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Primaires du PS : vers un duel Aubry / Hollande

Publié le 08 juin 2010 par Davidme

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Il y avait longtemps que nous n’avions pas parlé de politique sur ce blog. Réparons donc cet oubli pour clarifier les choses autour des primaires à venir, courant 2011, au Parti socialiste. Sans être journaliste politique, j’ai néanmoins quelques connaissances politiques et un réseau qui me permet de parler journalistiquement de ce sujet. Ainsi, je pense pouvoir écrire que l’on entend et on lit ces temps-ci un grand nombre de bêtises dans les colonnes des grands médias.

Ces deux trois dernières semaines, nous avons assisté à une grande opération conjuguée des écuries DSK et Aubry. Ce fut un beau match de stratégie de communication. « A vous de juger » pour l’un, « société du care » et « offensive sur les retraites » pour l’autre, pour le plus grand bonheur des gazettes qui titrent sur les premières escarmouches entre DSK et Aubry et sur leur duel annoncé. C’est assez alléchant et stimulant.

Problème : ce duel n’aura pas lieu.
Depuis le congrès de Reims qui a vu l’avènement de Martine Aubry, la chose est actée. Entre DSK, Aubry et Fabius, c’est celui qui sera le mieux placé qui ira concourir à la primaire et les autres le soutiendront. Fabius visant secrètement la présidence du Sénat si la chambre passe à gauche en septembre 2011, il ne reste qu’Aubry ou DSK pour représenter la majorité du PS dans cette primaire.
Or, seuls les analystes qui veulent du spectacle et souhaitent entretenir la flamme peuvent décemment croire que DSK sera candidat à la primaire. S’il était LE meilleur candidat en 2007 et qu’il aurait très certainement battu Nicolas Sarkozy, il n’est pas l’homme adéquat pour la prochaine présidentielle. Trop gauche bling-bling, trop étiqueté grand capital avec ce poste au FMI qui l’a obligé à monter au créneau pour imposer des plans de rigueur drastiques à la Grèce notamment, bref trop loin de la gauche et trop proche de Sarkozy qui, ne l’oublions pas, « a fait de lui » le Directeur général du FMI. La gauche en pleine réflexion intellectuelle autour de ses idées, de ses propositions, ne peut se permettre de mettre en selle un candidat étiqueté à tort ou à raison, comme représentant « des financiers » en général.


Exit donc ce duel avec Aubry qui sera, elle, selon toute vraisemblance, la représentante de la « majorité » du PS. Sans parler des sondages ridicules à deux ans d’une élection, nul ne peut nier que Martine Aubry a redoré le blason du PS, l’a remis au travail, et a fait taire pour le moment les querelles incessantes de personnes.
Reste la possibilité d’une formule inédite de ticket DSK-Aubry. Certains en parlent, c’est une hypothèse, mais elle n’apparaît pas pour le moment très crédible. Que l’un des deux soit candidat et il obtiendra le soutien de l’autre, de là penser à un ticket, il y a un pas que l’on ne peut pas franchir pour le moment.
Ainsi donc, face à ce candidat de la majorité qui sera en lice ? Manuel Valls certainement, mais il ne sera pas affuté pour peser réellement dans la balance. Gérard Collomb ? Oui si DSK n’y va pas, mais le constat est le même que pour Manuel Valls. Benoît Hamon, lui, devrait se rallier à la candidature de la majorité puisqu’il est le porte-parole de cette même majorité. Il ne reste donc plus, face à Aubry, que François Hollande.

Aubry – Hollande, voilà le duel qui sera à l’affiche de la primaire socialiste. Derrière l’écran  de fumée de l’affrontement entre Aubry et DSK, les prémisses du vrai « combat » entre Aubry et Hollande, sont déjà là. Aubry parle des retraites, Hollande la retoque. Aubry ironise sur Sarkozy en Maddof, Hollande autrefois surnommé « Monsieur Petites Blagues » se place en homme d’Etat pour appeler « à ne pas tomber dans la facilité ». Et les sujets d’escarmouches entre les deux protagonistes ne manquent pas. La fiscalité, le positionnement politique, ou encore les rapports du PS avec le reste de la gauche.
Bref, c’est bel et bien entre ces deux là que tout ce jouera. Aubry avec la légitimité du parti, le positionnement clairement à gauche, et le soutien de Fabius et DSK. Hollande avec une ligne plus sociale-démocrate, une compétence toujours vantée et réelle, et un atout qui est celui de la connaissance parfait du parti avec de solides réseaux. Les deux ont un handicap : Aubry pourrait apparaître trop à gauche –marquée par les 35h – et pourrait perdre des voix au centre en vue d’un second tour. Hollande a été pendant 11 le 1er secrétaire d’un PS en déclin. Voilà l’état des forces en présence, c’est bel et bien cet affrontement qui se prépare. Aubry tenante d’une première gauche rénovée ( Cf le Care etc…) et Hollande tenant d’une deuxième gauche gauchisée ( cf ses positions sur la fiscalité etc…). Reste à savoir qui sera le plus Mitterrandien des deux.

A la lecture de ce billet, j’entends déjà certains, dire : et Royal ? Royal est en retrait. Elle n’est pas en position actuellement d’être candidate et est d’ailleurs « prête à se sacrifier » pour la victoire. Elle l’a dit chez Nicolas Demorand, dimanche 30 mai sur France 5. Façon de dire – comme le confirment des membres de son entourage – qu’elle n’ira pas au casse-pipe. Ainsi, son appel du pied à DSK et Aubry sur le plateau de cette même émission apparaît comme la volonté de rejoindre le pacte de « celui qui sera le mieux placé ira ».
Ainsi, je le répète, il ne reste donc que deux postulants crédibles : Aubry et Hollande.


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