La marche sur glaciers, œuf corse.
Cette fois-ci, c'était mon idée... Ça vous étonne, hein? J'ai dû trop regarder Cousteau dans ma jeunesse.
N'étant pas assez lève-tôt pour la « full day excursion », nous avons opté (enfin, il n'y avait plus trop le choix) pour la « half day »... ce qui a amplement suffi.
Une fois de plus, on nous a affublées d'un costume ridicule,
un Schtroumpf inversé prêt pour l'aventure. Admirez le sac banane (à l'envers) contenant les crampons dentés (chaipas le terme technique en français, en anglais c'est tout bêtement « couème-pongs ») que nous allions accrocher à nos chaussures un peu plus tard
puis on nous a faites monter dans une navette qui nous a conduites à 2km du pied des glaciers, qui, de loin, ressemblent à une vulgaire pente enneigée.
Mais quand nous avons eu le nez dessus, nous avons moins fait nos malignes.
Surtout Anke qui a peur de tout ce qui glisse et qui a eu le cran de m'accompagner malgré tout dans cette promenade pour givrés.
Nous avons chaussé nos crampons
les dents de la glace
et nous sommes aventurées sur un terrain plus que glissant. Finalement, c'était plutôt amusant
tout le monde s'éclate à la queue leu leu
même moimalgré la pluie incessante. Notre petit guide malaysien
le pic à glace, c'est pour nous assassiner une fois arrivés au sommet?
nous a expliqué que cette région enregistre des records en matière de précipitations (si on aurait su...). 260 jours de pluie en moyenne par an, et pour l'anecdote, il a plu une fois en 12h autant qu'en Grande-Bretagne en un an. Pourquoi un tel déluge? Parce que les nuages sont coincés entre 2 montagnes, tout simplement. Ces conditions atmosphériques sont censées expliquer également la survie du glacier mais désolée, moi y'en a pas avoir tout compris même si j'ai fait des progrès notables en compréhension orale de l'anglais. Par contre, je peux vous raconter l'origine du nom du glacier (au cas où vous n'auriez pas deviné). Exploré pour la première fois en 1865 par les Européens, il a été rebaptisé par l'un d'entre eux, l'Autrichien Haast (qui a d'ailleurs très modestement donné son nom à une ville assez sordide à quelques dizaines de km des glaciers) qui, en manque d'inspiration, n'a rien trouvé de mieux que de lui le nom de son empereur... Je préférais le nom maori (« les larmes de la fille de l'avalanche ») (qui a perdu son fiancé qui a trop fait son malin dans le glacier), ces Européens n'ont vraiment aucune poésie.
J'en reviens à notre ballllade (avec autant d'ailes que je veux, Monsieur O'Nimouse) (en l'occurrence, 4 parce que nous étions 2x2 jambes). Une fois de plus, le hasard est ironique: c'est Anke qui était morte de trouille...
surtout qu'on nous a fait passer par des « failles »deux fois plus hautes que nous et à peine plus larges
et c'est moi qui me suis abimé la jambe contre un bloc de glace qui a eu le culot de se mettre en travers de mon chemin...
Je vous épargne la photo de mon genou tuméfié mais sachez que ce n'est pas beau à voir.
Ça m'apprendra à faire des infidélités à mon glacier préféré: