Humiliation injuste

En Israël, un responsable de la mairie de Tel-Aviv réagit à l'exclusion du char israélien qui devait défiler à la Gay Pride de Madrid, le 3 juillet 2010.
Avec justesse, il critique vivement les organisateurs espagnols du rassemblement.
Eytan Schwartz est responsable de "l'unité internationale" de la mairie de Tel-Aviv.
Il est à l'origine du char que devait envoyer la ville israélienne à la Gay Pride de Madrid.
Il se dit humilié.
Il déclare que le char devait représenter plusieurs associations gays de la ville de Tel-Aviv.
Le financement était en effet assuré par la mairie, mais les associations qui devaient l'utiliser ne sont pas directement liées à la politique municipale.
Le camion qui était envoyé devait représenter une beach party, ce qui n’avait rien de politique.
De plus, Dana, la transexuelle lauréate de l'Eurovision il y a dix ans, devait chanter à cette occasion. C'était elle qui devait symboliser Tel Aviv.
Cela devait être un message de tolérance et pas un message de guerre.
Les organisateurs de la Gay Pride de Madrid reprochent à la mairie de Tel-Aviv de ne pas avoir condamné l'attaque de la flottille d'"aide humanitaire" par Tsahal, l'armée israélienne.
Cette condamnation absurde montre la méconnaissance totale de la situation.
Eytan Schwartz déclare "Moi, je n'ai pas de souvenir de déclarations de la mairie de Madrid condamnant les terroristes qui se sont fait exploser, il y a quelques années, dans des crèches de Tel-Aviv ! Tout cela n'est qu'une excuse. La vérité, c'est que les organisateurs de la Gay Pride ont cédé à des groupes de militants, très puissants en Espagne, qui sont contre le mode de vie occidental et contre le mode de vie des homosexuels. En attaquant Israël, ils attaquent aussi les droits des homosexuels".

Il rappelle qu’au Proche-Orient, Israël est la nation la plus tolérante avec les homosexuels. C’est le seul pays de la région où des Gay Pride ont lieu et où les homosexuels peuvent s'assumer librement.
Dans les pays arabes, le LGBT sont pourchassés, arrêtés et même exécutés.
Eytan Schwartz déclare à ce sujet, "D'ailleurs, lors des Gay Pride en Israël, nous voyons tous les ans de jeunes gays arabes, et même palestiniens. C'est pour eux le seul jour de l'année où ils peuvent afficher leur sexualité".
La déclaration des Espagnols est très dure à supporter pour les LGBT israéliens.
C’est une véritable humiliation qui a des relents antisémites.
Eytan Schwartz poursuit en disant "Je reconnais qu'Israël est dans une situation difficile, mais le rôle des communautés homosexuelles occidentales n'est-il pas, au contraire, de s'embrasser? Il y a un débat et nous sommes d'accord pour une discussion. Notre avis sur les membres de la flottille attaquée par l'armée n'est pas le même que celui des Espagnols, c'est vrai. Mais en nous rejetant ainsi, les Espagnols signent un pacte avec le pire! Un pacte pour le Jihad et contre Israël, mais aussi contre les homosexuels".
En Espagne, des associations d'homosexuels ont demandé le 9 juin 2010 aux organisateurs de la Gay Pride de Madrid de revenir sur leur décision d'interdire la participation du char de la ville de Tel Aviv.
L'association Colegas, une des trois grandes associations d'homosexuels à Madrid a estimé que cette décision est "totalement inacceptable" surtout "quand on sait qu'elle vient d'une organisation qui dit lutter contre la discrimination, pour la liberté et les droits de l'Homme".
L'association a aussi regretté que les organisateurs se soient "laissés influencer par un courant intolérant et antisémite, en interdisant la présence d'un groupe d'homosexuels israéliens".
Le Collectif gay évangélique qui regroupe des homosexuels chrétiens, a aussi demandé aux organisateurs de revenir sur leur décision, estimant que le défilé de la Gay Pride est "avant tout une marche contre la discrimination et qu'il serait discriminatoire de ne pas les laisser participer".
Seigneur, délivre-nous de la haine.