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Quid du quid ?

Publié le 09 décembre 2007 par Philippe Chouraqui

Les nouvelles technologies nous apportent un confort, une disponibilité, et une rapidité d’accès à l’information incomparables. Si de nouvelles opportunités s’en trouvent créées, des acteurs jusqu’alors référents, sont gentiment mais brusquement poussés vers la sortie. C’est notamment le cas du Quid.

Cadeau par excellence depuis 1963, date de sa première parution (qui n’en jamais reçu un ?) le Quid ne paraîtra pas en 2008 ! Devant l’érosion des ventes divisées par 3 en sept ans un CA en chute de 90%, Robert Laffont a décidé de rompre son contrat.

Manifestement la direction de la Société des Encyclopédies Quid fut surprise, choquée par cette décision, et surtout prise de court. Car même si le site internet quid.fr compte un million de visiteurs uniques, comme aucun modèle économique ne fut développé, il ne dégage aucun profit.

Il est toujours étonnant de voir de grandes institutions, avec une position forte, ne pas prendre de recul, ne pas ouvrir les yeux sur les évolutions de leur marché, pour se retrouver plaquées contre les cordes, condamnées à recevoir les coups. Bien peu se sortent de ce manque de vision. L’exemple de BASF, leader mondial de la cassette vidéo, qui a juste zappé la révolution numérique, pour finir par disparaître me vient immédiatement à l’esprit.

Si l’exemple du Quid est spectaculaire, c’est tout le secteur des encyclopédies qui se retrouve chamboulé par les encyclopédies en ligne telles que Wikipédia, et internet tout simplement. Cela sera d’autant plus vrai avec le temps que vont se développer les spots wifi et les solutions mobiles de navigation telles que les iPhones. Pourquoi stocker de lourds et encombrants livres chez soi, lorsque toute l’information est disponible sur des écrans qui tiennent dans notre poche, et dont les modules de recherche sont bien plus pertinents que les index thématiques ? Pour le plaisir du contact papier ? L’argument est louable mais ne tient pas face à la praticité des outils modernes.

Les solutions de sorties existent évidemment pour les Encyclopédia Universalis et consorts :
•   Développer de mini-encyclopédies à la thématiques précises et touchant plutôt les enfants et ados. Leurs parents voudront que les enfants conservent un contact avec des livres dans un monde jugé trop numériques.
•   Trouver des liens entre l’encyclopédie papier et le site internet de l’éditeur : abonnements à des mises à jours numériques gratuites et des dossiers téléchargeables gratuitement par les détenteurs des encyclopédies papiers, etc…
•   Intéraction avec les lecteurs, permettre à certains de devenir rédacteurs après validation d’un « conseil des sages »,…

Il est toujours fascinant d’observer des domaines en pleine évolution, tant pour la création de services, de produits, d’habitudes de consommation engendrée que pour les raisons de la disparition de géants.


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