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L'inconstance des constantes physiques

Publié le 14 juin 2010 par Jeanjacques

Résultat d’observations

La mesure du spectre radio du radical OH près du trou noir supermassif PKS 1413+135 suggère une légère modification d'une ou plusieurs constantes physiques fondamentales. Ainsi, la constante de structure fine aurait peut-être varié de quelques millionièmes en trois milliards d'années. Si elles se confirmaient, de telles variations remettraient en question les théories de la physique des particules.
http://iopscience.iop.org/2041-8205/716/1/L23/

COMMENTAIRES

On doit mettre à l’honneur de l’esprit humain- ou à celui de notre époque - cette incapacité à accepter l’invariable, l’immuable, l’éternel identique. Cette tendance à l’aventure, au mouvement, cette volonté de provoquer ou d’accompagner le changement structurent bien évidemment l’âme des scientifiques lesquels, contradictoirement, sont à la recherche de lois par essence intangibles. Les constantes physiques fondamentales sont ainsi très souvent l’objet de remises en cause et l’on s’est demandé si celles-ci étaient si constantes que cela, s’il n’y avait pas moyen de détecter quelques variations minimes susceptibles d’entraîner des mutations voire des révolutions dans les théories physiques.

Pour nous prononcer sur la possible « inconstance des constantes » il faut nous questionner sur leur signification réelle et les liens intimes qui, consécutivement, les unissent. L’existence des constantes renvoie à un ordre de stabilité fondamental de l’univers, une base à partir de laquelle tous les phénomènes physiques peuvent se déployer dans leur diversité. Si cette base n’était pas, l’univers serait intrinsèquement variable et nous pourrions voir cohabiter, nés en différentes époques, des électrons de masse variée, des photons se déplaçant selon une gradation des vitesses, une force de gravitation s’accélérant sans cause alors même que les autres constantes demeureraient inchangées. Cela signifie surtout qu’il est impossible de faire varier une constante sans que la totalité des autres changent dans le même sens car aucun des états fondamentaux de l’univers ne peut être appréhendé isolément. Si la vitesse de la lumière est augmentée, alors la constante de Planck qui mesure la discontinuité des ondes EM doit changer, de même la constante de structure fine et donc le calcul de la force électromagnétique, puis les rapports entre les masses des protons et électrons et de là nous débouchons sur une remise en cause de la valeur de la gravitation etc etc..

Ainsi, l’invariabilité et la solidarité des constantes nous indiquent qu’un monde du changement et de lmutations n’est envisageable qu’à une seule condition : qu’il existe une base fixe et immuable, un premier moteur unique dirait Aristote à partir duquel tous les autres moteurs peuvent fonctionner. Notre époque, qui ne se vit que dans le changement , peine à accepter cette vérité d’évidence : le mouvement ne s’analyse qu’à partir d’un point fixe. Maintenant, déterminer ce point éternel et immuable à partir duquel les constantes tirent leur valeur relative et leur constance nous ouvrirait à un tout autre débat.


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