British Airways est à nouveau victime d'une grève du personnel de cabine, quelques jours après que la compagnie d'aviuation ait annoncé des pertes annuelles se montant à 531 millions de livres – le pire résultat depuis sa privatisation en 1987. Il est prévu que ce mouvement se termine le 9 juin, ce qui signifierait au total 20 jours d'arrêt. La grève de mars avait déjà coûté 45 millions de livres à la compagnie, et des annulations ou des retards pour les passagers. Si l'on ajoute les conséquences du volcan islandais (d'un coût de 183 millions de livres, chiffre très supérieur à celui des concurrents), il est clair que British Airways se trouve dans une mauvaise passe.
Cette compagnie aérienne tente de réduire ses coûts pour rester compétitive. Le syndicat Unite, qui regroupe la majorité des employés, a protesté devant les plans de la direction visant à réduire le personnel navigant dans les vols long courrier, de geler les salaires durant deux ans et de diminuer le salaire des nouveaux membres d'équipage. Ces changements furent pourtant accordés durant la négociation, avec des concessions, mais le syndicat continue à marcher sur le sentier de la guerre parce que la direction veut supprimer les vols gratuits et autres extras aux grévistes.
Rappelons, pour commencer, que les équipages de British Airways sont, de loin, les mieux payés du pays, par rapport à ceux de Virgin ou Easyjet (près de 30.000£ en moyenne pour le personnel de cabine contre, respectivement, 14.400£ et 20.000£ et 107.600 pour les pilotes contre 89.500£ et 71.400£). Que dans un contexte économique aussi précaire que celui de la Grande-Bretagne aujourd'hui, le syndicat se croit encore en position de freiner des réduction de coûts illustre bien la mentalité de fonctionnaire qui a survécu à la privatisation.
Mais, indépendamment des conditions contractuelles des équipages, le problème se situe dans l'abus de langage qui fait référence au « droit de grève » quand il s'agit, en fait, du privilège de contraindre par la force l'entrepreneur avec l'aide de l'État. C'est un « droit » à glander et à se plaindre sans que la compagnie puisse renvoyer. Certes, l'employé à le droit d'arrêter de travailler et de protester quand il le désire, mais l'entrepreneur doit avoir un droit symétrique de renvoyer sans devoir payer une compensation astronomique imposée par l'État. De plus, et grâce aux travaillistes, les contribuables britanniques paient le salaire des syndicalistes (et celui des responsables n'est pas vraiment bon marché).
Une partie des équipages de British Airways est, cependant, plus sensée et n'appuie pas la décision du syndicat. Il n'y aura pas d'annulation à Gatwick ni au London City Airport et on espère que pourront être maintenus la moitié des vols de Heathrow. Mais cette grève fera malgré tout de la casse et le manque d'accord laisse planer l'incertitude. Qui va réserver chez British Airways cet été ?