après l'attaque israélienne contre une flotte humanitaire
texte de Denis CoLLIN de la Sociale
L’arraisonnement de la flotille humanitaire qui se dirigeait vers Gaza confirme, si besoin était, le jugement de Régis Debray dans sa lettre « à un ami israélien » (Élie Barnavi) : Israël peut tout se permettre parce que nous lui passons tout. Non seulement le blocus de Gaza est parfaitement illégal et parfaitement inhumain, non seulement l’arraisonnement de navires dans les eaux internationales constitue un cas flagrant de violation du droit international, une des habituelles provocations des fauteurs de guerre, mais il faut encore que la soldatesque procède à un véritable massacre avant de mettre au secret tous les passagers et d’opérer un blocus sur l’information qui rend tristement ridicules les proclamations sur « Israël, seule démocratie de la région ».
Il faut aller cependant au-delà de l’indignation – surtout quand on voit dans les cohortes des indignés pas mal de dirigeants qui feraient bien de commencer par balayer devant leur porte. L’opération contre la flotille en majorité turque semble insensée du point de vue même du gouvernement israélien. Il n’est même certain que ce gouvernement ait quelque maîtrise que ce soit dans le déroulement de l’opération. De retour du Canada, Netanyahu a apporté son soutien plein et entier à l’armée, mais c’est bien l’armée qui dirige. Entre les militaires et les intégristes religieux, le pouvoir civil apparaît bien de plus en plus comme un pouvoir fantomatique. Un des « blogueurs » de Haaretz (quotidien israélien de gauche), analyse ainsi la situation: « Israël a perdu en mer » et promet pour l’État juif « une place spéciale en enfer ». L’aveuglement des dirigeants israéliens, leur incapacité à penser au-delà des six prochains mois a quelque chose de proprement fascinant. Et le soutien dont ils jouissent dans l’opinion israélienne est plutôt inquiétant – en dépit de la vive réaction de quelques courants hostiles à la guerre et bien convaincus qu’il ne reste qu’une seule solution raisonnable, la coexistence de deux États sur la terre de Palestine, avec la création d’un État palestinien viable (avec un continuité territoriale) et ayant Jérusalem-est pour capitale.
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