Récit du voyage de troix bipèdes et un bébé-chien belges pour amener à la maison un beau bateau Tasman acheté à la base de Hesse et rebaptisé Blue-Z en honneur de la chanson Bluesette du musicien jazz belge Toots Thielemans. Voyage de 2,5 semaines de la Lorraine à (presque) Anvers par le Canal de la Marne au Rhin, la Moselle, le Canal de la Meuse, la Meuse, la Sambre, le Canal de Charleroi à Bruxelles et le « Zeekanaal » (« Canal de Mer »), c’-à-d. le canal menant à l’Escaut « de mer », ou Escaut aval soumis à la marée.
Nous sommes très contents et heureux de notre bateau ; depuis notre départ, tout va de mieux en mieux !
Nous sommes parti le jeudi 13 dans la pluie et le froid, mais pour le reste tout s’est bien passé et on a trouvé une belle place à Lagarde.
Vendredi, après avoir entré la première écluse du jour, on a dû faire marche arrière pour laisser passer deux bateaux professionnels ; cela s’est bien passé, un bravo pour mon mari. Quelques écluses plus tard on a eu un contrôle de la police ; là aussi tout était en ordre. Toutefois tout ça nous avait coûté plus de temps que prévu ; resté à Crévic.
Samedi à Dombasle on a dû appeler un éclusier parce qu’une écluse était en panne, ce qui a duré pas mal de temps parce qu’il devait venir de l’écluse suivante, qui était également en panne : là aussi un bateau l’attendait. Resté pour la nuit à Nancy.
Dimanche, sur la Moselle entre Nancy et Toul, quelques écluses faisant beaucoup de remous ; on a dû bien tenir les cordes, tous les deux, pour pouvoir tenir le bateau plus ou moins stable. Le soir, trouvé une très belle place à Toul, et les premiers rayons de soleil se sont montrés! Là mon frère est venu prendre la relève lundi matin.
A partir de là les écluses étaient tranquilles et le temps s’est nettement amélioré. Mon frère aussi a donc déjà pris le goût de la vie de bateau. Lundi ils sont allés jusqu’à Pagny sur Meuse, mardi St Mihiel, mercredi Verdun, jeudi Dun sur Meuse, vendredi Mouzon où j’ai pris la relève samedi dernier. Bien sûr je n’étais pas là mais ils m’ont dit que c’était un très beau parcours.
Samedi nous voulions visiter Sedan mais il n’y avait pas de place libre ; trouvé une belle place à Lumes. Temps superbe ; pû aller dîner dehors le soir !
Dimanche un très beau parcours mais très peu de possibilités d’amarrer : rien jusque vers 13:00 h à Château Regnault, où néanmoins toutes les places ayant de l’électricité étaient déjà prises. Personne ne partait plus ce jour et on nous disait que plus loin il y avait tout aussi peu de places. On a toutefois pu nous amarrer à un amarrage sans électricté ou eau et nous sommes resté là pour le reste du jour. Toujours temps superbe ; visité le lieu (rochers avec beau point de vue sur la Meuse)
Ce matin nous sommes allés jusqu’à Laifour où mon frère a de nouveau pris la relève; ils vont passer cette nuit à Fumay et espèrent atteindre Givet (la frontière belge) demain.
Apparemment le bateau ne consomme que 2 litres au lieu de 4 comme il avait pensé, et il se tient très bien. Encore une fois un grand merci de toute votre aide !
Mardi 25/5 ils sont partis sous un temps merveilleux et sont allés en un trait de 5 heures à Givet. Le chien a dû faire ce qu’il devait faire dans les écluses ! Là ils ont mangé un paquet de frites (après tout on est belges). Vers 15 h passé la frontière à Heer, et resté pour la nuit à Waulsort où Frank a souvent passé ses vacances pendant son enfance.
Mercredi parti plus tard que normal (vers 9 h) à cause de la pluie, ce qui à permis à mon mari de descendre dans la cale pour explorer le système des conduites d’eau. Plus tard un soleil hésitant s’est montré et vers midi ils se sont arrêtés à Dinant pour permettre à notre chien de faire une promenade. Entretemps celui-ci s’est trouvé sa place préférée sur l’armoire à côté de l’escalier au milieu du bâteau. Il y peut voir tout ce qu’on fait dans les écluses, et pendant qu’on navigue il met le nez dehors comme un chien dans une voiture. A part d’un orage, l’après-midi le temps était assez beau. Passé la nuit à Profondeville.
Jeudi ils n’ont pas pu envoyer de mail ; ils n’avaient pas d’électricité et le laptop n’avait plus envie. Partis de Profondeville dans la pluie mais le temps s’est amélioré peu à peu. A Namur ils ont quitté la Meuse pour la Sambre. Problème : il n’y a pratiquement pas d’amarrages pour la navigation de plaisance. Conséquence : naviguer et encore naviguer, et faire faire au chien sa petite chose pendant les bassinages. A la fin ils se sont arrêtés à Sambreville où il y a un ponton pour passants, sans électricité ni eau mais plutôt agréable. « Fait une terrasse » (traduction littérale de l’expression Néerlandaise pour le passe-temps préféré des Belges, prendre une bière sur la terrasse d’un café).
