Le comptoir s’est glissé dans la peau du joueur le plus controversé du XXIème siècle, Nicolas Anelka. Incompris par ses pairs, adulé par les fans du PSG, détesté par 95% des français, cet homme reste une énigme. Un de mes confrères le dépeint comme « un joueur de très haut niveau, qui ne sue jamais, et qui n’exprime aucune émotion ».
S’il accepte les efforts exigés par le schéma tactique de Domenech, la star de Trappes pourrait devenir le « Juste Fontaine 2010 ». Sinon, c’est la cage aux fauves qui l’attend. Avec ketchup-mayo.
Voici notre documentaire exclusif au sein du cerveau de Anelka, le jour du match Tunisie-France, le 30 mai dernier:
9h00 : Me lève la tête dans le cul. Ma femme, Barbara ronfle comme un bucheron. Vivement l’Af’Sud, je partagerai la piaule avec Franckie.
09h30 : Sors de la piaule. Je croise Franckie dans le couloir. Sa femme n’est pas venue en Tunisie, mais elle l’appelle toutes les 30 minutes pour savoir s’il dort bien seul.
09h35 : Arrive dans la salle du petit déj de l’hôtel. Vide. Normale, j’arrive avec 45 minutes de retard. Je prends un bol de Benco, 4 pains au chocolat, que je tartine de Nutella.
10h00: Raymond débarque en colère, prétextant un décrassage en cours. Fier de moi, je lui dit que j’en reviens tout juste. « Levé à 6 heures pétantes, chef ! J’suis allé courir sur la plage avant de faire du yoga avec ma femme ». Il pipe tout, quel con ce Ray !
10h25 : Viens de finir l’Equipe.
11h00 : Rejoins le groupe pour la mise en place tactique en 4-3-3. Je comprends rien. On est bien 11 sur le terrain ? On joue à 10 ce soir ? C’est moi qui joue pas ?
11h03 : Pose une question au staff de l’Equipe : « et voilà, M’sieur : moi j’suis un 9 et demi à ce qu’il parait. J’lai vu dans l’Equipe. Je joue où alors ? »
11h04 : Gros blanc.
11h05 : Raymond me répond de jouer en pointe, de ne pas décrocher, de rester devant, d’attendre la balle et de tirer au but.
11h06 : Boghossian me donne un post-it : « la pointe, Nico. La pointe ».
12h00 : déjeuner. Encore des pates. Ras-le-bol.
12h20 : Quitte la salle du restaurant, prétextant une migraine. Je retrouve Barbrara avec 3 hamburgers qu’elle vient de récupérer en cuisine. Excellents !
13h00 : Mon frère m’appelle. Me dit de pas tenir compte de Raymond. C’est un boucher. Il comprend rien au foot. Je déchire le post-it de Boghossian.
16h00 : Raymond avait demandé de se reposer : c’est raté. Une partie de 2h de playstation contre Franckie m’a mis les nerfs à vif.
17h30 : départ pour le stade. Par mégarde, je prends le sac de linge sale de ma femme. Je m’en aperçois qu’au stade. Raymond est furax et menace de me mettre sur la touche. Rien à battre.
18h00 : Mon Ipod à fond, je snobe les ramasseurs de balle qui veulent une photo. Rien à foutre.
19h00 : Mange une tranche de pizza avec une Kro. Et puis une 2ème pour me donner du courage.
20h00 : Appel de Zahia. Elle est en Tunisie et souhaite savoir si Franckie est par là. Lui dit de rappeler vers 3 heures du mat’.
21h00 : Début du match. Je décroche, je dézone, je tire de loin, je vais où le ballon est. Gourcuff me prend le chou en me beuglant dessus : « en pointe bordel, retourne devant ! »
21h45 : Retourne content de moi au vestiaire. Raymond me coince dans le couloir. « Anelka, je te sors à la 60ème. Tu suis pas les consignes, bordel ».
23h00 : Finis ma pizza en douce, avec 2 litres de coca. Govou me verse une demi-bouteille de Label 5 dans le Coke. Sacré Sydney ! Une légère odeur de sky-coke remplit le bus. Raymond a l’air furax.
00h30 : Retour à l’hôtel. Je descends avec Franckie par l’escalier de service de l’hôtel. Direction le bar de la plage : Ce soir, je vais flamber sur la piste ! Je tire ou je pointe ?
07h30 : Rentre en courant me coucher. Je croise Raymond dans le hall, qui me félicite pour mon état d’esprit… Rauymondo n’y a vu que du feu !
