Après la taxidermie, voilà la lyophilisation
Itchy s'est fait écraser par une voiture voilà deux ans. Mais il est là tous les matins, allongé au pied du lit de sa maîtresse, quand celle-ci se réveille. Jackie Hibbard, 40 ans, a lyophilisé son chien.
On estime à 73 millions les propriétaires d'animaux de compagnie aux Etats-Unis, et ils sont de plus en plus nombreux à choisir de lyophiliser leur compagnon plutôt que de l'incinérer ou de l'enterrer.
Conserver à jamais la dépouille du défunt aide les maîtres à surmonter leur chagrin et à garder le contact avec leur cher disparu - pour un prix modique par rapport à la taxidermie traditionnelle.
La lyophilisation permet de conserver certaines caractéristiques, comme les expressions faciales, qui ne survivent pas à l'empaillage classique.
La lyophilisation est beaucoup plus simple à pratiquer que l'empaillage. Pour naturaliser un animal de façon traditionnelle, il faut l'écorcher, enlever les organes internes, le débarrasser ! des muscles et des autres tissus en le faisant cuire, reconstruire la charpente osseuse et tanner la peau. Puis le squelette doit être rembourré avec de la mousse et d'autres matériaux, et la peau doit être remise en place et recousue.
Une telle opération sur un petit chien peut coûter 2000$ et le lyophilisation quatre fois moins, car moins compliquée.
Elle est aussi très payante pour les entreprises qui la font.
Le principe de ce procédé, utilisé après la Seconde Guerre mondiale pour la conservation du plasma sanguin, est de faire évaporer l'eau directement à partir de l'état solide sans passer par la phase liquide.
On commence par modeler l'animal pour lui donner une pose appropriée. On travaille à partir de photos et d'indications des propriétaires de l'animal. Puis on met la bête au congélateur jusqu'à ce qu'elle se solidifie.
Ensuite, on la place dans une machine à lyophiliser.
Tandis qu'un réfrigérateur abaisse! la température intérieure à - 11 °C, une puissante pompe aspire l'air , créant un vide presque parfait. Petit à petit, la glace présente dans le corps du cadavre s'échappe sous forme de vapeur d'eau, qui est alors évacuée.
Une fois séchés, les corps ne se décomposent pas.
Mais les premières tentatives de lyophilisation d'animaux de compagnie ont produit des spécimens qui ont fini infestés d'insectes.
Les taxidermistes ont réglé le problème en leur injectant des solutions de formaldéhyde et d'autres agents protecteurs avant la lyophilisation.