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J’ai cueilli à pleines paumes des brassées de silence
Une moisson de soupir d’aise
Entre deux nuées rouges de honte
*
Mes yeux
Ecarquillés
Ont vu la jouissance des profiteurs
Devant le plus absurde des massacres
*
Hommes avides
Fossoyeurs
Menaient sarabande autour d’un gigantesque brasier
Nos âmes
Au beau milieu
Se tordaient de douleur
Sous leurs rires et quolibets
*
Alors
J’ai cueilli à pleines paumes des brassées de silence
Une moisson de soupir d’aise
Entre deux nuées rouges de honte
*
J’ai déposé sur tes lèvres
Les fines ailes de l’espérance
Comme un baiser d’avenir
Nous avons ensemencé les frondaisons sourdes
D’un grand charivari de joie
Tournant le dos aux sombres charognards
Sur leurs perchoirs
Dans leurs palais
Nous avons bâti de nos mains
Les remparts de protection
Pour les paroles de demain
*
C’est un temps d’aveugle tourment
Que celui qui nous fait baisser les bras
Notre devoir est de désobéir
Avant que de défaillir
Sous le poids des renoncements
*
J’ai cueilli à pleines paumes des brassées de silence
Une moisson de soupir d’aise
Entre deux nuées rouges de honte
.
Une volée de martinets
Dans l’aube délicate
Striait le ciel de ses petits cris
.
Manosque, 3 mai 2010
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