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Construisons des tours à Paris

Publié le 08 décembre 2007 par Pierre

tunis-city.jpgLa Ville de Paris, au nom de la cohérence architecturale de la Capitale, a fait le choix de ne pas construire d’édifices de plus de 37 mètres de haut. Sous la pression des Verts au Conseil de Paris, le nouveau Plan Local d’Urbanisme a réaffirmé cette limitation.

Ça permet au touriste japonais ou allemand de cadrer l’Arc de Triomphe sans une vilaine tour qui gâcherait la photo. Le sens esthétique de l’ABF ne supporterait pas non plus la vue d’un toit plus haut qu’un autre dans les beaux quartiers haussmaniens.

Avec ce genre de logique, on contribue à faire de Paris une ville-musée, figée. Mais le plus grave, c’est que Paris remplit de moins en moins une de ses fonctions urbaines de base, à savoir loger ses habitants. Il n’y a plus de place pour construire à Paris et, devant la faiblesse de l’offre de logements, les prix flambent. Il reste bien quelques emprises SNCF à récupérer, et à construire sur le périph au fur et à mesure qu’on le couvre. Pas grand-chose, tout compte fait, au regard d’une crise immobilière qui déstabilise l’ensemble de l’Ile de France, et au-delà.

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La flambée des prix immobiliers à Paris a, depuis longtemps, rejeté en première, puis en deuxième couronne les ménages à revenus moyens. A l’ouest de Paris, beaucoup d’ouvriers ne peuvent plus se loger dans la vallée de la Seine, où même des communes comme Les Mureaux ou Mantes-la-Jolie, avec l’arrivée de cadres moyens chassés de Paris, ont vu leurs prix nettement augmenter ces dernières années. Les travailleurs à revenus modestes, tout en gardant leur emploi en proche périphérie, sont de plus en plus nombreux à partir habiter dans l’Eure ou en Eure et Loir, à Evreux, Dreux ou Vernon. Ils alimentent ce phénomène de périurbanisation subie : des ménages financièrement fragiles qui s’endettent fortement pour accéder à la propriété loin de tout (emploi, services, commerces), et supportent des coûts de transport alourdis par l’allongement des distances et la flambée (probablement durable) du baril de pétrole.

Bref, il faut construire d’urgence à Paris pour enrayer cette dynamique centrifuge d’exclusion. Et, puisqu’il n’y a plus de place au sol, construisons donc en hauteur. Tant pis pour les puristes et les nostalgiques du baron Haussmann.

Fred


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