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Comprendre la corruption !

Publié le 03 juin 2010 par A1y8i0t4i


Corruption, une expression de l'existence humaine qui défie la justice dans toute société. Liée aux conditions de vie, elle a pris naissance avec la décision de l'humain de vivre en collectivité pour mieux se défendre et le souci d'harmoniser les intérêts opposés des uns et des autres. En tout temps et en tout lieu, elle est toujours présente, et tire sa source de la nécessité humaine de partager un espace ou une quantité de ressources insuffisantes. Une condition qui oblige un partage inégal entre deux ou plusieurs individus avec des intérêts différents.

Laissé au compte des individus pour atténuer leurs différends, le conflit inhérent au vivre-ensemble fait parler la loi de la jungle. A chacun son tour de se montrer plus fort pour avoir un contrôle éphémère de l'espace et des ressources dans l'inégalité. Cette condition instable de l'existence, qui fait grandir l'inquiétude et l'incertitude, porte l'humain conscient du dilemme de survie, animé d'un fort instinct de conservation et soucieux d'améliorer ses conditions de vie, à élaborer des principes capables de guider les actions des uns sans miner le sort des autres.

Telle est l'idée de justice qui si violée par celui appelé à la défendre donne naissance à la corruption. Comme il s'agit d'actions humaines susceptibles d'engendrer des externalités négatives à neutraliser ou positives à encourager, le vivre-ensemble épouse un cercle vicieux conditionné à une série de principes d'harmonisation collective et d'élimination de la corruption. Si l'harmonisation est possible par la mise en place d'un système de compensation, l'élimination de la corruption est impossible.

En effet, les principes servant à contrecarrer la corruption sont toujours contournés. A chaque modification des principes pour mieux la contenir, comme un virus, elle subit une mutation qui lui permet de résister et de se reproduire sous une forme différente. Autrement considérée, elle est comme un liquide qui prend la forme du récipient qui le contient. C'est donc un vœu pieu de vouloir éliminer la corruption autant que la collectivité existe. Cependant, ne pouvant l'éliminer de la vie collective, elle peut être contrôlée ou ignorée dépendant du récepteur qui la capte.

Il n'est pas incorrect d'abonder dans le sens deBernard Mandeville qui, dans sa Fable des Abeilles, perçoit la corruption comme nécessaire à la prospérité économique autant qu'il faut éprouver la faim pour se nourrir, sans pour autant l'aduler. Pourtant, reconnaissant les effets pervers de la corruption captée par un récepteur négatif, il concède qu'il faut la contrôler par des lois sages, mais l'ignorer si captée par un récepteur positif. A comprendre dans notre lutte contre la corruption, Evans Paul du parti politique KIDqui dit que "...la corruption n'est pas une maladie incurable... ", et Jean Enel Désir, le représentant de l'Eglise Catholique au sein du CEP qui, accusé d'avoir '...confisqué et encaissé à maintes reprises les chèques de deux employés affectés à son bureau...' déclare avoir '...pris cette décision non pas dans le sens de frauder, mais pour permettre la bonne marche du service...'


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