Pour vous situer, je suis au chômage depuis mi-février. Les trois premiers mois m'ont permise de retrouver de l'énergie et de la motivation car j'étais vraiment au bord du burn-out quand j'ai quitté cet emploi. Il était temps !
J'ai demandé à Emploi Québec (EQ) de l'aide pour me situer professionnellement, ayant fait plusieurs métiers et acceptant souvent des emplois par sécurité plus que par passion. Ils m'ont auguillée vers l'Agence pour l'emploi (APE) où j'ai commencé une session de quatre semaines pour faire mon bilan de compétences et m'enligner vers une vie professionnelle en réponse à mes qualités, rêves et compétences. J'ai commencé ce cours lundi.
Hier, à travers un test et un speech de l'animateur de l'APE, je suis arrivée à une profonde conclusion existentielle. Il semblerait cependant que je sois à l'envers de la majorité, d'après ce que j'ai entendu de mes collègues. Je vous la partage donc pour avoir le plaisir de vous faire réfléchir et pour avoir votre point de vue :
Le sujet porte sur l'affirmation que travailler aide à augmenter l'estime de soi. On parle ici de travailler pour un employeur et non pour soi en tant que travailleur autonome ou chef d'entreprise. Quoique, même là, cette affirmation peut s'appliquer.
Pour la majorité des gens, le travail = (presque toute) leur vie et c'est là qu'ils trouvent une valorisation qui leur semble être de l'estime de soi. Il est évident que ça secoue sec quand ils sont remerciés...
Je voyais mes collègues dire qu'effectivement, après avoir été remerciés, ils sont tombés dans la peur panique, l'angoisse voire la dépression car ils avaient perdu toute estime d'eux-mêmes. Ils se sentaient rejetés, ne savaient plus quoi faire de leur vie, etc... alors que moi, les trois fois que je suis arrivée sur le chômage, ainsi que chaque fois que j'ai été remerciée ou ai quitté un emploi de mon propre chef, c'était une vraie libération, quasiment une renaissance !
En quittant un emploi, de mon plein gré ou remerciée, je retrouvais... ma chère liberté ! Je sortais de prison, d'une cage, bref, je pouvais enfin respirer à mon aise. J'adore être travailleuse autonome, vous l'aurez compris.
Voici donc ce que j'ai donc écrit ce matin à ce sujet durant la session :
Quand je ne travaille pas (pour un employeur), mon estime de moi augmente car je m'écoute et ME suis (du verbe suivre) plutôt que de toujours être en état de répondre à des demandes que j'interprète afin d'y répondre qu'une manière qui fera que je serai appréciée... et l'employeur content à la fois de mon travail et de mon attitude. Inconsciemment ou consciemment, en travaillant pour un employeur, j'entre dans une cage de compromis qui me fait m'oublier éventuellement, voire même dépasser les limites de mon moi-même au profit des autres juste pour que tout le monde soit heureux (les autres avant moi, évidemment. Je veux garder ma job !). En agissant ainsi, je me moule à ce qu'on veut de moi et me «décompose» tranquillement. Quand je quitte cet espace, cet emploi, et ne travaille plus, je respire à nouveau et reprends confiance en moi et en mes capacités.
Et vous ? Quand vous avez été remercié(e) ou avez quitté un emploi, êtes-vous tombé(e) vers la dépression et la perte d'estime de soi ou avez-vous remonté la pente du plaisir d'être libre et de pouvoir être à nouveau vous-même ?!
Note 1 : Il est évident que, idéalement, on ne devrait pas être différent(e) en emploi que sans emploi. En l'occurrence, ce n'est majoritairement pas ce qui se passe alors acceptons-nous tels que nous sommes, avec nos forces et nos faiblesses !
Note 2 : je dois être vraiment à l'envers si j'en crois cet article qui confirme les partages de mes collègues.
Dominique Jeanneret
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