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Scrum, but no win

Publié le 12 juin 2010 par Ansolo

Le résultat est dur à digérer. La défaite face aux Springboks est massive, comme on n'en avait plus vue depuis 1997 et le cinglant 52 à 10 du Parc des Princes. Ce samedi, le score est à peine plus flatteur et les 17 points inscrits par les bleus ne pèsent pas bien lourd face aux 42 encaissés.

Il n'y a pas eu vraiment de match. La faute à quinze premières minutes catastrophiques avec deux essais et une pénalité inscrites par les Sud-Africains contre zéro point pour les hommes de Marc Lièvremont. L'écart était fait et les Boks ont tranquillement déroulé leur rugby.

La seule satisfaction, côté français, fut la mêlée, qui prit le dessus sur son homologue sans pour autant que le XV de France en profite. La faute à un arbitrage inconséquent en la matière, de la part du Néo-Zélandais Bryce Lawrence. Même si la performance tricolore fut moins impressionnante que celle des Anglais contre l'Australie lors du test disputé à Perth le même jour (2 essais de pénalités inscrits !), il n'en demeure pas moins que le pack Sud-Africain aurait dû être davantage sanctionné.

Autre domaine où les Français souffrirent comme on pouvait le craindre, celui des rucks, avec l'application de ce qui est appelé à tort une "nouvelle règle". En fait, il s'agit d'une directive de l'IRB visant l'interprétation de la règle "plaqueur /plaqué". Cette directive demande aux arbitres de sanctionner le plaqueur qui ne fait pas l'effort de se remettre sur ses appuis et de lacher le joueur plaqué avant de pouvoir mettre la main sur la ballon. Les Sud-Africains ont appliqué cette directive dans le super14, alors que les Français la découvraient à l'occasion de ce match. Il n'est qu'à voir le nombre de pénalités sifflées contre les Français pour constater qu'il partaient avec un sérieux handicap dans ce domaine.

Mais, soyons honnêtes, les vraies raisons de la cuisante défaite du XV de France sont ailleurs. Deux secteurs ont été défaillants : la touche et la défense. On se doutait que Victor Matfield et ses collègues feraient des misères à l'alignement tricolore. Ce fut le cas. En revanche, quelle déception dans le domaine défensif ! Les plaquages ratés ont été à l'origine de plus de la moitié des cinq essais encaissés.

Au-delà, c'est l'incapacité des Français à donner du rythme à leurs attaques et à chatier leurs adversaires dans les regroupements qui ont permis aux Springboks d'installer leur jeu. Celui-ci n'est décidément pas très inspiré, quand on le compare à celui déployé par les All Blacks ou même les Australiens. Mais c'est très solide, dans la droite ligne de ce qu'ils ont montré depuis 2007. On a pu noter, en particulier, la capacité des hommes de Peter de Villiers à exploiter les ballons de récupération grâce à des ailiers ultra-rapides et une troisième ligne plus vive que ses nombreux kilos pourraient le laisser penser.

Sur ce match, le XV de France n'a pas vraiment fait honneur à son titre de champion d'Europe. Plusieurs joueurs déçu : la paire Mermoz-Marty, Aurélien Rougerie et, dans une moindre mesure, François Trinh-Duc n'ont pas convaincu. Morgan Parra n'a pas vraiment été à la fête, et a peut-être eu trop tendance à envoyer le ballon vers ses demis et de ne pas assez insister au ras. Clément Poitrenaud a tenté des relances sans grande efficacité. Derrière, seul Vincent Clerc est à créditer d'un bon match. Pugnace et solide, il a montré une envie très satisfaisante. La rentrée de Marc Andreu a également été intéressante, tout comme celle de Louis Picamoles devant, au sein d'un pack qui a produit du bon et du (beaucoup) moins bon.

Au final, les Français ont donc démontré qu'on peut ne pas gagner malgré une bonne mêlée. Car davantage que la mêlée, c'est l'envie qui permet de gagner. Et, visiblement, le XV de France en manquait.

Ce match de fin de saison ressemblait à ceux que le XV de France a l'habitude de livrer lors de ses tournées du mois de juin. On a senti les joueurs moins concernés que lors de la série en Nouvelle-Zélande l'an passé. Il faudra pourtant remettre ça en Argentine après un long périple aérien. Pas sûr que le niveau y soit beaucoup plus élevé.


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