est littéralement obsédé par ce travail qui n’avance pas, ou si peu. Le pire des scénarios est en effet devenu plausible, celui de l’enquęte Ťnon conclusiveť, ne proposant pas de fournir d’explications.
Trois campagnes de recherches sous-marines seront sans doute suivies tôt ou tard d’une nouvelle opération. Toutes les volontés tendent vers la męme direction, celle de la poursuite des recherches, encore et encore. Il n’est en aucun cas envisagé d’arręter. Cela malgré la certaine forme de lassitude que l’on a cru déceler par moments, elle-męme née de la déception, compréhensible.
L’autre difficulté est d’en parler convenablement, si possible avec précision, compétence et pudeur. Des commentaires insidieux, des affirmations péremptoires ont fait du tort. Ou, plus exactement, ont attristé ou choqué des familles qui éprouvent beaucoup de difficultés ŕ suivre, ŕ comprendre le déroulement d’une enquęte du BEA, qui plus est extraordinairement difficile. On ne le répétera jamais assez : l’AF447 a plongé dans l’océan, ne laissant aucune trace : pas d’épave, pas d’enregistreurs, pas d’image radar.
L’espoir subsiste, pourtant, de trouver les clefs qui permettraient de résoudre l’énigme. Aucune limite n’est prise en compte, et certainement pas le coűt de ce travail hors du commun. Reste ŕ trouver les mots justes pour convaincre les uns et les autres que la sécurité aérienne constitue, plus que jamais, la priorité absolue, l’obsession omniprésente de l’industrie des transports aériens. Une affirmation que personne n’a le droit de nier.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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