J’ai eu l’occasion de me rendre à l’inauguration de The Connecting Place le 22 avril dernier à Strasbourg. Belle journée, bien organisée, pour le lancement de cette plateforme de conseil en communication d’un nouveau genre.
Introduit en ces termes sur leur site: « A l’heure, où se réinventent de nouveaux modes d’organisations humaines pour travailler efficacement ensemble, à l’heure où les réseaux d’individus et de sociétés remplacent avantageusement un organigramme traditionnel et pyramidal par des organisations en mode projet, en chaînes vivantes et mouvantes, The Connecting Place a défini son propre modèle, évolutif et vertueux… Surtout pragmatique. »;
je vous invite à relire l’ « à propos » de ce blog et chercher les analogies, vous comprendrez pourquoi ce projet m’intéresse particulièrement. Gilles Auberger, à l’initiative et coordinateur de la plateforme et Eurydice Hallé, community manageuse au sein de la structure m’ont fait le plaisir de m’accorder un entretien pour en parler :
The Connecting Place est une nouvelle structure dans le monde de la communication. Comment fonctionne-t-elle ? Quelle différence alors avec une agence de pub ?
Gilles : Nous avons voulu rassembler les experts pertinents sur les nouvelles problématiques liées à l’avènement de la communication « empathique » : le 2.0 a créé une relation interactive nécessitant de part et d’autre cette empathie, que l’on prêtait volontiers aux publicitaires (optimistes, voire utopiques… doux rêveurs.).
J’en étais, et j’ai souffert qu’on nous reproche ce pourquoi nous étions utile.
Aujourd’hui, ce sont une quinzaine d’experts, indépendants, réunis autour de trois thématiques, trois disciplines interconnectées, qui constituent l’ADN de The Connecting Place : identité, image, influence.
The Connecting Place est un catalyseur : elle rassemble des forces et fait se croiser les réseaux au sein d’une structure unique, pensée comme un hub.
En fonction de la problématique de l’entreprise, une équipe-projet est constituée pour mener à bien une mission.
Un peu comme dans la production d’un film : les équipes se rassemblent dans une finalité. Lorsque le film est tourné, chacun repart de son côté, poursuivre sa vie et son œuvre.
The Connecting Place est une infrastructure qui évolue : elle s’enrichit de contributions précieuses et est appelée à se développer, à partager.
L’une des forces de ce hub est d’avoir réussi à fédérer des acteurs de référence dans des domaines variés et complémentaires autour de la communication. Pouvez-vous nous en présenter quelques-uns ?
Eurydice : Le team est constiuée d’indépendants, fédérés par un coordinateur, Gilles Auberger, qui crée la force centrifuge et la cohésion de l’ensemble. La marque est gérée comme un label, une caution et un étendard visible, brandi dans une direction nouvelle.
Les métiers sont représentés dans une nouvelle organisation de la chaîne de valeur, le principe de départ étant d’optimiser le continuum R&D-BRM-CRM :
- R&D : car l’innovation dite « ouverte » passe maintenant par le partage d’idées online (on dit même C&D aujourd’hui : Connect & Development)
- BRM : car le Crowd Sourcing laisse place à une relation plus respectueuse, moins instrumentalisée (B pour Bloggeur, R pour Relationship, M pour Management)
- CRM : car le nerf de la guerre, c’est aussi le chiffre, les ventes, donc les clients. Mais dans une approche qui passe courageusement de « vendre plus » à « vendre mieux »….
Ce sont les 3 étapes structurantes d’une relation gagnant-gagnant entre :
- les acteurs de l’entreprise (produit, marque, management, patron);
- et tous les publics de l’entreprise, qu’on appelle stakeholders ou « parties prenantes » (clients, fournisseurs, salariés, actionnaires, concurrents, pouvoirs publics, public, facebook,…).
Gilles : La notion de progrès (pour l’Homme) est devenue un critère déterminant pour le client : est ce que la marque m’apporte du progrès dans ma vie, ou non….?
« l’ADN de la marque ou de l’entreprise, c’est sa valeur fondatrice, originelle, qu’elle porte et qui contribue au progrès de chaque partie prenante »….
Hier, on parlait d’USP (Unique Selling Proposition) qui était la promesse faite par la marque aux mass markets.
Aujourd’hui, l’ADN doit parler à chacun, pris dans son individualité et son désir de singularité…
Eurydice : Aujourd’hui 16 Connecting People – demain peut-être 30 ! …. A condition que les nouveaux acteurs partagent notre ADN et notre indépendance.