Vendredi : partis pour Charleroi ; beau temps. Même histoire que le jour précédent : pas d’amarrages ! Vers midi ils ont tout de même trouvé un quai « utilisable ». Heureusement le chien, dont au début du voyage je devais prendre les pattes et les placer une à une sur la planche pour le faire entrer ou sortir (il était alors tout raide de peur), en a maintenant tellement pris l’habitude qu’il s’y promène même quand elle se trouve 2 mêtres au-dessus de l’eau. A Charleroi ils ont quitté la Sambre pour prendre le canal Charleroi-Bruxelles. Le passage de Charleroi, surtout des sites industriels, était parfois vraiment laid, poussiéreux, beaucoup de bruit. Après Charleroi ils ont eu la chance de pouvoir suivre une péniche professionnelle avec laquelle ils pouvaient faire les bassinages ensemble, de façon que les écluses étaient toujours ouvertes et qu’ils pouvaient s’amarrer derrière la péniche. Heureusement, entretemps ils étaient suffisamment routinés pour maîtriser le bouillonnement de l’eau quand la péniche démarrait son moteur à 5 mètres devant eux ! Passé la nuit à Seneffe où ils ont enfin trouvé un vrai port de plaisance avec de l’électricité et de l’eau !
Samedi : plan incliné de Ronquières. Oui, nous aussi nous avons un plan incliné en Belgique ! Quand ils y sont arrivés vers 10 h le bac était en bas et eux en haut, donc : attendre (et ce bac va très, très, très lentement). Entretemps la péniche avec laquelle ils avaient passé les écluses précédentes était arrivée, donc attendre encore puisqu’évidemment en professionnelle elle a la priorité. Vers 13:30 la porte s’est enfin ouverte pour eux ! En fin de compte ils ne regrettaient pas l’attente, puisque la descente était quand-même un événement spécial (longueur 1400 m, descente de 67,5 m). Après l’écluse ils sont allés jusqu’au port de plaisance d’Ittre. C’est une « baie » agréable avec … un café. Vers 16:30 il a commencé à pleuvoir sérieusement, mais une heure après la pluie a cessé de façon qu’ils ont pu faire le plein de diesel. Et le plein d’eau ! Dîné d’un pizza (congelé) au café.
Dimanche j’ai pris la relève et mon frère est reparti à la maison. La première écluse, celle d’Ittre, a une profondeur de 14 mètres, mais est facile (bollards flottants) à condition d’utiliser la gaffe pour passer la corde autour du bollard qui se trouvait dans une niche presque 1 m sous le niveau du bâteau. Mais pas de problème : on était prévenu et nous avions exercé la manoeuvre avec la gaffe d’avance. Cela s’est donc très bien passé. A l’écluse suivante, celle de Lembeek (la première en Flandre) l’éclusier nous a heureusement prévenu qu’il fallait passer la corde autour de l’escalier au lieu d’autour les bollards, car cette écluse a 7 mètres mais ni bollards flottants, ni séries de bollards superposés. Il n’y a que des bollards sur le quai, et notre corde qui a 14 m était donc juste un peu trop courte. Grâce à lui le passage de cette écluse s’est bien passé. Plus loin les bords du canal deviennent industriels jusqu’à Bruxelles, et le temps était pluvieux et plutôt froid. Passé la nuit à Bruxelles (beau mais cher port de plaisance en face du parc du palais royal de Laeken). Le soir le temps s’est amélioré et on a même vu le soleil, et fait une longue promenade avec le chien qui l’avait bien mérité. Il n’a que 4 mois mais s’est conduit beaucoup mieux qu’on avait pu croire. Mon mari rêve d’en faire un vrai matelot : prendre la corde dans son bec, passer autour du bollard et revenir avec la corde sur le bateau … Qui sait ?
Lundi j’avais pris encore un dernier jour de congés pour pouvoir arrondir notre voyage tous ensemble (mon mari, le chien et moi). Quitté Bruxelles sous un temps froid et pluvieux, et un vent assez fort (4-5 beaufort), qui ne s’est plus amélioré de toute la journée. Heureusement le but de la journée était d’arriver à notre port d’attache plutôt que de faire du tourisme. Cette fois-ci (« canal de mer » de Bruxelles à l’Escaut) il y avait plus de ponts levants, tournants etc. que d’écluses, et le mariphone a prouvé son utilité pour demander aux responsables de lever les ponts, ce qu’ils ont fait sans aucun problème. A l’écluse de Zemst (encore une écluse de taille assez impressionante) le bassinage était très facile puisqu’on a pu s’amarrer à un autre plaisancier. Après une courte halte à Ruisbroek pour attendre le début de la marée montante de l’Escaut, on a atteint la grande écluse de Wintam qui mène du canal à l’Escaut, où on a dû attendre une dernière demi-heure. Encore une demi-heure de navigation (10 km/h, notre vitesse record puisque la marée nous poussait), et Blue-Z est amarré au ponton de son nouveau port d’attache (Buitenland sur l’Escaut, en face de Temse, avec, ça va sans dire, un bon café/brasserie). Notre premier voyage s’est fini en beauté !
Encore un grand merci à toute l’équipe de Hesse qui nous a si bien aidé !
Article de : Annie et Frank Van Steen
1 Comment Laurent 14/06/2010 at 17:06Bravo pour ce tres bel article….ca fait rêver et cela donne envie d’aller y faire un tour !
Donnez de vos nouvelles ca fera tres plaisir.
Amicalement
Laurent Soler