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200- Colonialisme Israélien

Publié le 02 juin 2010 par Ahmed Hanifi
Manif à Marseille le lundi 01 juin, jour de l'agression.200- Colonialisme Israélien
200- Colonialisme Israélien
L'état colonial sioniste a encore frappé. Cette fois des pacifistes du monde meurent sous les balles de l'Etat hébreux.
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RUE89: Nous, juifs de la diaspora, disons non à l'égarement d'Israël
Par Esther Benbassa | Historienne, dir. d'études à l'EPHE... | 01/06/2010 | 11H44

L'historienne Esther Benbassa, auteur en 2006 d'« Etre juif après Gaza », réagit ici à l'assaut meurtrier donné, lundi au large de Gaza, par un commando israélien sur une flottille humanitaire pro-palestinienne. Celle qui a signé « l'Appel à la raison » du collectif J-Call condamne « le pas de plus d'Israël vers le pire ».
Les commandos de la marine israélienne ont donné l'assaut lundi contre six bâtiments de la « flottille humanitaire pour Gaza » à bord de laquelle se trouvaient des militants pro-palestiniens et du matériel de construction et de santé. Cette flottille naviguait dans les eaux internationales. On compte des dizaines de blessés et entre dix et dix-neuf morts selon un bilan provisoire.
Même si cette flottille avait peu de chances d'atteindre son objectif, à supposer même qu'elle ait provoqué les commandos israéliens et qu'elle ait, comme le suggèrerait une source officielle israélienne, manifesté une « violente résistance physique », Israël s'est attaqué à un symbole, à un symbole « humanitaire ».
Son image, déjà dramatiquement entamée par l'offensive contre Gaza en décembre 2008 et janvier 2009, ne pourra que se détériorer davantage, et comme il est d'usage, suivra une hostilité accrue des opinions publiques à son endroit.
D'autant plus que le symbole visé est celui de l'aide apportée à des civils palestiniens étouffés par le blocus israélo-égyptien, décimés par l'offensive contre Gaza, réduits à la misère et vivant au milieu des ruines. Ce sont ceux-là même qui convoyaient cette aide qui ont perdu leur vie en raison de leur engagement humanitaire.
Quelle qu'ait pu être leur éventuelle « résistance » à des militaires israéliens les attaquant hors des eaux territoriales d'Israël, aucune rhétorique ne saura fournir des arguments pour justifier cette barbarie, ni bien sûr aucune propagande pro-israélienne.
Ni la menace terroriste ni le fantôme régulièrement invoqué du méchant Iran travaillant à l'élimination d'Israël ne pourront justifier l'arrogance de ce dernier, qui tire honteusement parti de l'immunité que lui confère la Shoah.
Du Struma à l'Exodus, Israël perd de vue son histoire
Israël a oublié ce passé même qu'il rappelle pourtant sans cesse au monde pour couvrir ses propres méfaits. Rappelons-nous ces bateaux remplis de juifs fuyant l'Europe meurtrière qui tentaient d'accoster ici ou là pour échapper au massacre, et qui étaient refusés, repoussés ou torpillés comme le Struma en Mer Noire en 1942.
Même si ce qui s'est passé ce 31 mai à l'aube avec la « flottille humanitaire pour Gaza » n'a pas de points communs avec ces précédents tragiques, l'image du bateau, cible de violences, à l'approche des côtes israélo-palestiniennes, l'image, elle, est prégnante.
Qui ne se souvient encore de l'Exodus, qui transportait en 1947 des juifs émigrant clandestinement d'Europe vers la Palestine, à l'époque sous mandat britannique ? Un grand nombre d'entre eux étaient des réfugiés ayant survécu à l'Holocauste. La marine britannique s'empare du navire, et la Grande-Bretagne décide de renvoyer ses passagers en France et finalement jusqu'en Allemagne. Cet épisode, témoignage de la dureté de la répression britannique, donnera un coup de pouce à la création de l'État d'Israël.
Il est à espérer que ce qui s'est passé ce 31 mai précipitera les pourparlers israélo-palestiniens et la fondation d'un État palestinien. Mais quand bien même cette issue se confirmait (ce dont on peut tout de même douter dans l'immédiat), l'histoire d'Israël aura été une fois de plus terriblement entachée.
