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La motivation acharnée

Par Brigitte Contois
Au bout de 2 années de poursuites d’études et de pratiques de la discipline golfique, mon niveau est, je ne m’en cache pas, catastrophique, digne du débutant 2 jours de pratique. A force de me faire connaître via mon blog ou mes activités autour du golf, je reçois des invitations à jouer par des amis, des partenaires et des relations. Seulement je me retrouve face à une incompréhension totale. Les golfeurs, en général les hommes, le mien compris, ont un niveau tournant autour d’un handicap 20. Au long du parcours, ils sont surpris de me voir dégoûtée, désemparée, voire proche de la crise de larme. Alors, j’ai droit à la morale « mais prends ton plaisir » « on n’est pas en compétition » « ce n’est pas grave » et j’en passe sur le thème « coco banana vahiné laisse couler». Mais tous les débutants à ma place me comprendront. Tous ces joueurs qui ont 10 ou 20 ans de pratique se rappellent-ils de leur début ? Non, probablement pas. Jouer avec des joueurs qui sont meilleurs n’est pas une partie de plaisir. Ils arrivent en 2 ou 3 sur le green, en régulation ou presque alors que nous, on est déjà à 8 au sapin qui n’est qu’au milieu du parcours. Ils ne comprennent pas pourquoi on ramasse la balle quand on est déjà arrivé à 4 avant l’énorme obstacle d’eau qui n’est qu’au premier tiers du trou. Ils ne comprennent pas qu’a force de sauter de bunker en bunker au bout du troisième, même sortie on la ramasse. Et pourquoi on la ramasse ? Parce que souvent ces chers partenaires qui nous conseillent de prendre du plaisir sont déjà partis devant pour jouer leur balle comme si au bout de 2 ans, on pouvait garantir à 100% la trajectoire que notre balle va prendre. Parce que ces même partenaires soi-disant encourageants se mettent sur le green alors qu’on fait une approche en contre-bas. Ils ne marquent pas leur balle à 1 mètre du trou et que lorsque notre balle touche leur balle qui était juste devant eux, ils rigolent et crient « carreau » alors que nous on remercie de n’avoir pas incruster notre balle dans leur orbite occulaire avec notre approche au wedge qui marche 1 coup sur 10 et que pour une fois notre balle était tombée à un mètre du trou mais que la balle du partenaire y était. Comment prendre du plaisir quand on rate tous les coups jusqu’au green et qu’ils sont là en train de regarder nos sauts de puce en papotant ou en se taisant gêné par nos piètres actions ? Comment se dire qu’on se marre alors qu’eux pestifèrent contre leur coup soi-disant raté alors qu’ils arrivent sur le green ? On arrive même pas au dixième de leur performance alors comment garder un minimum de positivisme devant ces actions ? On essaie de les encourager en disant que c’est formidable, sur le green, bunker évité, mais cela reste nul pour eux. Alors on est quoi nous avec nos coups ? Oui nul de chez nul.  Même les félicitations pour 2 coups acceptables sont vaines quand elles arrivent au 9ème trou. Tant de galères jusque là. Comment essayer de faire un coup d’essai ou de regarder la ligne de putt quand on vous reproche de marcher trop lentement ? Pourtant on est contre le jeu lent , on fait tout pour l’éviter surtout en ramassant tout le temps notre balle, mais on comprend qu’on nous met malgré tout dans la catégorie des ralentisseurs de jeu, des parasites de parcours. Alors on essaie d’éviter de faire une partie, en invoquant de bonnes ou moins bonnes excuses, on arrête au 9 éme trou pour rentrer ou au 16ème prétextant la fatigue responsable du fiasco. On n’a plus envie de jouer le boulet de parcours, de jouer le chameau dans la bande de guépard, de ralentir la partie alors qu’on est super speed et stressé et qu’on s’acharne à expédier notre balle loin. On crève pourtant d’envie de jouer mais c’est un supplice d’être placé dans sa médiocrité et de faire comme si on s’en moquait et que l’important était de jouer. Mais le golf reste un sport de compétiteurs, il y a un score et il y a une référence le par. Si on ne respecte pas cette moyenne, on est out. Plus la peine de compter, plus la peine de remplir la carte, alors est-ce la peine encore de jouer ? On n’ose pas jouer au côté d’un professionnel du golf partageant une partie avec des clients et des amis car on fait mauvaise réputation, la tâche sur le vert moquette même si on invoque la partie plaisir, amicale, sans jugement, en totale acceptation et sourire forcé. Enfin, face à cette pondération vers le bas, il reste au moins une chose dont je me félicite, celle de garder la motivation de continuer à jouer ou pratiquer ce jeu malgré et envers tout quite à jouer seule, même sur la moquette de salon ou lorsqu’il pleut, neige, vente car il n’y aura personne à déranger et que cela reste une passion avant tout. Un jour, cela changera, j’espère.

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