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Deux poèmes de Patricia Laranco.

Par Ananda

Poème dédié à Sylvestre Le Bon, mon cousin

Saurais-je jamais si je suis

d'Inde ou de France ?

Ne le crois.

C'est si difficile, ma foi,

ce me semble, d'être

métis.

Je le sais fort bien, maintenant,

je serais

toujours partagée,

incapable de faire choix,

en quête

d'unification.

Toujours, je ressentirais ça,

ce va-et-vient, ce mouvement

pendulaire de balancier,

cet équilibre

sur un fil.

Sans jamais d'arraisonnement,

je continuerai

mon chemin

hasardeux entre les grands blocs

d'identité, portant en mon

intimité tout l'incertain,

tout le flou de ma condition,

de mes deux pôles ballottés

qui me divisent en deux camps,

qui me condamnent sans merci

ni remède à mon nomadisme.

Presque rien...

juste cela :

cette attente innommée, sans but,

ce manque, qui creuse

l'écart

à peine s'en aperçoit-on.

La plupart du temps on l'oublie,

on le relègue au second plan,

dans l'arrière-plan de la vie,

en lisière de ce qui est.

Presque rien...

si ce n'est

ce hic,

ce tout mince fissurement

cette lézarde au trait si fin

qui va son chemin

sans bruit.

Non, rien

qu'un chuchotement,

qu'un sussurement qui surgit

d'on ne sait où, de nulle part,

de quelque vide sous-jacent.

Peut-être...une hallucination

mauvais tour de l'absurdité,

un zeste palimpseste de

béance dénuée de sens ?

Qu'y voir ?

L'ombre de nos désirs,

de nos soupirs d'incomplétude ?

Patricia Laranco.


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