À qui oublie son histoire, il n'est pas d'avenir possible. Les Israéliens ont oublié leur histoire et poussent les diasporas juives à faire de même au nom de l'amour inconditionnel qu'Israël exige d'elles.
Le raid est un signal d'alarme pour l'Europe et les Etats-Unis
La « flottille humanitaire pour Gaza », hélas dans le sang, est un signal d'alarme non seulement pour Israël mais aussi pour l'Europe et les États-Unis. Le premier cédant aux démons d'une droite intransigeante. Les seconds, dans leur légèreté et leur tolérance excessive, se révélant incapables de mettre le premier au pied du mur. Cette fois, le moment est venu.
Au premier anniversaire de l'offensive contre Gaza, c'est à peine si les médias ont évoqué le souvenir de cette catastrophe. Le rapport de Richard Goldstone, accusant Israël et le Hamas de crimes de guerre, a été enterré. Et comme pour récompenser Israël (mais de quoi ? ), on lui a ouvert les portes de l'OCDE.
Un Etat palestinien dans les plus brefs délais, par l'intervention directe et autoritaire de l'Europe et des États-Unis, voilà ce qu'il faut désormais.
Et ce non seulement pour que les Palestiniens sortent de leur cauchemar, mais pour éviter aussi à Israël de poursuivre une politique suicidaire qui risque de le mener à court terme vers la disparition.
La Turquie, victime collatérale de la politique suicidaire d'Israël
N'oublions pas que le syndrome de Massada est inhérent à Israël. Dans l'Antiquité, à Massada, des Judéens assiégés préférèrent se suicider plutôt que de négocier avec l'ennemi d'alors, les Romains.
Après l'affaire de la flottille rouge du 31 mai 2010, Israël, s'il n'en est pas empêché par des tiers, pourrait bien se refermer davantage sur lui-même, essuyant de manière autiste les retombées internationales, et continuant de rationaliser à ses propres yeux et dans sa propre prison jusqu'aux actions les plus inhumaines.
Songe-t-on seulement aux juifs de la diaspora qui pâtiront eux aussi des retombées de cette affaire ? Le ressentiment contre Israël se confondra un peu plus avec un antisémitisme de moins en moins rampant.
À ce propos, a-t-on suffisamment relevé que la plupart des victimes sont turques ? La Turquie, dans les années 1930, est aussi le pays qui a accueilli nombre d'intellectuels juifs allemands persécutés, qui, pendant les années noires, a autorisé le passage de militants sionistes fuyant l'Europe pour la Palestine, et qui a été longtemps le seul Etat musulman à reconnaître Israël. Osons espérer que nulles « représailles » ne viendront toucher, désormais, les 20 000 juifs qui y vivent encore.
Le J-Call saura-t-il condamner l'égarement d'Israël ?
Ce 31 mai est une épreuve test pour le collectif « J-Call », ce mouvement né d'un « Appel à la raison » lancé il y a peu par des juifs européens qui, bien qu'attachés à Israël, entendent exercer leur droit de libre critique de la politique de ses gouvernants. J-Call saura-t-il se démarquer clairement et courageusement des positions radicales d'institutions juives comme le Conseil représentatif des instituions juives de France (CRIF), attachées à Israël de façon nombriliste et prêtes à tout admettre de lui, y compris le pire ?
Certains d'entre nous ont signé cet appel, malgré leurs réserves. J-Call tiendra-t-il ses promesses ? Agira-t-il sans délai ? Condamnera-t-il, sans réserve, lui, ce qui est arrivé ? Exigera-t-il l'ouverture immédiate d'une enquête internationale indépendante ?
L'heure est grave pour toutes les organisations juives de la diaspora. Au nom des morts de la flottille, victimes de l'impunité israélienne, au nom de l'histoire que nous portons, nous, juifs de la diaspora et d'Israël, pour que les souffrances des Palestiniens puissent prendre fin, et qu'un Etat palestinien puisse enfin voir le jour, recouvrons notre simple humanité et disons non à l'égarement d'Israël.
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Esther Benbassa a récemment publié « Etre juif après Gaza » (CNRS Editions, 2009) et « Dictionnaire des racismes, de l'exclusion et des discriminations » (Larousse, 2010).