Les partenaires actuels de The Connecting Place :
- Philippe Lentschener (Valioo) pour l’analyse de la radicalité de la marque
- Olivier Kanier (Alto Plano) pour le BtoBtoC : les techniques de publicité classique
- Nicolas Reydel (DeNovo Design) pour les Design(s)
- Christophe Thil (BlueBoat) pour l’E-réputation et le Community Management
- Guillaume Deprey (Perfethic) pour l’Ethique
- Carine Duspeaux (Madame la Comtesse) pour l’Evénementiel
- Salah-Eddine Benzakour (Healthandage.com ) pour l’hybridation web et la C&D
- Emmanuel Lehmann pour l’Intelligence économique et la cartographie des réseaux d’influence
- Florent Epaud et Laura Lehmann (inApps) pour les Outils & Applications web
- Jean-François Carrère et Sylvain Berthaux (Lumino Studio) pour les Vidéos
- Sylvain Tavenot (Dasnetz) pour le Viral organique et le BRM
- Gilles, pour la coordination de la réflexion stratégique et opérationnelle
- et moi pour la Coordination, le progrès et le confort de tous au sein de cette structure.
Quel est le modèle économique de cette plate forme ?
Eurydice : The Connecting Place se pense comme un cabinet d’architectes : concepteur et maître d’ouvrage.
- Concepteur, car il fabrique avec chaque client l’identité, l’image ou le programme d’influence qui contribuent à « vendre mieux ».
Et pour ce faire, il appelle souvent une réflexion sur l’adn, qui inspire la (re)construction de la marque – le contrat corporate de l’entreprise – et les rend cohérents.
- Maître d’ouvrage car il coordonne les expertises au service d’une pensée structurée.
Les experts sont chacun reconnus pour leur excellence dans leur domaine, et partagent les même valeurs et le même respect mutuel.
Gilles : C’est en marchant qu’on va créer le mouvement. Tout ça sera stabilisé d’ici Noël… avec des réussites concrètes et parlantes.
Eurydice : The Connecting Place est le coordinateur de chaque projet, et apporte cohérence et stratégie à chaque action.
Sur le plan économique, c’est très simple et transparent : les consultants et les entreprises qui interviennent au sein des équipes-projets cèdent une faible part de leur valeur ajoutée à The Connecting Place.
En diminuant leur marge, les experts permettent à The Connecting Place de ne pas peser et ne pas facturer plus à ses clients.
Par contre, demain, lorsque la valeur ajoutée (stratégique, créative,…) de The Connecting Place sera parfaitement lisible et reconnue, elle ne s’interdira pas de calculer et facturer une participation directe du client.
Cela sera justifié et ce n’est finalement que la reconstitution de ce qui s’appelait il n’y a pas si longtemps la commission de l’agence de publicité, pour la prestation de ses services.
Gilles : La difficulté aujourd’hui en France, c’est que la valeur des idées n’est pas toujours reconnue et valorisée à sa juste mesure et qu’il ya eu peut-être des abus dans un passé – mais qui n’est pas très récent… Et tout cela est bien subjectif…..
Cette contribution nous permettra de financer :
- une permanente, pour coordonner nos activités et les rendre visibles et célèbres;
- les frais liés au partage de connaissance : conférences, animations de colloques, présence dans des structures alternatives (Silicon Sentier à Paris, Alsace Digital, UCCA, etc…);
- et les frais de C & D que nous voulons aussi développer au sein de The Connecting Place.
Nous sommes en train de créer une belle image pour très bientôt, avec un créatif de talent – Christophe Kaïser – et qui sera notre emblème et notre icône de ralliement et de déploiement…
Si je vous dis « Alsace », que répond « The Connecting Place » ?
Eurydice : Valeurs, culture, identité… Gilles porte un discours innovant et revivifiant sur l’Alsace et les Alsaciens, il répondra mieux que moi
Gilles : En Alsace – bercée dans un humanisme rhénan – nous avons de vrais atouts (valeurs) pour envisager l’évolution de la communication vers l’empathie …..
Notre ADN, notre fibre identitaire alsacienne, nous a faits innovateurs : inventeur, imaginateurs de solutions, de structures, d’organisations nouvelles (même si nous doutons parfois de notre identité)…
Nota : c’est aussi le lot de tout innovateur que de se mettre en rupture (de ban) avec le système et la communauté économique – il faut l’accepter.
…et respectueux. Or le respect des valeurs et des hommes est une valeur clé dans le 2.0 où chaque internaute est prêt à une relation vertueuse avec les entreprises et les marques.
Il faut en prendre conscience, pour aborder ce nouveau « marché » avec discernement et confiance. Et partager avec ceux qui sont dans une écoute constructive.
J’ai pour habitude de poser toujours la même question pour conclure mes échanges, étant sur un blog qui se nomme « Intelligences Connectées », je demande à mes interlocuteurs qu’évoque ce terme pour eux. Ici en l’occurrence la question semble totalement inutile.
Longue vie à « The Connecting Place » !
Eurydice : Merci, Terry, pour tes questions. Rendez-vous le 3 juin à la Cantine à Paris (151 rue Montmartre) avec toute l’équipe pour un programme d’échanges très riches : comprendre, dessiner, écouter, influencer !
Gilles : intelligence…. inter – ligare (relier).
On a pas mal parlé d’empathie…. (dans empathie il y a forcément respect et humanité) – l’empathie ne peut et ne doit pas être une instrumentalisation marketing.
C’est cela aussi ma compréhension de l’intelligence connectée…
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble