C'est la saison d l'ail nouveau. Ici, dans le Nord, la tadition nous mène à Arleux, patrie de l'ail et de l'ail fumé... au roboratif bifteck à l'ail, tout ça.
Mais voici une recette venue d'ailleurs, du Sud (enfin, comme s'il y avait un Sud en Europe! foi de Patagon*)... Il faut de la bonne saucisse de Toulouse à la chair bien épicée, mais ça va aussi avec d'autres. On tapisse le fond d'une cocotte, d'une sauteuse (je parle de récipients, pas de personnes! ) de goussesd'ail no -épluchées.On pose les saucisses de Toulouse au-dessus. On les perce (je rappelle qu'en général on ne perce pas les saucisses: j'y reviendrai! Pour la Montbéliard ou le Morteau, c'est un crime!). Et l'on pose à feux très doux (un feu électrique est bon pour ceci).On veille à ce que ça n'attache pas, on cuit à blanc. Lentement, lentement... La saucisse va suer, ce sera suave (ça, c'est de l'allitération).
La saucisse va perde son jus, tout en se parfumant d'ail. Ce dernier va confire dans le gras de saucisse. On déguste cette dernière tout en suçant les gousses d'ail, comme des Mr Freeze, sauf que c'est meilleur. Et l'on prévoit une assiette pour déposer les enveloppes vidées de leur chair. C'est tout! "cuisine lente, cuisine de maître"...
Il faut le temps pour que la saucisse cuise bien et que le confit se fasse (vive l'effet que fait le confit qu'on fit!). cette recette est d'une douceur à nulle autre pareille. Certes, en cas de rendez-vous galant après le repas, choisissez un ou une partenaire enrhumé (e). A moins d'avoir déjeuné ensemble! Dans ce cas, on peut finir le repas par une bonne part de maroilles ou de munster!
Avec de l'ail nouveau, cette recette est particulièrement heureuse! En plus ça favorise une bonne sieste. Et les câlins paresseux, lents et torpides, aux lourdes caresses paisibles.
Un bon vin des Côtes du Rhône (un de ceux dont les deux accents circonflexes piquent délicieusement le palais, un visobres, par exemple...) sera parfait. Un Fronton, un Madiran aussi. pourquoi pas un Rioja? Ou un de ces vins bulgares aux multiples splendeurs dont j'oublie toujours le nom.Ou encore un vin de table de chez Moillard, équilibré, costaud, bien meilleur que les ignobles "petits vins de pays". Voire, et c'est bon, une cuvée de l'amitié de Duboeuf.
A chaque fois que j'ai servi ce plat simplissime, ce fut le succès! !on peut essayer d'autres sortes de saucisses, es crépinettes, etc...
*Mauvaise foi, car je ne suis absolument pasPatagon... en plus, le Pérou, pays de mes ancêtre maternels, et le Chili...