in: http://www.rue89.com/passage-benbassa/2010/06/01/nous-juifs-de-la-diaspora-disons-non-a-legarement-disrael-153074
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Massacre de civils en haute mer : Israël en toute impunité
Au moins seize personnes ont été tuées suite au raid meurtrier mené par l’armée israélienne, hier, contre la caravane humanitaire internationale « flottille de la liberté » chargée d’aide humanitaire à destination de l’enclave palestinienne de Ghaza. Avant même que les six navires ne pénètrent dans les eaux territoriales en face de Ghaza, une unité de commandos de la marine israélienne les a interceptés, hier, à 4h de manière très violente. Arrivés en hélicoptères, des centaines de soldats israéliens hyper-armés ont pris le contrôle des bateaux par la force. Le carnage a eu lieu à bord du bateau turc réservé aux militants des droits de l’homme, lorsque les soldats israéliens firent usage de leurs armes, tuant 16 militants dont une quinzaine seraient de nationalité turque, comme l’a affirmé une organisation humanitaire de ce pays.
Ghaza. De notre correspondant
Pas moins de 30 militants des droits de l’homme dont le cheikh Raed Salah, un Palestinien de nationalité israélienne et islamiste, connu dans les territoires palestiniens pour sa défense de la mosquée d’El Aqsa et de la ville sainte contre la judaïsation, qui a été grièvement atteint, ont été blessés au cours de l’assaut israélien. Mais toutes ces informations ne sont pas définitives puisque tous les contacts ont été coupés avec les 750 militants issus de 40 pays différents, quelques minutes après l’investissement des bateaux par les soldats israéliens. « Nous n’avons aucun contact avec nos membres car Israël a bloqué toutes les communications satellitaires », a affirmé peu après l’assaut des soldats israéliens, depuis Chypre, Greta Berlin, porte-parole du Mouvement Ghaza libre. « Les seuls éléments que nous avons, c’est grâce à la vidéo qui était diffusée en direct depuis le bateau turc. » Ces images montrent des commandos israéliens arrivés par hélicoptère atterrir sur le pont du bateau et ouvrir le feu. « Ce n’est pas une confrontation, c’est un massacre. Nous n’avons pas d’armes. Nous avons été attaqués, et non le contraire. Ce qu’a fait Israël est illégal, nous étions dans les eaux internationales. »
Piraterie
Le capitaine du bateau 8000, a bord duquel a eu lieu le massacre, en référence au nombre de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, de nationalité grecque, gravement blessé par des balles israéliennes, a refusé d’être soigné en Israël et a exigé d’être rapatrié en Grèce. Avikhai Deraai, le porte-parole de l’armée israélienne a tenté de justifier cette boucherie par une tentative de résistance de la part des militants des droits de l’homme présents à bord du bateau 8000, spécialement affrété pour les passagers que sont les militants internationaux, prétendant que les soldats israéliens ont fait face à des personnes armées de barres de fer, d’armes blanches et que l’un des activistes a tiré contre les soldats à l’aide d’un fusil automatique arraché à l’un d’entre eux. La radio israélienne a annoncé que la police israélienne a déclaré l’état d’alerte maximale dans les villes palestiniennes, en territoire israélien, surtout après la blessure de Raed Salah, et qu’un grand nombre de policiers a été mis en état d’alerte en prévision de la possibilité de déclenchement de manifestations et actions de protestation. La police israélienne a tenu, hier matin, une réunion urgente, au cours de laquelle il a été décidé de fermer les portes de la mosquée d’El Aqsa, pour éviter les rassemblements dans la ville sainte d’El Qods, la fermeture des points de passage entre Ghaza et Israël, et le renvoi des camions chargés d’aide humanitaire, ainsi que la mise en état d’alerte de ses équipes ambulancières et médicales pour faire face à toute explosion de la situation.
Pas de nouvelles des dix députés algériens
Hier à la mi-journée, aucune information sur le sort de 10 parlementaires algériens qui étaient parmi les militants solidaires avec la population de la bande de Ghaza n’a filtré. L’un des bateaux arraisonnés par la marine israélienne, chargé d’aide humanitaire et d’une centaine de maisons préfabriquées destinées aux Palestiniens dont les maisons ont été détruites au cours de la dernière guerre contre Ghaza, est algérien. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a qualifié l’opération israélienne de « massacre » et décrété trois jours de deuil dans les Territoires palestiniens. Dans la bande de Ghaza, où les gens sont très en colère contre Israël pour le mauvais traitement réservé à des personnes qui ont perdu la vie pour montrer leur solidarité avec eux, les différentes factions palestiniennes ainsi que les organisations non gouvernementales ont organisé des manifestations populaires de protestation contre l’acte israélien inhumain. Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre du gouvernement du Hamas à Ghaza, a déclaré la grève générale pour une journée dans toute la bande de Ghaza. Haniyeh a dénoncé ce qu’il a appelé « un crime et un scandale politique et médiatique qui aura des conséquences sur l’occupation ». La communauté internationale a été choquée par autant de violence contre des militants de droits de l’homme mais comme elle nous a habitués a des positions généralement sans conséquences sérieuses sur l’Etat hébreu, rien ne dit, que, cette fois, ce crime sera puni.

Par Fares Chahine
In El Watan Mardi 01 juin 2010

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