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Que d'émotions !

Publié le 11 décembre 2007 par Christophe Foraison
J'ai trouvé un article intéressantde Bénédicte Gendron sur le capital émotionnel (pour lire l'article complet lié au colloque de Strasbourg se rendre ici) 

Les émotions permettent une certaine cohérence des processus d'apprentissage, elles constituent  un facteur essentiel  d'adaptation et de réaction face à une situation donnée.

Cette "régulation émotionnelle" s'organise autour de l'intelligence émotionnelle et des compétences relationnelles.
L'intelligence émotionnelle se définit comme la capacité à reconnaitre / maitriser les émotions en soi et chez les autres.

Ce qui passe par différentes compétences émotionnelles:

1 / la capacité à comprendre ses émotions et à reconnaître leur incidence ( auto-évaluation)
2 / la capacité à maitriser ses émotions et à s'adapter à la situation (auto-régulation)
3 / la capacité à comprendre les émotions d'autrui et à y réagir (empathie)
4 / la capacité à communiquer, échanger, influencer autrui (attitudes sociales de communication).

            Pablo Picasso femme et enfant

Ces compétences ne sont pas innées (aptitudes génétiques ou "naturelles"), mais elles ont été construites à travers les multiples expériences et apprentissages de la vie en société.

Ces compétences émotionnelles constituent des ressources pour valoriser et utiliser ce qu'on appelle "le capital humain". Par exemple, une faible auto-évaluation de soi (compétence n°1) peut amener l'individu à sous-utiliser son potentiel. Les personnes s'investissent peu dans une activité qu'ils ne s'estiment pas en mesure de réussir.

De même, ces compétences émotionnelles facilitent l'élaboration d'un réseau social. En retour les liens sociaux alimentent les compétences émotionnelles.

L'auteur montre que ces compétences émotionnelles sont réparties différemment selon le sexe:
   garçons   filles

auto-évaluation   + haute         + basse
auto-régulation   + basse      + haute
empathie   + basse   + haute
attitudes sociales de communication   + basse   + haute


   Fernand Léger Les bâtisseurs

L'environnement social joue un rôle crucial pour expliquer ces différences.

Ainsi la famille n'éduque pas les filles et les garçons de la même façon: les parents ont plus tendance à encourager les garçons à affirmer leur personnalité, à prendre des risques physiques ("casse-cou") et sociaux (aptitude à la compétition).
Les filles se voient encouragées à être plus respectueuses, leur timidité est valorisée. Autant de comportements peu propices à développer la compétence n°1 (estime de soi).

Les garçons et les filles ne vivent donc pas les situations d'apprentissage de la même façon, ils ne sont donc pas préparés de manière identique aux différentes orientations scolaires et professionnelles.

Les enseignants participent inconsciemment (comme les parents) à renforcer ces aptitudes. Par exemple, on donnera plus facilement la parole aux garçons, ce qui va renforcer ces compétences émotionnelles (on sait que prendre la parole suppose un minimum de confiance en soi).

Toutes les études confirment: les garçons ont une meilleure estime d'eux-mêmes (comparativement aux filles). Ils choisiront les filières les plus sélectives, à l'inverse, les filles développent des compétences émotionnelles liées à l'auto-régulation et l'empathie qui leur permettent d'aller vers des filières à caractère "social".


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