Aux Editions Elytis, un petit éditeur qu’il faut donc ne surtout pas mépriser, j’ai bien aimé le petit livre d’Isabelle Lacamp consacré à l’île de Cheju, au large sud de la Corée et intitulé tout simplement « Cheju » mais, plus discrètement, sous-titré “voyage au pays du vent, des femmes et des cailloux”. En fait, tout amoureux de la mer connaît cette petite île pour ces femmes étonnantes - les Hænyo - qui, quelque soit leur âge, la saison et la météo, plongent (comme les amas japonaises) profondément en apnée “recueillir” les fruits de mer, base de leur alimentation.

Mais là n’est pas le sujet de ce mémo, malgré l’admiration que procure le courage de ces femmes. Non, un passage de ce livre me semble tout aussi important. Je cite :
« Dès lors, l’opération “Terre Brulée” décidée par le Commandant Flower, le bien nommé, peut commencer. Autrement dit, le massacre systématique de la population(*). Celui de plusieurs milliers de villageois sur une île qui en compte à peine 300.000. Ne parlons pas des 40.000 déportés et des 170 villages rasés.
Un secret soigneusement gardé par les autorités américaines et coréennes pendant des années ».
Suit un extrait de « La mort du corbeau » de l’écrivain japonais Sok-Bom Kim. Une nouvelle publiée par l’Harmathan en 2000 qui relate le soulèvement de la population de l’île Cheju, berceau de la famille de l’auteur. Sok-Bom Kim a connu cet épisode tragique, par un des témoins de ce génocide qui avait trouvé refuge au Japon.

J’ai lu « La mort du corbeau ». J’ai aimé Sok-Bom Kim. Peut-être que les Editions Elytis auront la bonne idée de publier « L’île du volcan »…
(*) Le chiffre avancé varie entre 60.000 et 80.000 morts selon les sources.
