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Les propos indécents de Nicolas Sarkozy aux gendarmes

Publié le 06 juin 2010 par Juan
Les propos indécents de Nicolas Sarkozy aux gendarmesJeudi dernier, Nicolas Sarkozy s'est rendu dans des casernes de gendarmerie dans le Loire-et-Cher, à Lamotte-Beuvron, Salbris et Neung-sur-Beuvron. Un déplacement rapide en hélicoptère, bien encadré, avec davantage de forces de sécurité que de badauds. Sur place, il a discuté à bâtons rompus, paraît-il, avec les gendarmes présents. Ces propos furent incroyables. Face à des hommes de terrain, entrainés, qualifiés et expérimentés, Nicolas Sarkozy s'est permis de donner de leçons d'uniformes et des conseils de combat. Pour qui se prend-il ?
Le discours officiel...
Jeudi, Sarkozy a d'abord tenu un discours officiel devant l'habituelle caméra d'Elysée.fr. Onze minutes de déclarations, sans surprise. Il a défendu le rapprochement de la gendarmerie avec la police nationale. Ce rapprochement est une fusion qui ne dit pas son nom: un même patron, mais des statuts et des rémunérations différentes. Où est la logique ?
Le Monarque met en exergue la communauté des missions dans le cadre de la lutte contre la délinquance. Il avance aussi que la gendarmerie sera mieux traitée au sein du ministère de l'intérieur qu'au sein des Armées, où elle était, selon lui, le parent pauvre des dotations de moyens face à la «concurrence» de les armées de Terre, Mer et Air. Vraiment ? Les effectifs de gendarmerie baisseront, comme ailleurs dans la Fonction publique. Autre exemple, Nicolas Sarkozy cite sa récente nomination du général Jacques Mignaux à la tête de la gendarmerie, l'un de ses proches, ancien membre de son cabinet au ministère de l'Intérieur. . On oublierait presque la brutalité avec laquelle ce changement de patron s'est opéré en avril dernier.
«Les missions militaires, vous les garderez. » Nicolas Sarkozy n'est pas à l'abri d'une contradiction, citant les interventions au Kosovo ou en Afghanistan.  Pour ces missions, la gendarmerie retourne, dans la pratique, sous un commandement militaire.  Puis, il a embrayé sur l'uniforme :  «j'avais voulu le changement de la tenue, franchement, je ne regrette pas (...) Le matériel, les Taser, les véhicules, bref... moi, je souhaite une gendarmerie très bien équipée, parce que l'équipement, ça fait la sécurité de nos militaires. » ou encore : «On vous donnera les moyens nécessaires en équipements et en fichiers». Rien sur les effectif ? Sur place, Nicolas Sarkozy n'avait pas prévu de rencontrer le maire socialiste de la ville dont il visitait la caserne. Ce dernier lui a donc rappelé, par média interposé, l'impact des réductions d'effectifs: «A Lamotte Beuvron, il y a aujourd'hui encore vingt gendarmes. Avec le départ prochain de la garde motorisée pour Salbris, ils ne seront plus que douze, soit un gendarme pour 384 habitants.»
Sarkozy a aussi demandé aux gendarmes de «mettre le paquet» sur l'élucidation. Les moyens, techniques, seront là, promet-il. «La videosurveillance ? Je sais bien que certains ont un peu des vapeurs... euh... bon... ben écoutez on les soignera... On aura des sels... On essayera de les ranimer... ».
... à la conversation officieuse
Une fois son discours terminé, Sarkozy a dialogué avec les gendarmes présents dans l'assistance. les propos ne sont pas repris dans la communication officielle publiée sur le site de l'Elysée. Il faut lire les comptes-rendus de quelques journalistes témoins. On hallucine devant la prétention de notre Monarque.
Sur l'uniforme, Sarkozy a son idée: « Moi je vous dis une chose : on ne peut pas courir après des délinquants avec des chaussures basses. (...) Le pantalon à pli, c'est parfait, mais ce que vous avez est plus adapté au métier qui est le vôtre. (...) Le képi, je le respecte, mais c'est difficile d'avoir le képi tenu d'une main et de courir de l'autre. » Nicolas Sarkozy a sans doute une grande pratique de la course au brigands. La dernière fois qu'on l'a vu courir, il a été victime d'un accident cardio-vasculaire, en plein soleil vers 13 heures dans le parc du Château de Versailles. Un exemple !
Mais ce n'est pas tout. Le président français a aussi des idées très arrêtées sur les armes à disposition des gendarmes : «Je sais que vous êtes attachés au bâton télescopique. Mais le tonfa présente un avantage, c'est que c'est une arme de défense autant qu'une arme d'attaque. » Il s'est même livré à une démonstration du Taser : «Avec ça, on n'a pas besoin d'être dix pour arrêter quelqu'un, c'est mieux que les effectifs. On n'a pas assez d'armes non létales»
Le lendemain, on apprenait que pour la première fois sous la Vème République, le ministre de l'intérieur était condamné pour injures raciales. Brice Hortefeux ne démissionnera pas.


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