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Travail dominical : Paris relance le débat

Publié le 08 juin 2010 par Vincentpaes
Travail dominical : Paris relance le débat Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a indiqué, lors du Conseil de Paris qui se tenait le 7 juin, qu’il était contre l’extension des zones touristiques où le travail dominical peut s’imposer sans ajustement de salaire. Il a également demandé au préfet de transformer leur statut en celui de "périmètres d’usage de consommation exceptionnelle" (PUCE) qui prévoient des salaires réévalués et où la décision d'ouverture dominicale ne peut se prendre qu’avec l'accord des syndicats. Seulement onze PUCE ont été créés depuis la loi d'août 2009.
20 % des commerces ouverts le dimanche Il préfère envisager la possibilité d'autoriser pour ces grands magasins davantage de dimanches travaillés par an, pour passer de 5 à 8 ou 10. "Voulons-nous un monde où la valeur suprême soit la consommation ? Ou un monde qui laisse sa part au silence, à l'intimité, à la culture, à la vie privée, familiale, intellectuelle ou spirituelle ? Une métropole a besoin de moments de respiration où s'installe un autre rythme, une autre manière de vivre" a-t-il expliqué.

Cette décision a entraîné le tollé de la droite qui a mis en avant que cette décision pénaliserait le développement économique de Paris sur la scène internationale. Pour l'opposition municipale, 2 000 emplois sont en jeu. Pourtant, un rapport réalisé par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) révélait qu’entre 12 000 et 15 000 commerces étaient ouverts le dimanche à Paris, soit 20 % des commerces parisiens. Chiffres qui n’ont rien à envier aux autres capitales européennes.
Les petits face aux grands Là où se fait la différence c’est qu’à Paris se sont principalement les petits magasins qui sont ouverts alors que dans les autres grandes villes d’Europe il s’agit plutôt des grands magasins. Ce sont d’ailleurs les grandes enseignes des Champ Elysée et du boulevard Haussmann en tête) qui militent massivement pour le travail dominicale.

Les grands magasins, qui tirent 30 à 40 % de leur chiffre d'affaires des touristes, ont estimé que l'ouverture dominicale générerait un gain de chiffre d'affaires de 150 millions d'euros. Bertrand Delanoë peut compter sur le soutien des petits commerçants qui craignent que l’ouverture des grands marchés vienne les concurrencer en ce jour qui leur était jusque là réservé
Les femmes sont les plus concernées Quant aux syndicats, ils refusent toute extension de ces zones, insistant sur le fait que le volontariat, sur le principe duquel repose le travail dominical, n'existe souvent qu'en théorie. Et rappelant notamment que les salariés du commerce, et en particulier ceux des grandes enseignes, sont très majoritairement des femmes. Ces revendications rejoignent aussi celles d'associations familiales.

Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, met aussi en avant l’aspect familial : "Les femmes ont souvent des enfants. Quel intérêt financier le travail dominical représenterait-il pour elles si elles doivent débourser de l'argent pour les faire garder ? Dans une ville où les familles monoparentales représentent 26 % de l'ensemble des foyers, comment ignorer un tel paramètre ?".
Ce que dit la loi : C’est une loi du 13 juillet 1906 qui a institué le repos hebdomadaire et qui a posé comme règle que ce repos se prend en principe le dimanche. Depuis, de nombreuses exceptions ont été faites. Voici les deux exceptions principales.

- Zones touristiques : Les commerces peuvent ouvrir tous les dimanches. Aucune autorisation préfectorale n'est requise pour faire travailler leur personnel ce jour-là. La loi ne fixe aucune contrepartie pour les salariés, à l'exception d'un jour de récupération dans la semaine. Il y avait en mars dernier 566 communes d'intérêt touristique, soit à peine 3 de plus qu'avant la loi d'août 2009.

- "PUCE" : Dans les régions parisienne, marseillaise et lilloise, les commerces peuvent demander au préfet de bénéficier d'une dérogation pour ouvrir tous les dimanches. Ces périmètres d'usage de consommation exceptionnel (PUCE) doivent être caractérisés par des « habitudes de consommation dominicale ». La loi impose qu'il soit rémunéré au moins le double des autres jours.

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