Hugo Lloris a su se rendre indispensable à l’équipe de France. Ses performances lyonnaises depuis 2 ans sont très bonnes mais ses matchs en Bleu ne sont pas si extraordinaires. Encensé, le jeune lyonnais devra assumer de star montante pendant la coupe du monde. Et, a priori, il aura l’occasion de faire quelques parades par match.
Le temps où Lama puis Barthez devrait faire un ou deux arrêts maximum en 90 minutes est révolu. Aujourd’hui, notre arrière-garde laisse des espaces et des occasions à nos adversaires, peu importe le niveau de l’opposition. Le rôle de gardien en devient encore plus déterminant. En 2006 par exemple, il est très difficile de juger Barthez tant nos défenseurs étaient impressionnants dans les matchs à élimination directe. Il y a bien eu une parade sur Alex Frei au 1er tour et un arrêt sur un pointu de Ronaldo en quart de finale contre le Brésil mais pas beaucoup d’autres choses. Pour cette coupe du monde 2010, on sait déjà que Lloris aura du boulot. Saura t-il le faire ?
Nous n’avons pas vraiment les éléments. Le barrage contre l’Eire est souvent mis en avant pour justifier l’immense talent de l’ancien niçois. Pourtant il ne fait pas d’arrêt difficile dans ce match retour à Paris. A Dublin il y avait bien eu une sortie super rapide en fin de match mais pas vraiment un arrêt. Au retour il enlève le ballon devant Robbie Keane, sort bien devant lui à l’amorce d’un duel mais c’est tout. Quand Duff se présente face à lui, il manque son tir du droit, son mauvais pied. La note de 9 (usurpée) dans l’Equipe le lendemain a fait installer Lloris. Mandanda et ses boulettes ont aussi aidé.
Au niveau des plus grands ?
Il ne faut jamais oublier que le choix n°1 de Raymond Domenech pour devenir le gardien de cette équipe, c’est Steve Mandanda. Le marseillais avait les faveurs de l’entraîneur mais ses erreurs n’ont pas laissé le choix du changement. Lloris n’a jamais fait de faute en équipe de France. Il n’a jamais fait un match à 5 ou 6 arrêts non plus mais tant qu’il ne fera pas de faute flagrante, pas de changement, c’est logique.
Le gros point fort de Lloris est aussi sa faiblesse. Il voit vite et sort souvent. Mais il part aussi parfois à la pêche comme au match aller à Munich où il a été court sur quelques corners. Idem en quart de finale devant la grande détente de Marouane Chamakh. Oui, il faut rassurer, surtout dans cette équipe de France si friable sur coups de pied arrêtés mais partir à la pêche c’est ouvrir son but. Vu nos difficultés immenses pour se créer des occasions, mieux vaut ne pas encaisser le moindre but pour garder de la sérénité.
Lloris au niveau des Buffon, Casillas ou Julio Cesar, nous allons le savoir. Mais dit comme cela, on a comme un doute.
Lech Makaay