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Des moutons sur le site de stockage des déchets
Sous les pattes des moutons, des
milliers de tonnes de déchets.
Évoquer la gestion d'un site de stockage de déchets n'a, à première vue, rien de très bucolique. Sauf quand les moutons s'en mêlent
L'histoire
Il
y a un mois, huit moutons ont investi l'installation de stockage des
déchets non dangereux de Rennes métropole, aux Hautes-Gayeulles.
Un site qui réceptionne les
gravats, plâtres, déchets de voirie en provenance des déchetteries. «
Ils sont stockés dans des caissons préalablement creusés et
rendus étanches», explique Jean-Louis Merrien, vice-président
de Rennes métropole en charge de la collecte et du traitement des
déchets. Une fois remplis, les caissons, d'une contenance maximum de 17 000 m3,
sont recouverts d'argile et de terre, puis d'herbe. Et c'est là que les
moutons interviennent.
« Nous avons l'obligation de gérer les zones vertes
périphériques aux installations industrielles», explique Sébastien
Raimbault, directeur du pôle déchets à l'entreprise Charier DV. Et en
lieu et place du débroussaillage thermique, l'entreprise propose
l'utilisation du mouton. « Nous avons un cheptel de trente bêtes
pour l'entretien d'un site dans le Morbihan,raconte Sébastien
Raimbault, et nous avons proposé à Rennes métropole de tenter
l'expérience.»
Une idée qui a immédiatement séduit. «Nous avons
déjà des carpes dans les bassins de décantation», explique Jean-Louis
Merrien. À elles d'en éliminer les algues importunes.
Huit moutons
«landes de Bretagne»
L'arrivée des moutons ne s'est pas
faite du jour au lendemain. La société Charier DV en a apporté deux,
six autres sont fournis par l'écomusée du pays de Rennes. Tous sont des
«landes de Bretagne», un mouton rustique, « parfaitement adapté aux
tâches d'éco-débroussaillage », précise Howard Osborne, de
l'association Moutons des pays de Bretagne. Avant d'intégrer le site des
«Hautes-Gayeulles », les huit bêtes ont eu deux mois d'acclimatation à
l'écomusée, «il a fallu les sociabiliser pour qu'ils forment un
troupeau;», explique Jean-Paul Cillard, zoo-technicien à l'écomusée.
Sur les 15
hectares du site de stockage des déchets, neuf sont actuellement
exploités, et six «à brouter».
Huit moutons suffiront-ils pour une telle
surface ? « Il y aura peut-être des réajustements à penser », admet
Sébastien Raimbault. Qui seraient forcément assurés par un apport
extérieur, le troupeau étant exclusivement formé de mâles. «La
reproduction, gérer les agneaux, c'est un autre boulot», sourit
Jean-Paul Cillard.
Un chemin de contournement à l'automne
Des carpes, des hérons
et aigrettes, du gibier, lapins, lièvres, chevreuils, aujourd'hui des
moutons. « Nous assistons à la mise en place d'un écosystème de plus en
plus riche», souligne Jean-Louis Merrien. Et s'il est et restera fermé
au public, le site sera contourné à l'automne par un chemin reliant le
parc des Gayeulles à la forêt de Rennes, lui offrant une visibilité. L'expérience
pourrait-elle être étendue à d'autres sites de Rennes métropole ? « On
essaie d'avoir des pratiques d'entretien naturelles et différenciées,
explique Jean-Louis Merrien. On n'entretient pas le Thabor comme les
prairies Saint-Martin»
Source
: Ouest-FranceAuteur : Brigitte SAVERAT-GUILLARD