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Goss International à Montataire : la destruction capitaliste continue

Publié le 17 juin 2010 par Jplegrand

La destruction capitaliste de l'industrie continue, ainsi la direction de Goss International annonce 240 licenciements. Coup de tonnerre pour la ville et les travailleurs de cette entreprise qui fabrique des rotatives de presse ultra-performantes et qui possède un centre de formation à la conduite des ces machines.

240 licenciements annoncés chez Goss
Le Parisien -FRÉDÉRIC NOURY | 17.06.2010, 00h00


Un piquet de grève qui entretient le brasier de palettes de bois à l’entrée
de l’usine. L’entreprise Goss, spécialisée dans la fabrication de rotatives
à Montataire, était paralysée hier. A l’origine de ce mouvement, l’annonce
mardi par la direction d’un projet de 240 licenciements parmi les 620
salariés du site, soit 40% de l’effectif.
Un véritable coup de tonnerre pour le personnel qui pensait être pour
quelque temps à l’abri de ce type de mesures.
Car les salariés étaient parvenus en février à faire annuler par le tribunal
de Senlis un plan de sauvegarde de l’emploi qui prévoyait 120 licenciements
secs, décrochant de plus l’interdiction pendant un an de tout nouveau plan
social. L’appel interjeté par la direction est toujours en examen.
« Lors de l’assemblée générale du CE mardi, la direction a déclaré vouloir
se séparer de 240 personnes en obtenant l’accord du CE avant la fin du mois
pour contourner cette interdiction du tribunal, explique William Paris,
secrétaire du CE. Ce serait sur la base du volontariat, mais au bon vouloir
de la direction. Dans la foulée, celle-ci a annoncé la suppression de
services et la revente de brevets. »
Dans l’après-midi, les salariés des services concernés ont réagi en ne
regagnant pas leur poste. Et hier matin, de nombreux autres, ainsi qu’une
partie des services administratifs, ont fait cause commune. « Ce sont les
services usinage pièces diverses et usinage pièces rouleaux qui doivent
fermer, précise le secrétaire du CE. En salariés, cela représente un tiers
des 240 menacés. Nous ne serions plus que 380. Et il n’y aurait aucune
possibilité de reclassement dans l’usine de Nantes où demeurent 126
ouvriers. »
La revente de brevets inquiète aussi les salariés. Par le passé, les
ingénieurs du bureau d’études ont développé des procédés dont Montataire
détient l’exclusivité. A partir de quoi, soit la concurrence paie Goss pour
les utiliser, soit elle sollicite les Montatairiens pour en bénéficier. « S’ils
sont revendus, le pire c’est qu’on serait à l’avenir obligés de payer un
process mis au point chez nous! s’insurge un salarié. De toute façon, le
bureau d’études ne fait plus de recherches ni de développement. »
Que vont devenir ceux qui restent, et surtout ceux qui seraient licenciés?
En attendant d’obtenir des réponses à ces questions, c’est le statu quo
avenue Ambroise-Croizat. « Accepter un tel accord, ce serait signer un
chèque en blanc à la direction, résume William Paris. D’autant qu’actuellement
une partie de l’usine est en chômage partiel, et que les deux services
ciblés font des heures pour stocker des pièces! En tout cas, pour faire
partir des gens, il faudra proposer mieux que les 20000 € qui avaient jadis
été avancés… »
Jointe hier après-midi par téléphone, Carole Leroy, la DRH, a refusé de
répondre à nos questions et de nous recevoir.


Le Parisien


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