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La métropole doit-elle faire peur ?

Publié le 16 juin 2010 par Jfa

Une tribune libre de Fabrice Decoupigny, sur un problème crucial, que j’avais déjà abordé il y a plus d’un an ici , là et là , puis encore ici et là .

Un constat s’impose. Les territoires urbains s’étendent inexorablement, c’est un fait. Ce processus n’est pas nouveau, il a commencé dès le troisième millénaire avant notre ère. Cette urbanisation naissante s’est transformée aux cours des siècles en agglomération dès que les hommes se sont libérés de la traction animale avec l’avènement du chemin de fer. Aujourd’hui, ou plutôt depuis une cinquantaine d’années, les territoires urbains s’étendent en réseaux de villes, donnant naissance aux métropoles. Cette transformation en réseau de ville a été possible par  l’automobilequi a permis une plus grande accessibilité du territoire.

Il ne faut pas faire l’erreur commise au XIX ème siècle qui voyait dans la croissance urbaine un phénomène pathogène de la société, mais comme un ordre nouveau qui redistribue des cartes sur un territoire. La performance des réseaux de communication permet aux sociétés postmodernes d’organiser leur territoire sur un espace déconcentré et plus aéré. Dans un premier temps, cette croissance s’est faite par étalement urbain, et nous pouvons constater que la ville aujourd’hui se développe en créant des centralités secondaires. La grande ville, dans 20 ans, sera  constituée par un ensemble de centres urbains reliés par des réseaux excessivement performants. En bref, on aura des centres apaisés dans lesquels vous circulerez avec des modes de transports dits doux (vélo, voiturettes, tram, téléphériques…). Pour circuler entre les centres, on vous proposera des systèmes de transport à haute vitesse.

Mais cette métropolisation galopante implique aussi un autre phénomène, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, la campagne environnante n’est plus un espace dominé par la ville, mais complémentaire. La métropole durable est un espace urbain et naturel qui intègre au même niveau ville et campagne (lire à se sujet “La ville Pays”, Jacques Bauchard, Edition de l’Aube). En effet, cet espace rural et naturel rempli une fonctionnalité métropolitaine dans la ville durable qui tend vers ce que l’on peut appeler une ville apaisée.

La question politique sous adjacente qui est posée est de savoir comment ces territoires hors-ville peuvent être intégrés au mieux dans les réseaux de la ville post moderne. De plus l’organisation métropolitaine peut aussi permettre une redistribution des revenus en créant dans ces milieux ruraux périphériques, des crèches, des réseaux d’assainissement, des services publics (les écoles, PMI, centres sportifs…), que les communes rurales sont incapables de financer. La gouvernance de tels espaces doit être repensée. Dès lors il apparaît alors important d’accompagner ce processus de transformation territoriale afin que les citoyens se l’accaparent et en fassent un espace de vie moins contraignant qu’il ne l’est aujourd’hui.

Le débat ne doit pas porter sur le pour ou contre la métropole, mais sur le territoire en devenir qu’est la métropole. Quelle gestion démocratique de ces entités est nécessaire? Quel développement durable voulons nous ? Comment allons-nous organiser cet espace urbain élargi ? Quelles seront les formes de représentativité citoyenne ? Comment unifier ville et campagne ? Comment sauvegarder des espaces ruraux enclavés hors métropole. Le défi que nous impose ce nouvel espace urbain est de taille. C’est pour ces raisons qu’être contre la métropole ou la métropolisation, c’est être contre l’eau qui mouille et le soleil qui chauffe.

Dans le débat qui s’anime autour de la réforme territoriale, nous avons des représentants de la gauche locale qui s’arcboutent sur des positions “anti-métropole” d’un autre âge. La seule question qui vaille d’être posée, dans le contexte actuel, est la suivante : Comment peut-on construire un territoire plus solidaire entre ville et campagne afin que nos concitoyens ne soient exclus d’aucuns de ces espaces ?

C’est pour ces raisons que l’Université Populaire des Alpes Maritimes organisera un débat autour de ce thème après les grandes vacances.

- “Les crèches accueilleront plus d’enfants”. 20 mn. “Les crèches pourront être en surnombre: +20% pour les crèches de plus de quarante places, 15% pour celles de plus de 20 places et 10% pour les plus petites. Le collectif «Pas de bébés à la consigne», qui regroupe une cinquantaine de syndicats et autres associations, considère cette mesure comme une «dégradation de la qualité d’accueil du jeune enfant». (…) Enfin, le décret augmente le nombre de personnel peu qualifié. Ainsi, les infirmiers, puéricultrices et psychomotriciens ne représenteront plus 50 mais 40% du personnel dans les crèches”.

- “L’asphyxie de son système bancaire met l’Espagne au bord du gouffre financier”. Le Monde.

- Austérité. “Christian Blanc s’est fait payer 12.000 euros de cigares par l’Etat”. Libération.Joyandet aurait bénéficié d’un permis de construire illégal”. NouvelObs.

- “Bettencourt : enquête ouverte pour “atteinte à la vie privée”". NouvelOb. Où l’on apprend, par MédiaPart, que Mme Bettancourt a fait des chèques pour Mme Pécresse ainsi que MM Woerth et Sarkozy. Ce régime pue de plus en plus…

- “Les députés votent la réforme du marché de l’électricité”. Le Monde. “Le projet de loi prévoit notamment qu’EDF devra céder jusqu’au quart de son électricité d’origine nucléaire à ses concurrents, comme GDF Suez. (…) Selon des hypothèses de travail de la Commission de régulation de l’énergie, cela pourrait provoquer une hausse des tarifs de 11,4 % puis de 3,5 % par an, soit jusqu’à 25 % d’ici à 2015″. Pour engraisser qui ?


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